Une vue partielle des membres des associations ayant pris part à cet  atelier de formation, avec l’expert Barry Mbome, en médaillon. 

Par Annie Mapangou

«La Coalition Tournons La Page Gabon» a organisé un atelier de sensibilisation sur le thème: «Le renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles des OSC », ce samedi 1er novembre 2025, à l’hôtel Ngonemono, du Lac bleu au quartier Charbonnage en faveur des acteurs de la Société civile.

«Tournons La Page Gabon (TLP)» est un mouvement associatif qui a des représentations nationales dans près de 19 pays africains aussi bien francophones qu’anglophones. Ce mouvement œuvre spécifiquement sur les questions de la démocratie et des droits humains, avec une large ouverture sur les questions de gouvernance et environnementales.

Le Coordonnateur national de «Tournons La Page Gabon», Sentiment Ondo a indiqué que le but de l’atelier de ce matin, c’est de renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles des ONG. «Nous  sommes partis d’un besoin. C’est qu’on vient de restructurer les institutions dans le pays. Et, malheureusement la société civile n’a pas encore tous les outils, encore moins toutes les capacités requises pour se restructurer. Donc, c’est dans cette dynamique d’auto-restructuration que s’inscrit cet atelier qui a vu la participation d’une trentaine d’ONG animé par un expert national sur les questions d’organisation et d’institutionnalisation», a déclaré Sentiment Ondo.

Poursuivant son propos, le Coordonnateur national a donné des précisions sur l’atelier, qui est de donner des rudiments organisationnels aux associations, de faire aussi une rétroaction pour diagnostiquer leurs différents manquements tant sur le plan organisationnel et institutionnel en passant, que de faire une revue de multiples conséquences auxquelles cette situation pourrait les exposer, avec la ferme volonté de s’approprier les bonnes pratiques, en termes organisationnel et institutionnel, pour pouvoir espérer à court terme et à long terme, obtenir de bons résultats et, avoir une société civile bien organisée et très efficace dans tous ces projets et activités.

C’est dans cet élan que l’Expert Consultant en stratégie des organisations et de la communication, Barry Mbome, a fait savoir qu’il intervient pour appuyer les organisations qui ont été invitées par l’ONG «Tournons La Page Gabon… «La thématique générale c’était l’organisation et la structuration institutionnelle des organisations. Il s’agissait d’un côté, de voir la question de l’organisation de nos associations singulièrement et de l’autre côté, la question institutionnelle de ces organisations, parce que le cadre institutionnel a muté. Nous sommes à la cinquième République et il y a un certain nombre de textes de loi qui ont été mis en place et qui structurent maintenant la société d’une manière différente. Les associations ont été aussi, dans ce cadre-là, revues.  Le texte qui engage les associations, normalement la Constitution, l’article 7 qui met maintenant les associations en bon équilibre par rapport aux autres institutions de la République… »

Les responsables de l’ONG  (1) et quelques participants très attentifs (2) lors des travaux.

RESTRUCTURATION DES ASSOCIATIONS AU CŒUR DE LA RENCONTRE: Barry Mbome est également intervenu sur les problèmes vécus par les associations au Gabon: « Les associations ont plusieurs problèmes. Mais, moi en tant qu’analyste et expert qui a appris quelque chose sur les associations, je regarde les éléments fondamentaux. La première chose, c’est celle liée à la question structurale. Il faut structurer les associations parce qu’elles ont une faiblesse structurale. Ce n’est pas un mensonge, ce n’est pas non plus une insulte de le dire, les associations ne sont pas suffisamment structurées. Ce qui fait qu’elles ne peuvent pas arriver aux résultats qu’elles escomptent, parce qu’elles vont se retrouver devant les partenaires économiques, politiques, etc. qu’est-ce qu’elles vont apporter vu qu’elles ne sont pas structurées? Elles ne peuvent donc pas se développer!»

Outre ce premier problème, l’intervenant a aussi relevé le fait qu’il y ait des associations qui sont en général bâties autour d’une ou de deux personnes. «Une association doit en principe avoir une masse critique de personnes qui interviennent, pour avoir des résultats significatifs», a relevé Barry Mbome.

Le dernier point qu’il a abordé était centré sur la faiblesse financière des associations. Cette situation, a-t-il fait noter est découle des deux premiers problèmes qui n’ont pas été solutionnés. C’est-à-dire, la structuration et le nombre de personnes au sein de l’organisation. Si ce regroupement a beaucoup de membres, un système de réseautage pourra être mis en place, pour aboutir à un capital humain intéressant et arriver à fonctionner.

Signalons que la loi 35/62 régissant les associations révisée est dans le processus de son adoption au niveau du Sénat, en vue de sa promulgation. La légalisation au Gabon est un frein institutionnel. Ce projet de loi vise à moderniser le fonctionnement des organisations et s’accompagnent d’un certain nombre de garantie. Cette loi va faciliter les procédures, la légalisation mais, de l’autre côté il y aura aussi des exigences de redevabilité aussi bien organisationnel qu’institutionnel. Cet atelier permet donc d’outiller les associations par rapport aux enjeux futurs.

L’Expert et Consultant en stratégie des organisations et de la communication, Barry Mbome (1) et le Coordonnateur national de l’ONG «Tournons La Page Gabon», Sentiment Ondo (2).

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