Titiane Celia Mouanda, responsable commerciale de Mina hôtel (micro) souhaitant la bienvenue à ses hôtes, avec autour d’elle, Sylvestre Ratanga (à droite), Michelle Nze et les deux autres artistes, Mexhilus YMC et Ketsia (extrême gauche).
Par Aryse Nguema
«Imprégnée de vie africaine et de spiritualité dont la sagesse transparaît aussi à travers les proverbes, contes, légendes, épopées, religions, Michelle Nzé puise à cette source comme en témoigne ses toiles Présence ancestrale, Illumination cosmique, sans pousser ses admirateurs à vouloir décrypter un langage codé – ésotérique – que les initiés ne pourraient révéler au profane…Elle s’est insérée durablement dans l’univers allemand de Berlin où elle a vécu de 2000 à 2023 et rencontré la chancelière fédérale Angela Merkel. Michelle est devenue le premier artiste noir à voir l’une de ses œuvres – Ames perdues – Verloren Zeelen – accrochée aux murs du Parlement allemand. Bravo!»
C’est par ces termes forts que Sylvestre Ratanga, diplomate, ancien ambassadeur du Gabon en Allemagne, s’est exprimé vendredi 3 octobre dernier à Mina hôtel de la Sablière (ex- Omono en face de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique), pour présenter l’artiste peintre-sculpteur Michelle Nze, dans discours inaugural du vernissage. Une nouvelle exposition-vente des produits de cette artiste internationale gabonaise, Michelle, un an après la précédente. Elle est cette fois accompagnée de deux artistes plasticiennes: Mexhilus YMC et Ketsia,
Ce vernissage a attiré des personnalités gabonaises, dont l’ancien ambassadeur du Gabon en Allemagne, Sylvestre Ratanga, l’ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports, Yolande Biké ; des ambassadeurs en poste dans notre pays étaient aussi là, preuve l’importance de l’art et de l’artiste dans leur environnement culturel. Nous avons noté, entre autres la présence de leurs Excellences Nina Oualet Intallou du Mali, Miguel Franco du Brésil ; des représentants de l’Ambassade de Chine. Citons aussi en passant, la présence d’une mordue de l’art, Zilida Efone de l’international IDEA. Dans le monde artistique gabonais, nous avons vu Stéphanie Afene, une chanteuse confirmée et un cinéaste, Henri Joseph Koumba.
Devant cette variété de personnalités, Titiane Celia Mouanda, responsable commerciale de Mina hôtel, est intervenue pour souhaiter la bienvenue à ses hôtes. Elle n’a pas caché sa joie, en cette circonstance. Enchainant tout de suite après, dans la prise de parole, l’ancien ambassadeur du Gabon en Allemagne a relevé la place prépondérante de l’artiste dans notre société et même à l’international. Illustrant ses propos avec des citations inspirées tant de nos artistes et de ceux d’ailleurs, voire de personnalités politiques.
Sylvestre Ratanga a présenté Michelle Nze, ses œuvres, son parcours, ses sources d’inspiration d’exception ou tirées de nos milieux naturels, comme pour bien d’autres du monde artistique.
Commentant les toiles de cette artiste gabonaise, l’intervenant a soutenu que ce sont «des volumes, des jeux de reflets, des formes, des dilutions de couleurs qui symbolisent la vie, par le biais de l’abstrait et du semi-figuratif; des faits vécus sur fond rouge comme une certaine douleur, ocre comme la vie, bleu comme le rêve, la tranquillité, nous dit l’artiste pour qui, «en art, en peinture comme en musique, il ne s’agit pas uniquement de reproduire ou d’inventer des formes, mais aussi de capter des forces » en l’occurrence, les Forces de la Nature pour reprendre la légende de l’une de ses toiles que nous avons admirées».
