Le Directeur général de l’Agence Nationales des Bourses du Gabon (ANBG), Ruphin Ndjambou, se proposait d’organiser un concours en vue de former 160 inspecteurs de la Jeunesse et des Sports en six mois. Or les textes règlementaires recommande que ce genre de formation et pour cette catégorie de cadre se passe en 22 mois. Le président du Syndicat National de la Jeunesse et des Sports (Synajes), Cyrille Macaire Ndzeng Nguema, a déposé à la Cour Constitutionnelle, un recours en annulation du Communiqué N°00654/PR/ANBG/DG du 26 juillet 2024, annonçant ce concours. Nous avons recueilli la réaction du président du Synajes, après le dépôt de son document à la Cour Constitutionnelle.
Propos recueillis par AN
Question : Qu’est-ce qui motive votre requête auprès de la Cour constitutionnelle, après diffusion d’un communiqué de l’ANBG voulant octroyer 160 bourses d’études pour former des inspecteurs de jeunesse et sports en 6 mois ?
Réponse (Cyrille Macaire Ndzeng Nguema): -Ce qui nous amène aujourd’hui à la Cour constitutionnelle, c’est par rapport au communiqué N°00654/PR/ANBG/DG du 26 juillet 2024, signé par le Directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). Dans son objet, il demande aux jeunes gabonais de niveau master de constituer les dossiers pour des formations de six mois à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports. Ce qui n’est pas tout à fait normal pour le niveau Inspecteur. C’est le sommet, en A1.
En effet, on ne peut pas former quelqu’un en A1, en six mois seulement et de surcroit des Inspecteurs. C’est la Fonction publique qui est le dépositaire des recrutements. C’est elle qui encadre la durée des formations, dans chaque école au Gabon. Nous avons à niveau égal l’ENA, l’IEF, l’ENEF, l’école nationale de la magistrature, etc. Même l’INJS, on n’a jamais formé les inspecteurs au bout de six mois. Le décret 601 est clair et l’indique dans l’article son sept que la durée de formation des Inspecteurs est de deux ans.
Nous ne sommes pas contre la formation des compatriotes, mais nous voulons que l’ANBG et l’administration de la Jeunesse et des Sports respectent les textes.
Une formation ne peut pas se dérouler en six mois. Et que nous savons que la Fonction publique vient d’organiser un concours avec niveau égal pour deux ans ; alors que celui proposé par l’ANBG, les futurs Inspecteurs sont eux formés en six mois. Encore que ce sont des externes. Nous les internes allons faire une formation en deux ans.
Le récent concours organisé par la Fonction publique qui est la dépositaire de l’organisation de tout concours au Gabon, plus de mille jeunes y ont pris part et ont postulé au grade d’inspecteurs. Nous pensons que l’ANBG aurait pu solliciter auprès de la Ministre de la Fonction Publique, le repêchage de quelques recalés correspondant aux 160 bourses disponible, afin qu’ils poursuivent leur formation au grade d’inspecteurs pendant deux ans à l’INJS comme leurs camarades régulièrement admis.
Mais la méthode qui a été utilisée aujourd’hui nous inquiète énormément, parce qu’en six mois cela ne peut pas se faire. Voilà pourquoi nous avons saisi la Cour constitutionnelle.
Et au passage, nous remercions vivement le Président de la République, Chef de l’Etat, qui a permis que plus de 164 compatriotes soient admis à l’INJS, avec les postes budgétaires déjà réservés. Nous rendons un grand hommage au Numéro Un Gabonais.
Comment expliquez-vous cette violation des textes par l’ANBG ? Comment peut-on mettre un terme à ce genre de saupoudrage ?
R.:-On devrait mettre un terme à ce genre de manœuvre ! Si les autorités actuelles ont chassé les autres, c’est parce que les textes n’étaient pas respectés. L’ANBG est une institution directement rattachée à la Présidence de la République. C’est l’ANBG qui devrait commencer à respecter ces textes et non de les fouler au pied. Nous sommes tentés de demander où est ce que l’ANBG a trouvé ce modèle de formation des inspecteurs en six mois? Ou bien c’est une proposition du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Pourtant dans ce département ministériel, les gens connaissent les textes, pour ne pas commette une si grossière erreur ! Les différents textes sont là et n’attendent que leur application.
Donc vous voyez quand ce monde fait semblant de montrer au Président de la République qu’ils travaillent, ils sont en train de le nuire. Parce qu’il est venu là pour restaurer les institutions et non le contraire.
Q.: Que peut-on attendre de votre recours, dans quel délai et qu’est ce qui peut se passer ?
R.: -Nous avons saisi la Cour constitutionnelle pour que celle-ci puisse lire le droit. C’est conforme à ses missions. Pour l’instant, nous n’avons pas de commentaire à faire. Nous souhaitons la Cour amène l’ANBG à interrompre le processus de l’organisation de ce concours dans la forme qu’elle propose là et se réfère aux dispositions règlementaires, en tenant compte de l’existence de la Fonction Publique qui est là.
Q.: Un mot pour terminer ?
R.: Nous terminons ici en disant que nous ne sommes pas contre les compatriotes, nous le réitérons. Nous ne sommes pas non plus contre la formation des compatriotes, mais nous demandons à l’ANBG de plutôt accompagner la Fonction Publique, pas en terme de postes budgétaires mais en termes de bourses à mettre à disposition pour les formations. On pourrait pourquoi pas repêcher certains recalés du dernier concours d’entrée à l’INJ, en leur octroyant ces bourses disponibles pour deux années de formation à l’Institut et non six mois. Cela devrait se faire ainsi, au lieu de trouver une autre passerelle. Nous ne savons pas quelle fin l’ANBG propose une formation d’un Inspecteur en six mois.
L’ANBG ne s’occupe pas des questions d’emploi, mais des bourses. Si l’ANBG a introduit l’emploi à l’intérieur cela veut dire que c’est le Ministère de la Jeunesse et Sport qui serait à l’origine de ladite note !
Dernière minute : Le président du SYNAJES sera auditionné par la Cour constitutionnelle ce vendredi 2 août à 10h00.