Par AnnieMapangou
Le ministère de la Femme et de la Protection de l’enfance a organisé, en collaboration avec l’organisation des Nations-Unies pour les femmes et le Fonds des Nations-Unies pour les populations (Fnuap), et sous le haut patronage du président de la transition, la Journée internationale des droits de la femme sur le thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». c’était le samedi 8 mars 2025 au palais des sports de Libreville.
Cette journée, qui célèbre la femme à l’échelle internationale, s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, de la présidente du Sénat, des présidents des institutions constitutionnelles, des membres du corps diplomatique accrédités au Gabon, de la coordinatrice du système des Nations-Unies, des membres de diverses associations et des invités.
Au plan national, le thème choisi était : « Intensifier la lutte contre les violences basées sur le genre pour plus d’autonomisation de la fille et de la femme ».
A cet effet, quatre allocutions ont marqué cette commémoration, notamment celles de la présidente du Réseau national des femmes médiatrices, Elisabeth Ngoua Mbina ; du pasteur Gaspard Obiang, de la représentante du système des Nations-Unies et de la ministre de la Femme et de la Protection de l’enfance.
La ministre de la Femme et de la Protection de l’enfance, Élodie Diane Fouefoue Sandjoh, dans son discours et conjointement son mot d’ouverture des travaux, a rappelé que « le 8 mars est aussi une date qui résonne dans nos cœurs comme un appel constant à la solidarité et à la décision. Un jour où nous reconnaissons non seulement les luttes passées, mais également les victoires, petites et grandes, qui ont pavé la voie vers l’égalité des sexes. Les femmes, actrices majeures dans la consolidation des valeurs sociales, demeurent, à l’échelle mondiale, le maillon le plus faible dont le réel potentiel demeure méconnu. La persistance des stéréotypes et les pesanteurs socio-culturelles constituent encore, pour ces dernières, un plafond de verre qui freine véritablement leur épanouissement à tous les niveaux ».
Dans la suite de son propos, elle a ajouté que « dans notre pays, la femme occupe une place prépondérante dans la stabilisation et le développement de nos communautés du fait qu’elle représente le socle protecteur des valeurs culturelles et sociales. La condition de la femme gabonaise, des indépendances à ce jour, s’est considérablement améliorée. Ainsi, sommes-nous passés de la condition de la femme au foyer, c’est-à-dire celle qui est destinée à rester à la cuisine, à la femme ministre, présidente d’institution, parlementaire, générale d’armée, etc. ».
Selon la ministre de la Femme et de la Protection de l’enfance, cette journée mémorable donne l’occasion d’échanger sur les problématiques et les défis qui nous concernent. Elle a encouragé les uns les autres à faire des recommandations fortes et constructives que son département ministériel retiendra comme perspectives.
Elle a, par la suite, remercié les partenaires pour la mise en œuvre des programmes et déclaré ouverts les travaux des activités de la célébration de cette journée internationale, édition 2025.
Dans son allocution, la coordinatrice du système des Nations-Unies, Sevina Ammassari, a dit que « cette journée est un rappel à un principe fondamental : ‘’investir dans les femmes et les filles, c’est investir dans l’avenir de nos sociétés’’. Depuis plusieurs décennies, les Nations-Unies accompagnent les États dans la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Grâce à des efforts conjoints, bien coordonnés, des avancées significatives ont été réalisées ».
Un appel constant à la solidarité et à la décision: Pour sa part, il y a encore de nombreux défis à relever. A l’instar des autres pays, le Gabon continue de faire face à des inégalités systématiques, à des violences qui entravent leur plein épanouissement.
Élisabeth Ngoua Mbina, représentante des femmes et présidente du Réseau national des femmes médiatrices de paix au Gabon (Renafem), a dit dans son allocution que « du respect de l’article 15 de la Constitution, qui prône l’accès égal des hommes et des femmes aux fonctions politiques et aux postes de décision, sur 48 préfets, nous n’avons que 2 femmes ; sur 9 gouverneurs, nous n’avons que 2 femmes. Le renforcement des capacités techniques et matérielles des femmes, en zone rurale, en vue de réduire la pénibilité de leur travail. L’identification et la prise en compte des besoins spécifiques des femmes rurales ainsi que leur accompagnement à travers des mécanismes des filets de protection économique et des revenus solidaires ».
Le thème national de cette année résonne avec une urgence particulière. La violence à l’égard des femmes n’est pas seulement une atteinte à nos droits, mais aussi un obstacle à leur autonomisation. Raison pour laquelle les femmes doivent unir leurs efforts pour transcender leurs ego. Afin de parvenir à s’autonomiser dans tous les domaines de la vie, elles doivent renforcer leurs capacités dans le but de se mobiliser pour intensifier la lutte contre l’exclusion sociale et les discriminations de tous genres. Ce n’est qu’au regard de leurs efforts que les pouvoirs publics et les communautés prendront conscience des conséquences dévastatrices de ces violences pour pouvoir les combattre.
Le vice-président du réseau des champions masculins pour la justice du genre en Afrique centrale, pasteur Gaspard Obiang, représentant le président de cette plate-forme, dans son propos circonstanciel, a déclaré que « nous sommes donc ici non seulement pour célébrer les avancées, mais aussi pour réaffirmer avec force notre engagement collectif dans cette lutte essentielle… Les hommes, en tant qu’acteurs influents, ont un rôle fondamental à jouer dans la dénonciation des violences sexistes, dans la promotion de comportements respectueux et égalitaires et dans la collaboration avec les femmes pour bâtir un avenir de paix, de solidarité et d’égalité… ».
Le pasteur Gaspard Obiang a lancé un appel pour qu’il y ait aussi un ministère en faveur des hommes, car le bourreau doit être encouragé, encadré, accompagné. Si le bourreau reste dehors, la femme va continuer à souffrir. Cet appel a pour but d’amener les hommes à devenir les défenseurs des droits de la femme et de la jeune fille.
Cette plate-forme regroupe des leaders religieux, traditionnels et des organisations de la société civile, tous unis par la conviction que la masculinité doit évoluer pour devenir un vecteur de changement positif.
Retenons que cette journée a été instituée en 1977 par les Nations-Unies et est commémorée pour la première fois au Gabon en 1984. La Journée internationale des droits de la femme rappelle les nombreuses luttes menées par des femmes en vue de la reconnaissance et de l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Le ministre a saisi cette occasion pour inviter les femmes à ne pas s’auto-censurer, mais à s’engager plutôt à demeurer vigilantes afin que leurs droits soient reconnus et respectés.
Nos images: Quelques temps forts de la journée, avec une forte assistance (1), le pasteur Gaspard Obiang (2), Élisabeth Ngoua Mbina, présidente du Réseau national des femmes médiatrices de paix au Gabon, Renafem (3), la coordinatrice du système des Nations-Unies, Sevina Ammassari (4).