Lors des séances de sensibilisation des élèves de Notre Dame de Quaben en présence du Haut-Commissaire du Canada au Gabon et du proviseur du lycée Quaben (en médaillon).

Par Annie Mapangou

L’ONG Waris a reçu le Haut-Commissaire du Canada au Gabon, pour une séance de travail dans le cadre du Projet Ytou financé par le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) et a également mené une Campagne de sensibilisation des Lycéens et Collégiens sur les violences en milieu scolaire, ce mercredi 03 décembre 2025, au Lycée et Collège Notre-Dame de Quaben, sis au quartier Louis.

Avant d’édifier les apprenants, les membres de l’ONG Waris et les bénévoles du Projet Ytou, se sont d’abord entretenus avec le Haut-Commissaire du Canada au Gabon, Marie-Claude Harvey.

Dans son propos, le Haut-Commissaire a déclaré: «Je suis ici parce que le Fonds canadien d’initiatives locales appui un projet avec l’ONG Waris, dans le cadre de la lutte contre les violences en milieu scolaire qui est un enjeu qui nous tient à cœur. »

C’est sa première mission pour se familiariser avec le Gabon, en vue d’approfondir la relation entre le Canada et le Gabon. La délégation canadienne a eu plusieurs rencontres avec les ministres, les organisations de la Société civile et, les organisations multilatérales, afin d’accroître les relations sur le plan commercial.

A cet effet, suite aux manquements constatés depuis que les bénévoles mènent les séances de sensibilisations sur les violences, l’ONG Waris propose pour la phase 2 du Projet Ytou, la mise en place d’un mécanisme intégré et pérenne de lutte contre les violences en milieu scolaire, comprenant un système de signalement et d’alerte, des protocoles d’intervention rapide, un réseau de professionnels formés, des outils de suivi et d’évaluation, et une plateforme de coordination interinstitutionnelle.

Après la visite de Marie-Claude Harvey, les agents sensibilisateurs ont édifié les élèves sur la problématique des violences en milieu scolaire.

Le Proviseur du Collège et Lycée Notre Dame de Quaben, Gertrude Mangama (1) et le Haut-Commissaire du Canada au Gabon, Marie-Claude Harvey (2). 

L’agent sensibilisateur, Prospère Djimbi Makosso, a planté le décor de cette campagne de sensibilisation: « Le message a porté sur une situation concrète qui doit être vécu doublement. Soit on est victime de la violence scolaire, ou alors, on est acteur ou auteur de l’agression. Pour leur faire comprendre et les conscientiser, il a fallu les mettre en situation par l’effet du témoignage. Donc, dix apprenants ont témoigné en se mettant dans la posture des agresseurs. Et, les dix autres ont apporté leur témoignage en se mettant dans la posture des victimes. »

Poursuivant son discours, il a indiqué que  l’objectif recherché au cours de cette sensibilisation est de faire vivre chacun dans son âme, dans sa conscience ce que ça fait, les effets de la violence subiQu’elle soit verbale, physique, psychologique ou économique. «C’est ce partage que j’ai voulu vivre avec les apprenants pour les emmener à dire non. Parce que si aujourd’hui, la violence n’a pas fait d’effet sur moi, demain, quelqu’un des miens ou quelqu’un d’un peu plus proche de moi pourrait vivre les effets catastrophiques de la violence.»

Le Proviseur du Collège et Lycée Notre Dame de Quaben, Gertrude Mangama a exprimé son sentiment à l’égard de cette campagne au sein de l’établissement dont elle a la charge: «C’est la bienvenue. Mon établissement n’est pas épargné. Ce sont les mêmes élèves que nous trouvons partout. Et la violence est bien présente dans mon établissement. L’échantillon que j’ai pris ce matin, ce sont les élèves concernés. Les élèves de 3ème A, 2nde LE et Tle B. C’est bien pour cette sensibilisation. Au moins cela revient de l’extérieur. Nous la faisons mais on a besoin aussi de l’extérieur pour nous soutenir. C’est une question préoccupante.»

Par la suite, deux élèves de niveau Tle B ont donné leur point de vue face aux différentes communications lors de cette campagne.

Les réactions de deux élèves: Ondo Nguema Khyara (1) et  Diele Bruxia Kombila (2).

Ondo Nguema Khyara a dit : « J’ai trouvé cette sensibilisation très intéressante parce qu’ils sont venus nous édifier davantage sur les diverses violences qui existent, notamment en milieu scolaire et j’ai eu beaucoup de réponses, par exemple sur la manière d’agir. C’est-à-dire que, lorsqu’on m’harcèle ou on fait preuve de violence à mon égard. Je ne dois pas réagir de la même façon que mon agresseur. Dans le cas contraire, je peux me diriger auprès d’un de mes parents, nous pouvons porter plainte et faire appel à la justice. »

Ils reçoivent également ce genre de sensibilisation de la part de leurs enseignants qui les édifient chaque jour dans le but qu’ils puissent adopter un bon comportement.

Diele Bruxia Kombila, a été plusieurs fois victimes des violences dans le cadre familial ou encore scolaire (camarades de classes ou non, des enseignants) : « Au début, c’était compliqué. Je ne savais pas comment réagir. Je ne savais pas vers qui me tourner. Donc, au début, je me faisais du mal à moi-même. Je m’auto sabotais, je me mutilais. Après cela, ma mère a commencé à se rendre compte que je me renfermais, que je ne mangeais plus. C’est ainsi qu’elle s’est rapprochée de moi. Et, le fait d’avoir discuté avec maman, m’a aidé. Aujourd’hui, j’essaye de prendre sur moi et de me dire que c’est passé.»

A travers cette sensibilisation, elle a appris quelque chose de nouveau de la part des agents sensibilisateurs et des interventions de ses collègues.

Signalons que le manque de maîtrise de soi peu rendre une personne impulsive, agressive à l’endroit des autres et ainsi entraîner des actes de violences. Selon le Haut-Commissaire, les établissements ne devraient pas être des lieux où les jeunes subissent des violences, mais plutôt des espaces où ils se développent pleinement, mentalement, psychologiquement et émotionnellement.

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