Par Annie Mapangou
L’Association les ailes de brides « Stop aux abus sexuels et l’inceste sur nos enfants » a organisé un mouvement, ce lundi 11 août 2025 à l’esplanade du Rond-Point de la Démocratie pour réclamer «Justice pour Esther qui a perdu la vie, le 05 août dans des conditions atroces».
L’Association les Ailes de Bride est une organisation non gouvernementale qui lutte contre l’inceste, les abus sexuels, les attouchements et les intimidations sur les enfants des deux genres, de 0 à 18 ans au Gabon. La présidente fondatrice de cette Association a été contactée par la famille de la victime.
L’objectif de ce mouvement est celui de soutenir une cause et défendre le droit des victimes de violences de tout genre. Mais dans le cas échéant Ce sont les violences faites aux enfants.
Le président de l’ONG «Les chirurgiens de l’espoir», Dr Ephrem Mbou Ekambou, s’est exprimé sur les raisons de cette rencontre: «Tous les Gabonais qui sont sensibles à la cause pour laquelle nous nous sommes rendus ici disponibles… c’est pour défendre d’abord une jeune fille qui a été violée, puis assassinée dans des conditions qui sont extrêmes. Nous nous sommes mobilisés et cela va se faire durant les deux prochains jours. Nous avons essayé de réunir les mécanismes qui sont présents. Nos enfants subissent l’inceste, nos enfants subissent les viols, nos enfants sont aux faits de pédophiles, de criminels et de tout ce qui se passe y compris les crimes rituels.»
Poursuivant son propos, il s’est un peu révolté : « Aujourd’hui, on a perdu un enfant de dix ans qui aurait pu être vous, moi, qui serait peut-être la ministre de la famille ou de la femme de demain. Parce que simplement des incongrus ont décidé d’en finir avec elle, pour des appétences sexuelles qui ne disent pas leurs noms. Nous sommes réunis ici, tous ensemble et mobilisés d’une même voix pour dire non, plus jamais ça. Justice pour Esther parce que, une Esther qui meurt, c’est la République qui est en train de partir. Nous ne voulons pas que nos enfants subissent les crimes sexuels dans notre pays. »
Le président de cette ONG a lancé un appel à l’endroit du Président de la République, Chef de l’Etat, le garant des institutions de notre pays, Brice Clotaire Oligui Nguema, afin qu’il tape du poing sur la table ; également à la Première Dame, Zita Oligui Nguema, qu’il a félicité pour sa visite auprès des parents de la victime ; sans oublier toutes les associations, les ONG, les partenaires au développement, ceux qui regardent leur mouvement à travers le monde pour leur dire de venir soutenir la cause, dans le but de lutter contre les violences basées sur le genre.
«Voilà le message que nous voulons lancer aujourd’hui, ‘’Justice pour Esther’’, nous mettons la main sur la bouche pour fermer. Nous n’avons pas le droit de garder le silence, face aux meurtrissures dans notre pays. Nous devons nous lever d’une seule main et combattre», a-t-il ajouté.
La présidente Fondatrice de l’Association les Ailes de Bride, Maïma Bekouré, a relevé qu’ « Aujourd’hui, nous nous levons pour la cause de bébé Esther. «Nous nous levons pour dire ‘’Justice pour bébé Esther’’ et Justice aussi pour les autres qui ont disparus de la même manière. En tant que mère de la défunte qui a été abusée par cinq membres de sa famille paternelle et ensuite, qui s’est donnée la mort ; Nous ne voulons plus de l’inceste dans notre pays. Nous ne voulons plus des abus sexuels, nous ne voulons plus des attouchements ou des intimidations au pays. Ce qu’Esther a vécu, nous ne voulons plus que ça se passe. Nous avons prévu une marche pacifique, pas pour casser, pas pour détruire. Déjà que nos enfants sont partis de manière silencieuse, nous sommes là juste pour dire Stop, ça suffit de manière très spécifique… »
«J’ai été avec la maman d’Esther depuis le début, jusque-là en train de la soutenir, ce n’est pas facile. Moi-même, j’ai été une maman à qui on a pris la vie de mon enfant, on a arraché sa virginité de manière très atroce. Nous ne voulons plus que le sang de nos enfants coule. Si nous venons militer ici en tant que femme, c’est parce que nous sommes le sceau de la République, nous sommes la panthère. Et si le sceau de la République pleure, c’est que la République est malade. Madame la présidente, vous êtes la mère de la nation, regardé comment nous pleurons. Ce n’est pas aux parents d’enterrer les enfants mais c’est aux enfants de nous enterrer. Nous vivons le contraire. Nous vivons maintenant dans une stigmatisation. Il ne se passe plus un seul jour sans que nos enfants ne soient à la une des journaux. Nous voulons juste que la loi change, que ces bourreaux soient jugés de la plus dure des manières, la plus sévère parce que les bourreaux prennent à la légère tout ce qui se passe» a-t-elle précisé.
En rappel, le Gabon a perdu Dina (26 mars 2023 en Turquie), Michaëlla (8 août 2023), Bride (16 juillet 20), bébé Rinaldi (12 janvier 2020), bébé Princesse (novembre 2024) et aujourd’hui, c’est Esther (5 août 2025).
Les différentes associations et ONG réclament justice.