Une vue de l’assistance, avec le Directeur général de l’EPCA, Rodrigue Mikolo Banaka, en médaillon.
Par Annie Mapangou
L’École de préparation aux carrières administratives (EPCA) a organisé une conférence thématique sous le thème: «Transformation numérique et digitale de l’administration publique gabonaise : quels enjeux pour les écoles de formation ? », au quartier Melen au PK 11, en présence d’un public diversifié.
Cette conférence thématique s’inscrit dans un projet de réforme et de révision des offres des écoles d’administration. C’est l’occasion d’échanger, de discuter sur ce sujet d’actualité au Gabon qui est encore une problématique dans les administrations publiques. Le Gabon est dans un processus de modernisation des pratiques administratives.
Le Directeur Général de l’EPCA, Rodrigue Mikolo Banaka a déclaré lors de son discours circonstanciel que: «Le Gabon, à l’instar de nombreux pays africains a saisi depuis les années 2000, l’opportunité du numérique et de ses multiples applications pour soutenir son développement économique et sociale… Récemment, précisément le 5 novembre 2024, lors du lancement officiel du projet ‘’Gabon digital’’, le gouvernement de la République a réaffirmé cette volonté politique du Président de la République, Chef de l’État, Son Excellence, le général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, de numériser et de digitaliser l’administration publique, pour accroître son efficacité. Ce projet rappelons-le a pour objectif d’assainir le développement des infrastructures numériques et de matérialiser les procédures administratives, garantissant ainsi une interconnexion des autres administrations.»
Poursuivant son propos, il a précisé qu’il s’agit d’un contexte que les écoles de formation telle que l’Ecole de préparation aux carrières administratives, sont appelés à jouer un rôle clé en préparant les futurs agents publics aux défis et opportunités associés à cette transition. «Elles doivent par ailleurs payer les espaces d’échanges et se questionner non seulement sur l’adéquation des formations proposées mais aussi sur les outils adéquats pour relever les défis.»
A ce jour, le numérique occupe une place centrale donc, c’est pour répondre à cette problématique que la direction générale a bien voulu faire intervenir deux spécialistes de la question. Ainsi, cette conférence thématique a eu comme premier intervenant, le Directeur général adjoint de l’Agence nationale des infrastructures numériques et de fréquence (ANINF), Maryse Madiba Iloumbou et le deuxième intervenant, le Secrétaire général adjoint du ministère de l’économie et des participations, Jocelyn Nembe.
La communication du Directeur général adjoint de l’ANINF tournait autour de deux axes : 1. Etat des lieux de la transformation numérique et digitale dans l’administration du Gabon 2. Un regard sur les agents publics dans un environnement étymologique qui permet de définir le profil de l’agent public de développement.
Le Directeur Général adjoint a résumé son intervention en quelques lignes : « Il s’est agi en fait d’exposer auprès des apprenants, sinon des étudiants de l’EPCA, toute la science autour de ce que l’on entend par transformation digitale. Du fait qu’elle touche l’administration et que l’EPCA forme en fait des cadres de l’administration. Donc, on a exposé sur les défis que connait l’administration en matière d’infrastructures numériques. Mais également, on a pu exposer sur les défis que rencontre l’agent de l’administration et donner des conseils sur comment ils peuvent aborder ce métier ; étant donné que la transformation digitale aujourd’hui qui s’impose à l’administration vient avec des défis qui doivent être contournés. Et cela s’apprend pendant toute une carrière. »
Pour elle, ça été un échange très instructif non seulement pour les étudiants de l’EPCA mais aussi pour les conférenciers à cause des questions pertinentes. Toutefois, ces questions vont leurs permettre de pouvoir élaborer des réponses assez concrètes.
Le Secrétaire général adjoint, Jocelyn Nembe, ministère de l’économie et des participations a décliné les points clés de sa présentation : « Cette conférence a été d’une part l’opportunité de traduire la volonté du gouvernement, de l’État, de digitaliser son administration publique et d’échanger sur les questions relatives à l’évolution de l’informatique, notamment l’intelligence artificielle qui fait couler beaucoup d’encre, les avantages, les inconvénients, comment l’intégrer dans notre quotidien d’abord et également comment l’intégrer sur notre milieu de travail. »
Il n’a pas manqué de donner la substance de son intervention : « On peut retenir que c’est d’abord une opportunité qu’il faut saisir. C’est avant tout une opportunité économique, professionnelle parce que l’intelligence artificielle permet d’augmenter la productivité et permet de saisir peut-être des fenêtres d’opportunités qui auparavant n’étaient pas accessibles du fait que certaines tâches sont complexes. Le fait d’avoir des machines ou des algorithmes qui sont capables de reproduire ce que fait l’être humain a permis de désenclaver certains domaines. Malheureusement, nous sommes en retard. D’autres l’ont compris avant nous et, il y a des industries entières qui ont été créées à partir de la digitalisation et de l’intelligence artificielle. Donc, il est temps qu’on rattrape le retard… »
Selon lui, le principal défi, c’est la prise de conscience dans un 1er temps, à titre individuel, familial, social. Il y a de nombreuses réformes qui ont échouées à cause de la résistance aux changements. Donc, s’il y a une conscience collective relative à l’importance de ces technologies et du changement il y aura moins de résistance aux changements et notre pays pourra davantage progresser dans ces domaines.
La chargée de mission du Président de la République, Hélène Miloungui a donné son point au sortir de cette conférence thématique : « On est aujourd’hui dans une ère du numérique qui est sans pareil. Il n’est pas sans savoir que plusieurs documents administratifs se retrouvent dans le numérique, dans les réseaux… Il était important que l’EPCA en tant qu’école de l’administration puisse prendre ses responsabilités et emboîter le pas vis-à-vis de ce que l’administration fait réellement. »
La chargée de mission a par la suite ajouté que : « L’administration se numérise de plus en plus on a énormément des procédures qui se font via internet. Il fallait comprendre et il fallait que la population, sinon les futurs étudiants comprennent qu’il est nécessaire que tout le monde puisse adopter cet outil aussi simplement qu’il paraît. »
De son point de vue, cela aurait dû se faire beaucoup plus tôt mais, il n’est jamais trop tard pour bien faire. De plus, elle espère que ce processus ira même plus loin de telle sorte que l’État prendra des responsabilités pour mieux encadrer ce développement numérique de l’administration.
« Dans d’autres cieux on parle du droit du numérique mais, c’est quelque chose qui peut être intégrée dans les modules de formation. C’est une école qui est là pour accompagner l’État, pour lui donner la possibilité de mieux servir l’usager. Et donc, il faut effectivement que tous les outils soient mélangés pour que la sauce puisse prendre. » A-t-elle ajouté.
Pour sa part, L’honneur Ngoumou, futur étudiant de l’EPCA a dit qu’il sort de là très satisfait. «Nous avons été enseignés sur le numérique. On nous a fait état de la situation du numérique, des installations sur le domaine. On a appris au sortir de cette conférence que nous devons nous adapter au système du numérique. Le domaine éducatif doit évoluer. Il nous a été présenté les différents outils informatiques que nous ne connaissons pas et nous devons nous adapter en fonction de l’évolution de ces outils et, nous comptons mettre cela en pratique pour être des futurs étudiants formés et compétitifs sur le marché de l’emploi. »
Cette conférence répond parfaitement aux objectifs du gouvernement qui ambitionne de moderniser toutes les administrations publiques et à intégrer les technologies du numérique dans les services de l’État. En s’inscrivant dans cette dynamique, l’EPCA contribue ainsi à la mise en œuvre des objectifs de développement.