A mi-parcours de la fin des travaux du Dialogue National Inclusif (DNI) et au moment où la Sous-Commission «droit, justice et liberté» vient de rendre ses conclusions à la Commission politique, le Commissaire Jean de Dieu Moukagni Iwangou, ancien Ministre et acteur politique, donne son point de vue ici.
Propos recueillis par Aryse Nguema
Question: Peut-on connaitre votre avis à mi-parcours de la fin de la tenue du Dialogue National Inclusif ?
Réponse : -Moukagni Iwanga : C’est une bonne expérience pour qui s’engage sincèrement à prêter sa main, à prêter son corps, à prêter sa conviction, pour reconstruire la Nation. De ce point de vue, à l’idée d’être à la base d’une campagne de reconstruction d’un tel ouvrage, je suis tout à fait disposé.
Q : Qu’est-ce qu’on peut retenir et vous étiez dans quelle commission ?
R: -J’étais dans la Commission droit, justice et liberté. Les tendances qui se dégagent là-bas, sont plutôt bonnes. Nous étions en face d’une problématique qui est tout à fait délicate. Et nous avons pris nos responsabilités, de la manière la plus claire possible. Le Chef de l’Etat est le Père de la Nation, est l’Elu de la Nation. A ce titre, il est le Président de la République et le Chef de l’Exécutif. Le Parlement, en fonction de la dimension qu’on lui donnera, doit jouer son rôle et le Pouvoir Judiciaire doit être Indépendant. Les choses sont claires, comme ça.
Q: Le Chef de l’Etat ne sera plus le Chef de la Magistrature ?
R: -Non, il pourra plus garantir l’indépendance des Magistrats, parce que les Magistrats sont un Corps. Ils doivent pouvoir se défendre eux-mêmes.
Q: -La liberté d’expression sera-t-elle garantie également pour les journalistes ?
R: -Absolument, la liberté est garantie pour les journalistes. Et d’ailleurs que, c’est une thématique qu’on nous a confiée en plus. Parce que la liberté d’expression est au cœur de la démocratie.
Q: dans ce cas, si le Chef de l’Etat n’est plus le Chef de la Magistrature, nous serions dans quel Régime finalement ?
R: -C’est sans considération de Régime. Nous aurons la séparation des Pouvoirs. Parce qu’ils sont séparés les Uns des Autres ! Ce n’est pas un changement de Régime, c’est la séparation des pouvoirs, parce qu’ils doivent être séparés et indépendants, les Uns des Autres. Montesquieu et John Locke ont témoigné de cette vérité et nous allons essayer de l’appliquer ici. C’est possible, parfaitement. Pour y parvenir, il faut que les procédures soient clairement observées.
En France déjà, le Chef de l’Etat ne garantit plus l’Indépendance de la Justice. Il ne préside plus le Conseil Supérieur de la Magistrature en France. Nous allons le faire aboutir ici. En tout cas nous entendons.
Q: Ce Dialogue par rapport aux précédents, cernez-vous la différence ?
R: -Je n’ai pas pris part aux précédents dialogues, je ne peux pas m’établir les avancées ou les recules.
Q: Un mot, un espoir, pour terminer ?
R :-Le peuple qui est notre mandant, doit savoir que nous entendons prendre des résolutions fortes. Il lui appartiendra d’en prendre acte. Que nous ayons des institutions fortes.