Le Vice-président du gouvernement, Hugues Alexandre Barro Chambrier, procédant à l’ouverture des travaux.
Par Annie Mapangou
Le ministère de l’Economie, des Finances de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie chère en partenariat avec la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) et l’Université Omar Bongo (UOB) organisent depuis lundi 7 jusqu’à ce mardi 8 juillet 2025, au Radisson Blu, le Gabon économie forum, sous le thème: «Transformer l’économie gabonaise pour assurer une croissance durable et partagée », en présence du Vice-Président du Gouvernement, des Membres du Gouvernement, des Présidents des Institutions, des Représentants des Institutions Financières Internationales et Régionales, des Ambassadeurs et des Chefs de Missions diplomatiques, du président de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), des Opérateurs Economiques, Experts, des Académiciens et Chercheurs et des participants.
Intervenant le Vice-président du gouvernement, Hugues Alexandre Barro Chambrier, a rappelé que la Nation gabonaise a longtemps cherché sa voie, à travers des stratégies dont les fruits n’ont pas toujours été à la hauteur de leurs espoirs. Les chiffres précisément détaillés lors du discours du ministre de tutelle – cette croissance léthargique, la chute drastique du PIB par habitant, l’explosion du chômage des jeunes et l’accroissement des inégalités – sont un miroir sans concession de la réalité gabonaise. Ils révèlent la nécessité impérieuse d’une transformation profonde.
Le Vice-président du gouvernement, Hugues Alexandre Barro Chambrier, dans son propos d’ouverture du premier Forum économique du Gabon a rappelé le contexte: « Nous sommes réunis aujourd’hui dans un contexte mondial marqué par des mutations profondes, notamment la transformation numérique, les grands bouleversements stratégiques qui impactent nos économies, sans oublier les enjeux du développement durable».
Invitant l’assistance à ne pas reproduire le passé, mais de forger l’avenir avec ingéniosité. «Notre ambition est claire : atteindre une croissance vigoureuse, durable et inclusive, propulsée par la vitalité de notre secteur non-pétrolier. Pour y parvenir, nous devons proposer un nouveau modèle économique, pleinement en phase avec le Plan National de Croissance et de Développement actuellement en élaboration au Ministère de la Planification et de la Prospective. Un modèle plus souverain, plus diversifié, plus juste», a-t-il ajouté.
Selon le Vice-président du gouvernement, cette ère nouvelle se traduira par des actions concrètes et audacieuses. La diversification économique est la clé de voûte de notre stratégie : l’agriculture et la pêche pour notre autosuffisance, le tourisme pour révéler nos splendeurs, et les services à forte valeur ajoutée pour bâtir une économie de la connaissance.
Bekolo-Ebe Bruno, Professeur agrégé des Facultés de Sciences économiques et de gestion, ancien Recteur honoraire des universités de Yaoundé II et de Douala, président de la société camerounaise des agrégés, invité par les autorités gabonaises à prendre part à cet événement, nous dévoile ici, le bien fondé de ce forum. « Ici, nous partons d’abord d’un état des lieux de l’économie gabonaise. La réflexion porte sur les secteurs qui pourraient porter cette création de valeurs et surtout permettre de transformer les richesses naturelles dont disposent le Gabon, en leur donnant plus de valeurs par rapport à ce qui se fait actuellement où on importe essentiellement de la matière brute, les autres créant de la valeur qu’ils viennent nous vendre. »
Par la suite, il a tenu à donner quelques explications, par exemple sur les importations des produits alimentaires qui représentent près de 400 milliards. «C’est énorme. Alors que ces 400 milliards pourraient permettre de soutenir une offre de produits alimentaires internes. Donc, il s’agit de réfléchir comment inverser la tendance. On a parlé des problèmes d’inclusions financières. C’est-à-dire, comment permettre que les investisseurs gabonais, les petites et moyennes entreprises puissent accéder aux financements ? Comment permettre que l’environnement des affaires soit suffisamment attractif pour faciliter l’éclosion de ces entreprises nationales ? Comment favoriser l’inclusion financière pour que nous ne continuions pas à assister à ce qu’on observe aujourd’hui ? Quand vous voulez créer une entreprise, vous avez du mal à obtenir un financement. Il y a un problème d’éducation financière de la part des investisseurs potentiels mais, il y a aussi un problème d’adaptation de mécanismes de financement aux besoins qui sont exprimés par ces investisseurs potentiels.»
Selon ce Professeur agrégé du Cameroun, c’est tout cela qui constitue le cahier de charges de ce forum qui, à son avis est extrêmement important. Cependant, le Forum dont il est question n’est qu’une étape car, les participants mettront en exergue un certain nombre de propositions. La réflexion doit continuer pour étudier, pour réfléchir à leur opérationnalisation effective dans le temps et dans l’espace.
Toutefois, l’ancien Recteur honoraire n’a pas manqué de remercier les autorités gabonaises pour les avoir associés à cette belle initiative. Etant donné que pendant longtemps dans la sous-région de l’Afrique centrale on a pensé qu’on pouvait faire l’économie, associer ceux qui réfléchissent. Donc, les universitaires et chercheurs aux problématiques de développement des pays de la Sous-région. Vu qu’on a le plus souvent fait appel à l’expertise extérieur qu’à l’expertise nationale ou sous régionale.
Soulignons que les attentes de ce Forum sont colossales. La confiance placée dans la capacité collective à réinventer est absolue, et toutes les parties prenantes ont le devoir d’être à la hauteur de cet appel sous le leadership du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Les Hautes Autorités du pays (1) ont suivi avec attention l’exposé du Pr Bruno Bekolo-Ebe du Cameroun (2), dans le cadre des échanges Sud-Sud.