Le jeune Junior Titi Okoune qui a été battu à sang par les militaires de Baraka pour quelle raison? Mystère!
Par Georges Patrick Junior Nzamba
Le samedi 26 octobre 2024, Junior Titi Okoune, un jeune homme ordinaire, est devenu la dernière victime des excès des forces de sécurité au Gabon. Son histoire est le reflet d’une réalité troublante qui met à nu l’abus de pouvoir de ceux qui sont censés protéger les citoyens. Arrêté arbitrairement par des militaires du camp Baraka.
Si la veille nous indexions les élèves de Bikelé qui s’en sont pris à leurs camarades dans une rixe d’une rare violence, où tout était utilisé, même les couteaux ; maintenant que dire cette bastille administrée à un jeune compatriote par des militaires pourtant censés le protéger !
En effet, Junior Titi Okoune qui a vu sa vie tournée au cauchemar raconte son calvaire : « Hier, aux environs de 22h-23h (samedi 26 octobre, ndlr), j’étais chez ma tante au carrefour Baraka. Mon oncle m’a demandé d’aller acheter des cigarettes. Sur le chemin, après m’être soulagé, un militaire m’a brusquement approché. Il m’a demandé si j’étais militaire. Je lui ai répondu non. Immédiatement, il a appelé ses collègues en disant : « C’est vous qui sortez avec nos femmes. » Ils m’ont emmené de force au camp. J’ai été brutalement frappé, on m’a pris mon téléphone et l’argent que j’avais sur moi a disparu. »
Ces mots frappent par leur simplicité et leur brutalité. Junior Titi Okoune n’a commis aucun crime, si ce n’est celui de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Ce récit met en lumière un problème récurrent : l’abus de pouvoir des forces de l’ordre au Gabon. Comment se fait-il que ces hommes, censés garantir la sécurité, se transforment en bourreaux, abusant de leur uniforme pour semer la terreur parmi les citoyens ?
Les forces de sécurité, investies d’une autorité légitime, semblent oublier que leur rôle premier est de protéger les populations. Mais à mesure que ces abus se multiplient, une question s’impose : à quel moment avons-nous permis que ceux qui devaient nous défendre deviennent nos oppresseurs ? La torture et les brutalités physiques infligées à des civils innocents sont non seulement des violations des droits humains, mais elles posent aussi une grave menace pour la paix sociale dans un pays qui se proclame « État de droit. »
Un appel à la vigilance des autorités : – l’abus d’autorité des militaires doit cesser: Cette affaire n’est pas un cas isolé. Trop souvent, nous sommes témoins de répressions injustifiées, d’arrestations arbitraires, et de violences perpétrées par ceux qui devraient incarner la justice. Ces pratiques ne sont pas seulement illégales, elles sont dangereuses. Elles nourrissent un climat de peur, d’injustice, et surtout de colère. Loin de renforcer la stabilité, elles exacerbent la frustration sociale et peuvent conduire à des explosions de violence.
Si les autorités ne prennent pas des mesures drastiques pour mettre fin à ces abus, le risque de révolte populaire est inévitable. Trop de répression sociale conduit à la violence symbolique et, à terme, à la désobéissance civile. Tant que nous continuerons à nous taire, tant que nous n’adopterons pas une culture de dénonciation et de manifestations contre ces abus de pouvoir, ces atrocités continueront de se produire dans l’ombre.
Quelle démocratie pour l’Afrique ? Quelle démocratie pour le Gabon ? Dans un pays qui se veut démocratique, comment justifier ces pratiques barbares ? La démocratie ne consiste-t-elle pas à garantir à chaque citoyen le respect de ses droits et libertés ? Au Gabon, nous avons longtemps espéré que cette démocratie, tant vantée, nous offrirait l’espoir d’être libres. Pourtant, face à ces agissements des forces de l’ordre, le doute s’installe : sommes-nous réellement un peuple libre ?
À quoi sert la démocratie si nous devons constamment craindre pour notre intégrité physique ? À quoi sert la liberté d’expression si, à chaque prise de parole, nous risquons d’être réprimés ? Ne pas dénoncer ces pratiques, c’est laisser la tyrannie s’enraciner encore plus profondément. Doit-on accepter que des hommes en uniforme, censés servir la loi, se comportent comme des criminels avec une totale impunité ?
La réponse à ces questions déterminera l’avenir de notre société. Junior Titi Okoune a été torturé pour une raison dérisoire, mais son cas est symptomatique d’un mal bien plus profond. C’est maintenant que nous devons nous lever pour dire non. Non à la violence. Non aux abus d’autorité. Non à la répression. Si nous ne le faisons pas, c’est la démocratie elle-même qui sera condamnée à disparaître, laissant place à une dictature masquée par des uniformes.
Le silence face à ces bavures militaires n’est plus une option. Il est temps que les autorités gabonaises prennent leurs responsabilités et mettent fin à ces dérives, avant que le peuple ne perde totalement confiance en l’État et ne se tourne vers des formes de résistance plus extrêmes. La démocratie ne peut survivre sans justice. Et sans justice, le Gabon ne sera jamais véritablement libre.
Les forces de sécurité, investies d’une autorité légitime, semblent oublier que leur rôle premier est de protéger les populations. Mais à mesure que ces abus se multiplient, une question s’impose : à quel moment avons-nous permis que ceux qui devaient nous défendre deviennent nos oppresseurs ?
La torture et les brutalités physiques infligées à des civils innocents sont non seulement des violations des droits humains, mais elles posent aussi une grave menace pour la paix sociale dans un pays qui se proclame « État de droit. »
N’est-ce pas des comportements des militaires en déphasage avec la politique de « libération du pays» prônée par le CTRI ?
Nous reviendrons.