Premier président de la Cour des Comptes, Alex Euv Moutsiangou, lors de son intervention.
Par Annie Mapangou
Le Palais de justice de Libreville a abrité la cérémonie solennelle d’installation du Premier président de la Cour des Comptes, ce lundi 6 octobre 2025, conjointement avec celle de la Rentrée judiciaire de l’année 2025-2026.
Cette cérémonie solennelle d’installation du Premier président de la Cour des Comptes, Alex Euv Moutsiangou s’est déroulée en présence du président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ; du président de l’Assemblée nationale de la Transition ; de la présidente du Sénat de la Transition ; du président de la Cour Constitutionnelle ; des membres du corps diplomatiques ; des membres du Gouvernement ; de l’Archevêque métropolitain de Libreville et des collègues du corps judiciaire.
Tout en étant reconnaissant du privilège que lui a accordé le président du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), l’agent public, Alex Euv Moutsiangou a déclaré : « En tout état de cause, je reçois cette nomination comme une marque de Confiance et en même temps une noble responsabilité dans la lutte Contre la mauvaise gouvernance dans notre pays. »
Il remplace ainsi Alain Christian Iyangui à ce nouveau poste.
Le Premier président de la Cour des Comptes a tenu à expliquer le rôle de ladite Cour : « Que fait la Cour des Comptes ? Cette interrogation, à elle seule, traduit à la fois la méconnaissance de la haute juridiction mais aussi la méfiance que le citoyen porte contre ladite institution. C’est ici l’occasion de rappeler le rôle de la haute juridiction en charge du contrôle des finances publiques. L’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dispose : ‘’La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration’’. »
Donc, la Cour des Compte exerce son office au nom et pour le compte de la Société. Ainsi, elle est à la fois juge de la reddition des comptes mais aussi organe de conseil des pouvoirs exécutif et législatif.
Poursuivant son propos, il a dit : « En qualité de juge, la Cour des comptes juge les comptables publics, les ordonnateurs : Ministres, Directeurs Généraux d’administration centrale, Directeurs Généraux d’établissements publics ainsi que toute personne qui détient irrégulièrement l’argent public. Ses sanctions, nonobstant les mesures conservatoires et les déferrements au juge pénal, sont matérialisées par des condamnations à la restitution des sommes distraites dans la caisse publique majorée des intérêts légaux et des amendes. »
« En qualité de Conseil du Gouvernement et du Parlement, la Cour des comptes, par ses Contrôles, formule des recommandations qui constituent des outils d’aide à la décision dans la conduite des politiques publiques et la mission constitutionnelle de contrôle et de législateur des députés et des sénateurs, dans le domaine spécifique des finances publiques. » A-t-il ajouté.
Au regard de ses explications, la Cour des comptes doit être perçue Comme un acteur majeur de la démocratie et de la bonne gouvernance. De ce fait, la Cour des Comptes veille au respect de l’État de droit dans l’usage des deniers publics et des politiques qu’elles sous-tendent.
Il a par ailleurs tenu à préciser que la gouvernance de cette Cour va reposer sur sept piliers fondamentaux, à savoir : la fidélité à la République ; la loyauté ; l’ouverture et l’humilité ; l’indépendance du juge ; la compétence ; la diligence dans l’exécution des missions et la collégialité dans les décisions.
Afin que la bonne gouvernance soit une vertu, et vue la complexité de sa mission, le Premier président de la Cour des Comptes a indiqué que : « la Cour doit s’ouvrir au monde extérieur en établissant des ponts, des passerelles avec le Gouvernement, le Parlement, les juridictions financières sœurs, le monde universitaire, la société civile et la presse dans l’exercice de son office. »
Signalons que le Premier président de la Cour des Comptes, Alex Eu Moutsiangou, né le 7 novembre 1968 à Lastourville, est chevalier dans l’Ordre national de l’Étoile Équatoriale et expert du système des Nations unies en matière de contrôle des finances publiques, humaniste, marié et père d’une nombreuses familles. Il a obtenu son Baccalauréat, série B au Lycée d’État de Koulamoutou, en juillet 1989. En juin 1996, il obtient sa Maîtrise en sciences économiques à l’Université Omar Bongo (UOB). Il intègre par la suite l’École nationale de la Magistrature (ENM). Il prête ainsi serment devant la Cour des Comptes en octobre 1998 pour servir en qualité de Magistrat. Ainsi, c’est à partir de 1998 qu’il a commencé à exercer ses fonctions d’Auditeur, d’Auditeur supérieur, de Conseiller référendaire, Directeur de Cabinet du ministre du logement, de l’habitat et de l’urbanisme et aussi du ministre du Commerce et de la promotion de l’industrie chargé du NEPAD.
En 2009, il réintègre la Cour des Comptes en sa qualité de Conseiller référendaire. Puis, Conseiller-Maître. Son poste récent avant sa nomination lors de la session du Conseil supérieur de la Magistrature du 12 septembre 2025, il est promu aux hautes fonctions de Premier président de la cour des comptes.