Brice Clotaire Oligui Nguema, en tenue militaire ou en civil, reste la haute personnalité qu’une majorité de Gabonais voudrait voir à la tête du pays, après la Transition.
Par FB
Dans notre publication de Tendance Gabon numéro 126, nous dressions le portrait-robot du futur locataire du palais Rénovation. Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, en se portant candidat à la présidentielle du 12 avril prochain, donne petit à petit de la vie à notre imagination créatrice.
Ce qu’écrivait Tendance Gabon: «Cela ressemble à un secret de polichinelle, le président de la transition gabonaise, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema devrait être le candidat le plus crédible de l’élection présidentielle prévue ce 12 avril 2025.
«Il est à peu près certain que le général gagnera ce défi d’obtenir enfin ce mandat électif et de se décharger, enfin, de cette étiquette de «putschiste» qui lui colle encore à la peau et qui fait obstacle au crédit dont il a tant besoin au niveau international. »
«Dès le début de la Transition, au lendemain du coup d’Etat du 30 août 2023 (silence nous voulons dire coup de libération), les intentions du président Brice Clotaire Oligui Nguema, de s’installer légitimement à la tête de l’Etat gabonais, transparaissaient déjà dans les premiers actes posés par le Comité pour la transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Le général se trouvait être l’unique autorité de la transition non frappé d’inéligibilité à cette élection marquant le début de sortie de cette situation exceptionnelle pour le retour à l’ordre constitutionnel.
«Par la suite, le choix du régime présidentiel renforcé est un costume fait sur mesure, que les autorités partageant le secret des saints ont tenu de lui confectionner et qui a été validé par un plébiscite de plus de 91% des suffrages exprimés au référendum constitutionnel du 16 novembre 2023.
«Par ailleurs, depuis le début de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema a inscrit son magistère dans l’action, comme devant défendre un bilan à la fin de l’exercice.
«Pour le dissuader de ses intentions, les contradicteurs du général, dont principalement l’ancien Premier ministre Alain- Claude Billie By Nze, n’ont eu de cesse de l’appeler à «respecter» la parole qu’il aurait donnée à sa prise de fonctions, en remettant le pouvoir aux civils. Comme autre argument évoquer, pour le disqualifier, l’obligation, pour les militaires, de retourner dans les casernes et de laisser les civiles s’occuper des affaires politiques.
«Cette autre incompatibilité a été dernièrement levée, à travers le nouveau code électoral, qui ne fait plus obligation aux magistrats et aux militaires de démissionner de leur corps, s’ils veulent briguer un mandat électif, mais plutôt de se mettre en disponibilité, pouvant regagner leur administration, en cas de défaite au à la fin du mandat.
«On s’en rend donc bien compte, tous les obstacles juridiques ont bien été levés pour laisser la voie libre au président de la Transition. Ces dernières semaines, des manifestations viennent de partout, pour appeler à la candidature du président Oligui Nguema. Certaines organisations affirment même avoir déjà constitué la caution devant être payée. Il reste donc à l’intéressé lui-même de démentir les pronostics ou, au contraire, de dévoiler son ambition. Lundi 3 mars dernier, il a répondu favorablement aux appels des trois quarts des Gabonais enviro, en se portant candidat ;
«Reste à se demander sous quelle étiquette va-t-il se présenter ? Certaines sources affirment qu’une équipe travaille à la rédaction de son projet de société depuis des mois. De l’autre côté, des formations politiques, principalement le Parti Démocratique Gabonais, qui a payé le lourd tribut de la d’échéance de l’ancien pouvoir, tentent, depuis des mois, de ramener le général-président sous leur label. Mais cette mixture ne passe pas dans l’opinion. De plus, elle éloignerait Oligui de nombreux soutiens, dont de ces leaders d’autres formations politiques ayant renoncé à leurs ambitions politiques pour lui faire place nette.
« Ce qui paraît certain, c’est que Brice Clotaire Oligui Nguema, à peine cinquantenaire, c’était anniversaire ce 3 mars, son jour de chance et c’est ce jour-là qu’il a confirmé aux Gabonais qu’il est candidat, tuant tout suspense. Il devrait se présenter sans étiquette. Il pourrait être un candidat indépendant, puis un président de consensus, comme l’avait été le général Amadou Toumani Touré en son temps, à la tête du Mali, après avoir, lui aussi été l’auteur d’un coup d’Etat.
A défaut, le Gabon se retrouverait divisé en deux. Ce qui ne rendrait pas aisée la gouvernance du nouveau président, même s’il était élu démocratiquement.
Pendant qu’on y est, qui sera le principal adversaire du président Oligui ? On pense à Alain Claude Billie By Nze, très actif depuis des mois sur le front de l’opposition au CTRI. Même s’il traîne le sérieux handicap d’avoir été l’auteur des actes qui ont sonné le glas du régime déchu d’Ali Bongo.
Deux enseignants viennent de faire leurs déclarations de candidatures, ce sont Jean Rémy Yama et Bertrand Noël Boundzanga. On attend la confirmation d’ici samedi 8 mars, à la fin du processus de dépôt des dossiers au ministère de l’Intérieur.
Mais la plupart des autres figures en vue sont plutôt des dinosaures, frappés par la limite d’âge, conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution, qui établit l’éligibilité à la fonction présidentielle au Gabon à un âge situé entre 35 et 70 ans, pour les deux sexes, entre autres critères. »