Par Annie Mapangou
Le Dr Eddy Minang, Procureur général près de la Cour d’Appel Judiciaire de Libreville était face à la presse nationale et internationale, au cours de la Conférence de presse, ce mercredi 29 octobre 2025, dans la salle de la Bibliothèque du Palais de Justice de Libreville, relative au procès de Sylvie Aimée Bongo et Nourredin Bongo Valentin, à partir du 10 novembre prochain.
« Le Parquet général près la Cour d’Appel Judiciaire de Libreville, porte à la connaissance du public qu’une session criminelle spéciale se déroulera au Palais de justice de Libreville, à compter du 10 novembre 2025. Au cours de ces assises, plusieurs affaires liées à la délinquance économique et financière et, au grand trafic seront examinées. Parmi celles-ci, figurent l’affaire Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo et 11 autres accusés».
C’est ces termes forts introductifs du Procureur général, Dr Eddy Minang, en recevant les médias pour faire l’annonce du prochain procès de l’ancienne première Dame et de «sa bande».
Il a précisé que le Parquet général souligne a pris toutes les diligences en vue de la tenue d’un procès juste, transparent, équitable dans les délais légaux: notifications des avis d’audiences aux accusés et aux avocats, citations des témoins et mise à disposition de l’ensemble du dossier aux avocats, etc.
S’agissant particulièrement du dossier Ministère public contre Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo et autres, le Dr Eddy Minang a indiqué que tous les accusés ont été cités à personne à l’exception de Madame Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo et de Monsieur Nourredin Bongo Valentin. «Quant à ces derniers, ils ont été cités à domicile et ce, conformément à l’article 422 alinéa 2 du Code de procédure pénale qui dispose, je cite : ‘’ Si la personne à citer est absente à domicile, copie de l’exploit et remise contre émargement à un parent, à un allié, à un employé ou à une personne résident à son domicile ou encore à un voisin’’, fin de citation. »
Précisant qu’au regard des pièces du dossier, «le seul domicile mentionné est celui de la ‘’villa Nam’’, sise à la Sablière, dans la commune d’Akanda où ils avaient élus domicile après leur élargissement provisoire».
Le Procureur général a tenu à rappeler qu’au terme de l’article 112 du Code civil, «le domicile de toute personne physique est au lieu où elle a fait sa résidence principale. Dans ce cas, les délais de distance ou de route prévue à l’article 119 alinéa 4 ne saurait être appliqué.»
Le Dr Eddy Minang a apporté des éclaircissements par rapport à ce dossier. « Dans ce dossier, il y a 12 accusés. Sur les 12 accusés, 10 ont été cités à personne. Ça signifie que la citation leur a été remise à main propre. Quant aux deux autres, étant donné qu’ils étaient absents de leur domicile, ils ont été cités conformément aux dispositions de l’article 422 alinéa 2 qui dispose : ‘’Que si la personne est absente de son domicile, on peut remettre la citation soit à un employé, à un cuisinier que l’on peut trouver sur les lieux, à un jardinier, à un parent, à un allié et, c’est ce qui a été fait. Donc, dans le dossier, vous avez bien la citation de la personne qui avait été trouvée sur place au moment où, les agents d’exécution s’étaient rendus.»
L’orateur a également ajouté: «Le Parquet général tient à préciser qu’une seule avocate inscrite au Barreau du Gabon est régulièrement constitué pour les intérêts de Sylvie Aimée Marie Valentin épouse Bongo et de Monsieur Nourredin Bongo Valentin. »
Un agent d’exécution s’est présenté au Cabinet de ladite avocate les 12, 19 et 23 septembre 2025, afin de notifier un avis conseil.
Se prononçant sur ce point, le Procureur général a marqué son étonnement: « Contre toute attente, la Secrétaire a refusé de recevoir ledit document. Et, ce refus a été constaté par voie d’Huissier.»
Le Dr Eddy Minang a présenté la Cour criminelle spéciale, précisant qu’elle est composée de cinq Magistrats professionnels et de quatre Assesseurs qui sont des gens tirés au sort et qui représentent le peuple gabonais et que ces derniers feront partie de la composition de cette Cour criminelle. «Donc, toutes les diligences ont été accomplies dans ce sens et dans le strict respect des dispositions légales», a-t-il fait savoir.
Retenons qu’à partir du 10 novembre 2025, il va y avoir une session criminelle des présumés auteurs des faits de détournement de deniers publics, des faits de concussion, de corruption, des faits de blanchiment des capitaux, des faits liés à d’autres trafics, vous avez par exemple, la traite des êtres humains et bien d’autres infractions comme l’émission des faux billets. Et, toutes les audiences seront publiques.
