Les Chefs d’Etat des Pays membres de la CEMAC, dont le Président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguéma (à gauche).
Source: 237online.com
Dans une démonstration remarquable d’unité régionale, le Palais de l’Unité de Yaoundé s’est transformé ce 16 décembre 2024 en épicentre de la diplomatie africaine. Ce sommet extraordinaire de la CEMAC a révélé une nouvelle dynamique dans les relations entre les États membres, marquée par des échanges francs et des rapprochements inattendus.
Les nouveaux visages qui bouleversent l’échiquier régional: L’arrivée du président gabonais de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à sa première participation à un sommet CEMAC, a particulièrement retenu l’attention. Sa présence aux côtés de figures historiques comme Paul Biya du Cameroun et Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Équatoriale illustre le renouvellement générationnel en cours dans la sous-région.
Le ballet diplomatique a également été marqué par l’absence remarquée des présidents Denis Sassou-N’Guesso du Congo et du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno du Tchad, représentés respectivement par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso et le ministre d’État Tahir Hamid Nguilin. Ces absences, loin d’affaiblir le sommet, ont paradoxalement permis des discussions plus techniques et pragmatiques.
Une mobilisation internationale sans précédent: Pour la première fois dans l’histoire de la CEMAC, le sommet a réuni simultanément les représentants du FMI, de la Banque Mondiale, de la BAD et du gouvernement français. Cette présence massive des partenaires internationaux n’est pas passée inaperçue dans les couloirs du Palais de l’Unité.
“C’est un signal fort envoyé à la communauté internationale”, confie sous couvert d’anonymat un diplomate présent au sommet. “La présence d’Abebe Aemro Selassie du FMI et d’Ousmane Diagana de la Banque Mondiale montre que l’Afrique centrale est désormais considérée comme une région stratégique pour les institutions financières internationales.”
Les coulisses d’une organisation millimétrée: L’organisation du sommet a révélé l’expertise diplomatique camerounaise. En amont, deux réunions préparatoires cruciales se sont tenues en visioconférence les 9 et 14 décembre, permettant de déblayer le terrain pour les discussions au sommet.
Le choix du Palais de l’Unité n’est pas anodin. Ce lieu symbolique, cœur du pouvoir camerounais, a offert un cadre solennel aux discussions. Les services protocolaires camerounais ont déployé des efforts considérables pour assurer le bon déroulement de l’événement, gérant avec maestria l’arrivée échelonnée des délégations et leur installation.
Des moments de convivialité qui renforcent les liens: Entre les sessions de travail, les moments informels ont joué un rôle crucial dans le succès du sommet. Les pauses café et les déjeuners ont été l’occasion d’échanges plus personnels entre les dirigeants, permettant de dénouer certaines tensions et de construire des consensus.
Un moment particulièrement touchant a été observé lors de la rencontre entre le président Biya et le jeune président gabonais Oligui Nguema, illustrant une forme de passage de témoin générationnel dans la diplomatie sous régionale.
Une nouvelle dynamique dans la prise de décision: Le sommet a inauguré une nouvelle approche dans la prise de décision communautaire. Exit les longues déclarations d’intention, place aux engagements concrets avec des échéances précises. Cette évolution est particulièrement visible dans le processus d’adoption des résolutions, marqué par une plus grande efficacité.
“Nous avons assisté à un véritable changement de méthode”, explique un expert en relations internationales de contacté. “Les discussions étaient plus directes, plus pragmatiques, avec un véritable souci d’aboutir à des résultats tangibles.”
Un dialogue renforcé avec la société civile: Innovation majeure de ce sommet : l’intégration indirecte des préoccupations de la société civile dans les discussions. Bien que non physiquement présents, les représentants de la société civile ont pu faire remonter leurs contributions via les délégations nationales.
Cette ouverture traduit une évolution significative dans la gouvernance régionale, accordant une place croissante aux voix citoyennes dans les processus de décision.
Les défis logistiques d’un sommet majeur: L’organisation d’un tel événement a nécessité une logistique impressionnante:
- Mobilisation de plus de 500 agents de sécurité
- Mise en place d’un système de traduction simultanée en trois langues
- Coordination de plus de 200 personnels d’appui
- Gestion d’un centre de presse international
La réussite logistique du sommet renforce la position de Yaoundé comme capitale diplomatique régionale.