Une citadine surprise en train de déposer les ordures en dehors des heures règlementaires fixées par l’hôtel de ville. Il faut que l’incivisme cesse.
Par AM (photo Com mairie de LBV)
Le Délégué spécial en charge de la gestion de la Commune de Libreville, le général de Brigade Jude Ibrahim Rapontchombo, a, depuis quelques mois lancé une opération ville propre. Les équipes sont sur le terrain pour faire le job. Une opération salutaire qui devrait requérir la coopération de tous les concitoyens. Faire autrement, c’est vouloir saboter sa propre ville. C’est comme verser de l’immondice dans son propre salon, vivre avec des rats dans la maison, et au bout du compte, s’exposer au paludisme.
Mettre en mal les actions des autorités municipales, c’est comme autoriser à vos propres enfants de vous manquer de respect à la maison. Dans une ville comme Nairobi (Kenya), nous y avions été récemment, il est rare et presqu’impossible de voir une feuille trainer au sol en ville. La propreté est presqu’une culture là-bas.
Or à Libreville, les panneaux d’interdiction sont ignorés, les ordures jetées en plein jour, points de collecte désertés… Dans la capitale, les efforts de la municipalité pour assainir notre cité sont méthodiquement anéantis par le comportement irresponsable de certains citoyens. N’est-ce pas une situation alarmante ? A Nairobi, nous y revenons encore, le citoyen qui se soulage dans la rue est flashé et une amande de 50 dollars (25000 FCFA) lui est infligé. Sous nos cieux l’incivisme ressemble à un sport prisé par un bon nombre et le voisin ne doit rien dire.
Comment parler de développement, quand le respect des règles élémentaires d’hygiène reste une option? Pour la mairie, le défi est immense: faire face à une saleté chronique nourrie par l’incivisme, l’indifférence et l’impunité.
Comment comprendre qu’un ressortissant congolais, un certain Rock, comme on l’appelle et sa bande, ont élu domicile dans un jardin public en face du Casino Croisette, et à 100 mètres de la Présidence de la République, mènent un commerce à la sauvette. Dans la matinée du jeudi 24 avril 2025, une équipe de la Mairie est allée les déloger. Mais comment comprendre que dans la soirée le bon homme et ses associés sont revenus reprendre leurs activés tranquillement. Comme pour défier les Autorités Gabonaises, vous vous imaginez !
Est-ce que ce Monsieur peut aller établir un commerce à la sauvette à quelque 100m de la Présidence de la République Démocratique du Congo à Kinshasa, sans être arrêté. Est-ce qu’à partir de cet homme qui veut être toujours à cet endroit-là de jour comme de nuit, on le chasse il revient, un coup compromettant ne pourrait pas être organisés contre la plus haute autorité du pays. Est-ce possible pour les Camers qui l’accompagnent d’aller établir aussi une petite vente à la sauvette à 100m du palais de l’Unité à Yaoundé (Cameroun)? Il n’y a qu’au Gabon que l’on voit de telles choses. A l’entrée de la 5e République, force doit rester à l’Autorité de l’Etat, sinon, ce pays ne sera plus gérable !
Mais les Gabonais sont tout aussi blâmables, l’entrée de cette 5e République qui ne s’accommode pas de mentalités rétrogrades. Nous devons tous les changer. À Libreville, l’odeur des ordures rivalise désormais avec le bruit des klaxons. Malgré les efforts visibles et constants du Délégué Spécial en charge de la gestion de la commune, le combat pour une capitale propre se heurte à un mur : celui de l’indifférence citoyenne. Et pourtant, les dispositifs existent: points d’apport volontaire, brigade municipale, campagnes de sensibilisation.
«Les gens viennent jeter les ordures comme si de rien n’était. Ils voient les panneaux, ils savent que c’est interdit, mais ils s’en fichent royalement,» souffle un agent de propreté excédé. Un témoignage qui illustre une réalité glaçante: à Libreville, l’incivisme est devenu la norme.
Il ne s’agit plus simplement de préserver l’esthétique urbaine. L’insalubrité chronique constitue aujourd’hui un problème de santé publique. Entre les ordures jetées à ciel ouvert, les eaux stagnantes autour des dépotoirs sauvages, et les nuisibles qui prolifèrent, tout est réuni pour favoriser la résurgence de maladies évitables comme le paludisme, la typhoïde ou le choléra.
A suivre
L’insalubrité à ciel ouvert dans certains quartiers (1) et belle allure dans d’autres à Libreville (2).