Par A.N
De nombreux Gabonais sont dans les rues depuis ce matin pour saluer ce qu’ils appellent «La Libération du pays», suite à la prise du pouvoir par les Forces de Défense et de Sécurité réunies au sein du Comité pour la Transition et de la Restauration des Institutions (CTRI) que dirige le général Brice Oligui Nguéma. Le nouvel homme fort du Gabon était jusque-là Commandant en Chef de la Garde Présidentielle.
Les militaires ont justifié leur décision de mettre un terme «régime Ali Bongo Ondimba» ce mercredi 30 août 2023, en raison « d’une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale » que le pays traverse aujourd’hui.
«Aussi, force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023 n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les gabonais. A cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au KO», relève-t-on du communiqué rendu public par le CTRI.
La décision du Comité pour la Transition et de la Restauration des Institutions de dissoudre toutes les institutions de la République (le Gouvernement, le SENAT, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), le Centre Gabonais des Elections), a trouvé l’assentiment des populations qui sont descendues dans les rues à Libreville (la capitale) et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, pour exprimer leur reconnaissance.
«La fin du régime des Bongo est une libération pour moi et l’ensemble de mes frères qui sont avec moi ici au rond-point de la Démocratie, pour marquer notre reconnaissance aux militaires », a déclaré Benjamin Alfred Lépondo, particulièrement heureux.
Pour sa part, Aryss Nguéma Ongone, un autre compatriote en joie aussi, a souhaité voir les militaires restaurer la paix et la démocratie. «Je souhaite une organisation des élections dans la transparence, afin que la gestion du pays revienne rapidement aux civils. Je voudrais surtout la prise en compte de tous les Gabonais, pour bénéficier des richesses du pays et qu’il y ait le travail pour tout le monde», a-t-il demandé.
La dernière fois que nous avons vu autant de gens dans les rues de la capitale gabonaise, c’était lors de l’arrivée du Pape Jean Paul II en 1985 au Gabon.