L’Instant, après l’ouverture , a été immortalisé par une photo de famille.
Par Annie Mapangou
Le Département de Géographie a organisé les 21ème Journées du Géographe, ce jeudi 10 juillet 2025, à la Bibliothèque Universitaire de l’Université Omar Bongo, avec le soutien de ses partenaires, sous le thème: «Le Gabon bleu et les stratégies de développement : Quelles contributions pour les géographes ? ». C’était en présence du Secrétaire général du ministère de la Mer, de la Pêche et de I’Économie bleue, du Chef du Département de Géographie, des Enseignants-Chercheurs, des représentants des institutions partenaires, des étudiants et des invités.
Les géographes sont des acteurs incontournables. Leur contribution va bien au-delà de la simple observation : ils analysent, modélisent, cartographient, planifient, alertent et proposé. Les journées du Géographe refont surface après sept années d’interruption due à la pandémie de COVID 19.
Le secrétaire général du ministère de la Pêche, Barthélémy Ngoulakia a déclaré lors de son exposé que : « Les journées du Géographe sont bien plus proprement académiques. Elles sont un carrefour stratégique pour permettre aux croisés du savoir et des expériences, de réfléchir… »
Le Dr Jean Pamphile Koumba, Directeur Département de Géographie a, dans son propos déclaré que : « Le Gabon bleu est un plan de notre économie. Malheureusement encore sous développé. Le Gabon ne dispose pas de ports suffisamment compétitifs à l’échelle sous régionale africaine, notamment les ports de Libreville et de Port-Gentil. Si nous les mettons en comparaison d’avec les ports de Douala ou encore de Cotonou au Bénin.
«Par ailleurs, le Gabon n’a pas développé tout ce qui est armement naval, notamment en terme de logistique, nous avons un certain nombre de nos bateaux qui nous permettaient de relier et d’exporter nos matières premières. Nous n’avons pas de bateaux de pêche, par exemple. Le Gabon sous-traitait la pêche à l’Union européenne (UE) et aux pays asiatiques. Donc, là aussi nous accusons des faiblesses. »
Le Dr Jean Pamphile Koumba, Directeur du département de géographie (1) et le Secrétaire général du ministère de la Pêche, Barthélémy Ngoulakia (2).
Selon le Docteur Jean Pamphile Koumba : «Le Gabon est dépendant sur le plan alimentaire. Nous importons pour environ 400 milliards de denrées alimentaires. Dans les denrées alimentaires vous conviendriez qu’il y a une grande partie, peut-être un tiers, peut-être la moitié. Ce sont des denrées de types halieutiques : c’est-à-dire des poissons.
«Donc, nous avons un problème d’autosuffisance alimentaire alors que nous avons un domaine maritime aussi grand que notre superficie terrestre, plus de 250.000 km2. Voilà ce qui aujourd’hui justifie cette thématique. La thématique du Gabon bleu se présente comme une alternative à l’économie pétrolière et à la diversification de l’économie nationale. »
A travers ce thème d’une importance capitale, les géographes espèrent dans le cadre de ces journées trouver quelques pistes de solutions, notamment dans la problématique de la diversification de l’économie nationale.
La présidente des Journées du Géographe, Joëlle Meba me Nguema a, dans son propos déclaré que : «Notre pays possède en effet une façade maritime de plus de 955 kilomètres, des lacs aux écosystèmes sensibles ; ainsi qu’un réseau hydrographique dense, avec plus de 3 000 kilomètres de cours d’eau navigables. Cette 21e édition des Journées du Géographe s’inscrit également dans un contexte politique particulier, celui de la Cinquième République, où la transition engagée par les nouvelles autorités redéfinit les priorités nationales. »
Le Plan National de développement de la Transition, ainsi que la feuille de route du Chef de l’Ėtat, identifient clairement l’économie bleue comme un pilier stratégique. Il s’agit d’une orientation volontariste, qui vise 2 valoriser durablement nos ressources aquatiques, maritimes et fluviales. Parmi les objectifs annoncés figurent la protection des écosystèmes aquatiques, le développement de la pêche et des activités côtières, la sécurité alimentaire, l’adaptation au changement climatique, et le renforcement de la recherche scientifique.
Magloire Désiré Mouanga, chercheur à l’Institut de recherche, en sciences humaines du CENAREST, spécialiste des questions de dynamique naturel nous fait le résumé de son panel, sous le thème : « Le défi des risques littoraux » : « Pour montrer l’intérêt de comprendre les mécanismes naturels qui régissent notre environnement littoral, pour voir le type d’occupation ou les alternatives qui peuvent se présenter dans la manière de gérer le mieux possible à la fois notre environnement et les ressources qui y sont inféode. L’enjeu est de faire en sorte de pouvoir orienter le mieux possible l’occupation en fonction des enjeux de développement qui sont les nôtres. »
Ce paneliste a également illustré les risques que courent une partie de la voie, à savoir au niveau de la zone du Lycée Léon Mba « En réalité, on partirait presque du pont Gué-Gué jusqu’au niveau de l’exécutoire de rivière la Batavéa qui sont en gros un espace qui permet de fluidifier la circulation au niveau de notre centre-ville. Cette voie, malheureusement commence à marquer un vieillissement. Et, le vieillissement en question est en grande partie consécutif à l’érosion côtière. Cette érosion qui peut à terme perturber la circulation dans cet environnement. »
Selon ce chercheur, l’idée serait de voir comment créer un mécanisme pour garantir la sécurité au niveau de la circulation, la garantie elle-même aussi. Et puis de construire des ouvrages qui puissent assurer la fluidité de la circulation dans cet environnement.
Rappelons que les Journées du Géographe sont une institution du département de géographie qui se veut être des journées sociales culturelles et scientifiques. Et ces journées visaient à l’origine quatre points lorsque cela a été mise en place par le professeur Marc Louis Ropivia, dans le milieu des années 90 comme d’abord :
- Un acte qui promet aux géographes universitaires de s’ouvrir au moins d’extérieur notamment au secteur public et privé. Il y a des ministères techniques comme celui de l’aménagement du territoire qui a un corpus scientifique commun. Beaucoup de géographes sont des aménageurs et travaillent dans les ministères tels que le ministère de l’aménagement du territoire ou celui de l’urbanisme.
- La deuxième vocation c’était de faire parler de la géographie, de la faire connaître hors de nos murs.
- De poser des ponts, des jalons entre des géographes professionnels.
- Il s’agissait pour les enseignants aussi de rompre un tout petit peu les rapports verticaux qui régissent les enseignants et les enseignés. C’est de donner la parole aux étudiants et mieux les sociabiliser.
Selon le Directeur de ce département, c’est une période pendant laquelle ils laissent un peu tomber la veste de l’enseignant pour côtoyer leurs étudiants et les voir agir d’une autre manière. Enfin, c’était la possibilité donné aux étudiants de pouvoir prendre la parole en public, notamment pour ces journées scientifiques pour montrer un peu ce qu’ils ont acquis. Quel est le savoir-faire qu’ils ont pu obtenir ?