Par AN
Elle a soufflé ses 104 bougies le 1er janvier 2024, presque dans l’indifférence totale. Les quelques publications sur la plus âgée du Gabon, il y a douze mois, n’avait nullement attiré l’attention du Protocole d’Etat, pour la convier à la célébration du 17 août dernier, aux côtés du Numéro Gabonais, comme cela avait été le cas pour quelques privilégiés.
Aux portes de sa 105e année de vie qui devait intervenir le 1erjanvier 2025, mais la faucheuse a eu raison d’elle, ce samedi 28 décembre 2024.
«Elle n’en pouvait plus, de lutter pour survivre ! Son régime alimentaire était devenu bien difficile. Elle s’en est allée», nous a confié une proche, particulièrement touchée.
Marie Augustine Moueyigondi, considérée comme la Doyenne du Gabon avant de rendre l’âme, elle était née le 1er janvier 1920 à Moukabou par Mandji Ndolou (deuxième village fluvial, après Massana, en allant vers Port Gentil). Elle était la fille de Massagouvou et de Mabeykanda. Elle était issue d’une famille de cinq enfants: quatre filles et un garçon. Les deux filles et le garçon sont morts.
La seule fille de Marie Augustine était décédée aussi. Mais, avant de partir pour l’au-delà, cette dernière lui a laissé deux petites-filles et deux petits-fils. L’une des deux petites-filles est morte et a laissé quatre enfants.
Avant de quitter le monde des vivants, la Doyenne comptait donc trois petits-fils et au moins vingt-un arrières petits enfants (quatre générations).
Est-il utile de rappeler que la regrettée Marie Augustine Moueyigondi avait travaillé à l’époque comme ménagère chez un colon du nom de Delory. Le comportement peu orthodoxe de ce Français l’avait amené à prendre la clé des champs. Elle déclarait, il y a un an, qu’elle n’avait plus beaucoup de souvenirs sur la deuxième guerre mondiale, qui se déroulait, alors qu’elle avait la vingtaine accomplie. Elle aurait connu deux mariages dans sa vie.
C’est de retour dans son village natal, après l’abandon de son travail chez le colon, qu’elle avait noué une relation avec un certain René Pogou et était devenue enceinte de sa seule fille Nzaou Cécile.
C’est à Angondjè Château, à la charge de sa nièce, Agnes Barnier, que la Doyenne a vécu ses dernières années ; les autres l’ayant abandonnée.
On espère que même à titre posthume, l’Etat Gabonais exprimera sa reconnaissance à sa Doyenne ! Que la terre lui soit légère.