Début des hostilités ce vendredi 22 mars à l’Institut français du Gabon (IFG), devant une assistance acceptable, suffisant pour retenir le message et le porter jusqu’aux oreilles des plus hautes autorités.

Par AN

Nous ne sommes ni à Cannes, encore moins à Hollywood où, les lumières prédominent sur les acteurs. Ici nous sommes au théâtre. Les comédiens opèrent en direct et sont physiquement présents devant l’assistance. Point de bandes à couper et à juxtaposer pour faire beau!  Le jeu de la lumière est secondaire ! Aller passons.

A l’Institut Français du Gabon (IFG), le rendez-vous annuel a été tenu. Le public a eu droit à l’ouverture de la 10e édition du Festival «Coup de théâtre» et qui se poursuivra jusqu’à la fin du mois.

Il s’agit d’une idée originale de notre compatriote, Dominique Douma. L’une des grandes figures du théâtre gabonais des trente dernières années. Avec pour objectif de pérenniser cette rencontre artistique !

Nous avons recherché, en vain, d’autres  évènements du même type qui ont tenu sur une décennie dans notre pays, sans interruption…Dominique, lui a donc fait lever le rideau sur l’Edition dix de son Festival : «Ô femmes» ! Cette nouvelle rencontre du monde du théâtre gabonais, met en exergue, le savoir-faire de nos filles, de nos sœurs et même de nos mamans, dans la comédie, la mise en scène ou des publications théâtrales. La pièce inaugurale « H𝐮𝐢s-𝐜𝐥𝐨𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐡𝐞́𝐧𝐢𝐱« , est un chef-d’œuvre type. Il illustre fort bien la dimension des femmes dans la cité d’aujourd’hui et que Dominique a généreusement mis en avant.

« Huis-clos » est jouée par les membres de l’Association pour le soutien et l’aide aux femmes atteintes de cancer (Asafac). Elles sont au même nombre que les doigts des deux mains réunis.

Ce soir, elles ont occupé la scène 90 minutes durant, sans interruption. Même durée qu’un match de football, mais à la différence qu’ici elles n’ont pas eu de mi-temps. Signe qu’elles ont de l’énergie à revendre ! Belles comme des reines dans leur accoutrement bien assorti avec le décor de la salle, chacune a joué parfaitement sa partition. En retour, pour leur belle prestation, elles ont eu droit à des applaudissements nourris de l’assistance.

Des pas majestueux exécutés sur les planche, des mots prononcés ici et là, avec derrière une parfaite chorégraphie, les phénix ont dénoncé des maux ! Exposé des situations de stigmatisation dont les femmes atteintes du cancer sont victimes.

On a compris … que certaines sont indexées, rejetées par leurs proches. Tout simplement  parce qu’elles sont atteintes du cancer ou l’ont été. «Un monde cruel», comme pour reprendre une expression chère à l’écrivain Eza Boto ! Du réconfort qu’elles attendent, c’est la haine et le mépris qu’on sert au quotidien à ces personnes atteintes du cancer !

L’occasion de l’Institut français a été une source de motivation pour cracher le morceau ! Tout ce qu’elles avaient sur le cœur, elles ont dit. Même si le ministre de la Santé n’était pas là, pour découvrir par lui-même, la naissance d’une nouvelle «pandémie au Gabon », appelée la «Stigmatisation» des malades du cancer, qui tuerait plus que la maladie elle-même, si rien n’est fait !

La sensibilisation serait l’une des pistes de solution ! Or, la ministre de la Communication et des Médias n’était pas présente ! Mais comment récompenser aussi cette œuvre culturelle d’une semaine, quand on sait également que le ministre de la Culture n’est pas venu non plus!

Cependant, il n’est jamais trop tard pour bien faire, Dominique saura dresser des palmes, en cette semaine des rameaux, pour accueillir les illustres membres du Gouvernement !

Seulement, bien loin de moucharder sur leur sort, les phénix ont passé un autre message. C’est celui de l’espoir, qu’on peut guérir du cancer aujourd’hui et vivre pleinement sa vie. Il suffit d’être suivi par son médecin. Leur prestation de ce soir en est une parfaite illustration, qu’elles pètent la forme !

Une comédie, on redemande à voir, d’autant que c’est un puissant support de communication et de sensibilisation pour mettre hors-jeu la stigmatisation. N’est-ce pas que le couronnement du groupe Asafac de ce jour, est le «Jackpot » décerné à Jeanne d’Arc Kong-Ndess, sa présidente, en faisant d’elle, la marraine de la 10e édition du Festival ?

Peu avant le début de cet évènement, les organisateurs ont présenté les principaux acteurs  des pièces qui vont être jouées et les innovations qui sont apportées, pour rehausser sa dimension. Cette conférence de presse était animée par Dominique Douma, l’initiateur et Edwige Sauzon-Bouit, directeur délégué de l’IFG.

L’Institut français du Gabon est principal partenaire du Festival depuis le tout début et avait vite reconnu la pertinence du projet ; l’organisation internationale de la francophonie vient de s’ajouter. Dix ans après, Dominique attend toujours le soutien local !

Ah, pardon, j’ai oublié qu’on n’est jamais prophète chez soi !

Nous y reviendrons.

Share.
Leave A Reply

Exit mobile version
Autoriser les notifications OK Non merci