Avant d’ajouter, sous d’interrogations, amis avec des réponses qui conviennent mijotées: «Une question se pose à nous, à présent, au vu de ses deux sculptures monumentales qui s’imposent à notre regard ici même, à savoir: La Déesse de la Terre et La Maîtresse de cérémonie. Michelle, serait-elle de la même veine que les Muses inquiétantes représentées en 1916 sur la toile éponyme de l’Italien Giorgio de Chirico (1888-1978)? Muse inquiétante? Non! Muse rayonnante vouée à l’éternité par son art? Assurément oui», a soutenu l’ancien ambassadeur.
Il n’a pas manqué de féliciter aussi Michelle pour avoir créé «le Verger de l’art » dont l’objectif est de promouvoir l’éducation artistique et culturelle des plus jeunes pour leur permettre de mieux construire «leur moi culturel» et participer à une meilleure diffusion de la diversité culturelle du Gabon dans le monde entier.
Sylvestre Ratanga s’est montré attentif des actions que le gouvernement compte mener pour la culture et a fait savoir qu’ils ont applaudi des deux mains ce que dit de la Culture dans le Plan d’action 2025-2032 du premier Gouvernement de la Ve République. Le Ministère de la Jeunesse, des Sports, du Rayonnement culturel et des Arts, chargé de la Vie associative est chargé de mettre en œuvre ce plan. Michelle Nzé travaille au sein de ce Département. «La valorisation du patrimoine culturel et le développement des industries créatives contribuent au rayonnement du Gabon et à la création d’emplois dans le secteur culturel. C’est écrit dans ce Plan,» a conclu l’orateur. Des applaudissements ont fusé ici et là pour féliciter ce diplomate de carrière, qui a gardé sa verve d’hier.
Ces écrits de ce vendredi soir, pour valoriser une artiste gabonaise, appréciée à l’extérieur, mais peu connue dans son propre pays, ou que l’on essaye d’ignorer, en dépit de nombreuses publications dans les médias. Pourquoi valoriser une compatriote qui a du mérite et du talent, comme l’ambassadeur Sylvestre Ratanga vient de le faire, devrait être la chose la moins partagée dans notre pays? Non!
Merci Excellence pour ces mots à l’endroit de Michelle. Durant votre exposé, elle n’a pas cessé de laisser couler ses larmes, parce qu’elle n’a jamais entendu ces verbes de la part d’une autorité gabonaise que vous êtes et le resterez !
Une visite guidée a été l’occasion pour chacune des artistes de présenter ses œuvres au public: d’abord Michelle Nze (monuments, tableaux et autres objets exposés). Puis Mexhilus YMC et Ketsia. Des échanges ont pu être établis entre les artistes et les visiteurs.
Michelle a relevé les difficultés rencontrées par les femmes pour se faire une place sous le soleil de la peinture. « A l’époque, il n’y avait que Martine Nze et moi. J’étais la deuxième. Maintenant je suis très heureuse d’avoir de jeunes artistes, talentueuses à mes côtés. Elles sont magnifiques, excellentes. Elles vont suivre leur chemin, au fur et à mesure», a-t-elle déclaré.
«Ce que j’aime chez les artistes femmes, c’est qu’elles ont la capacité d’entrer dans leur moi supérieur, c’est-à-dire que leurs esprits vont jusqu’à l’infini et elles reviennent. Les femmes créent des œuvres avec beaucoup de sensibilité. Cela me rappelle lorsque j’étais plus jeune», a fait savoir Michelle Nze.
Elle a souhaité, pour terminer, que les Gabonais soient curieux de tout ce qui est culture dans notre pays. «Le président de la République a déjà donné le coup d’envoi. Il faut que le mouvement culturel soit national et international. Le Gabonais doivent s’y mettre absolument», a souhaité l’artiste.
L’artiste Michelle Nze entourée de l’ambassadrice du Mali, de l’ancienne ministre Bike, de l’ambassadeur du Brésil et une accompagnatrice (à droite); quelques tableaux sur la deuxième image.