Par Annie Mapangou
Les acteurs de la société civile poursuivent la « Mission de médiation et de facilitation sur l’opération de déguerpissement à Libreville », ce lundi 16 juin 2025. Cette mission qui a débuté depuis le samedi 14 juin 2025 va s’achever le 28 juin 2025.
La mission de la société civile comprend : le Réseau des organisations libres de la Société civile du Gabon (ROLBG) ; COPIL CITOYEN ; Association contre le risque médical (ASCORIM) ; Croissance saine et environnement ; Confédération Machette syndicale et le Syndicat des petits-métiers.
Dans le cadre de l’opération de déguerpissement du quartier Plaine-Orety, une mission de médiation, de facilitation et de pacification a été mise en place par la société civile avec l’accord du président de la République, Chef de l’Etat, Chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Selon le chef de cette mission, l’objectif du président de la République est vraiment de permettre aux Gabonais d’accéder à un logement décent. C’est l’objectif n’est-ce pas du gouvernement de la cinquième République. C’est la modernisation de la capitale gabonaise.
Georges Mpaga, membre de la Société civile et chef de ladite mission a fait le point du déroulement de leur travail et a indiqué l’objet de leur présence au milieu des déguerpis : « Dans un premier temps, nous avons pour mission de faire le recensement exhaustif de l’ensemble des personnes impactées par cette opération. C’est le premier challenge. Cela s’est traduit notamment par la formation des enquêteurs. Nous avons recruté, identifié et formé des enquêteurs. Il y a une trentaine d’enquêteurs avec des superviseurs et, nous-mêmes sommes les superviseurs principaux. C’est plus de 50 personnes qui sont sur le terrain qui ont commencé à faire ce travail depuis vendredi dernier.
« A ce jour, nous avons identifié plus de 600 personnes. Le travail se poursuit et après nous allons analyser les données. A la fin du processus, nous présenterons au président de la République un rapport détaillé et comparatif de la situation. Parce qu’il faut comparer les données réelles que nous allons collecter sur le terrain avec les données dont dispose le gouvernement, afin de sortir une liste définitive des personnes impactées selon les différents cas… Nous ne cesserons de le dire, Libreville ne ressemble pas à une ville d’un pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure. Donc, pour le président, il veut relever le défi de la modernisation. Cela passe nécessairement par l’acquisition des logements décents, c’est vraiment l’objectif de la politique gouvernementale. »
A cet effet, différents cas ont été relevés, notamment les cas des personnes qui ont déjà été indemnisées ; les cas résultant des personnes disposant des titres fonciers ; les cas des personnes qui n’ont aucun document, aucun papier ; les cas des squatters. C’est l’ensemble de ces cas qui vont être pris en compte et il appartiendra au président de la République, en tant que Chef du gouvernement, décideur principal de prendre les mesures appropriées pour atténuer cette situation, trouver des solutions durables pour ces compatriotes.
Gaston Mindougani, acteur de la société civile a relevé : «Nous sommes là dans le cadre de la société civile, le Chef de l’Etat a accordé une audience au Conseil économique, social et environnemental dont le président Georges Mpaga, Aminata Ondo et Nicaise Moulombi qui n’est pas là qui, présente ses excuses et aussi l’honorable Judith Lekogo pour cette mission de recensement. Nous sommes là pour recenser ceux qui ont les titres fonciers, ceux qui n’ont pas les titres fonciers, ceux qui sont locataires, ceux qui sont propriétaires pour faire la synthèse et transmettre à qui de droit. Nous allons continuer à travailler. Aujourd’hui, cela nous fait trois jours et nous pensons que tout se passe très bien. »
Pierre Mintsa, acteur de la société civile a tenu à relater les grandes lignes de cette mission : « Nous pensons humblement que les débats qui tournent autour des injures n’apportent pas des solutions aux problèmes vécus actuellement par les populations gabonaises au sujet des déguerpissements. Il est important de rappeler que quand on parle des casses entre toutes les zones impactées, il faut distinguer plusieurs cas de figurent :
Le premier cas de figure est appelé l’expropriation : l’expropriation sous-entend que la personne était détentrice d’un titre foncier, ou d’un titre de propriété. Il y a aussi les déguerpissements. Que ce soit l’un ou l’autre des cas, nous, société civile que nous sommes, nous avons déjà la liste des déguerpis de 1996, lorsqu’il s’est agi pour le gouvernement de mettre en place l’Assemblée nationale. Je confirme que nous avons déjà cette liste. Le ministre des TP à l’époque, Zacharie Myboto. Nous avons cette liste authentifiée.
Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est que selon les délimitations qui ont été faites, il y en a qui avait effectivement été indemnisés, qui ont revendus des terrains aux nouveaux occupants, sans pour autant signifier à ces nouveaux occupants qu’ils ont déjà perçus de l’argent sur les terrains revendus.
Autre chose, et là, quand on parle de la revente des terrains, de l’investissement après première indemnisation, ces personnes doivent se reconnaître. Le problème aujourd’hui c’est qu’il ne s’agit pas seulement de ces personnes-là qui ont été cassées. Il s’agit d’autres personnes qui ont été cassées et dont certaines ont fait l’objet simplement de recensement par l’ANUTTC, par le ministère du Cadastre et la CDC. Donc, ces personnes-là ont fait l’objet simplement d’un autre recensement.
Après ce recensement l’évaluation des maisons a été faite. Nous avons aussi cette évaluation. Mais ces personnes ne sont jamais rentrées en possession d’une quelconque indemnisation. Mais quand il s’est agi au gouvernement de la Transition de diligenter ce travail, c’est tout le monde qui a été cassé. »
D’aucun vont peut-être se dire pourquoi je parle de la Transition: « Parce que depuis janvier 2024, nous suivons tout ce qui se passe. Parce qu’il s’agit là de la vie humaine. Le problème aujourd’hui c’est que certains ont été indemnisés, ils ont revendus les terrains aux nouveaux occupants. Ces personnes peuvent être poursuivies. D’autre part, il y a des personnes qui ont simplement été recensées, les bâtisses ont été évaluées mais ces personnes ne sont jamais rentrées en possession d’une quelconque indemnisation. »
« Et une troisième partie : les personnes qui n’ont jamais fait objet d’un recensement. Et quand on regarde la casse aujourd’hui, c’est tout le monde qui a été cassé. Vous comprenez bien pour cela qui interprète mal les propos de la société civile quand nous disons en 2024, le gouvernement de la Transition a voulu que cette opération se déroule… c’est la clairvoyance du président de la Transition de l’époque, qui a dit ‘’nous attendons après les opérations de vote parce que nous devons moderniser la ville’’. L’opération administrative étant en cours, donc les ordres qui ont été donnés en 2024, se sont ces ordres qui sont opératoires aujourd’hui. Ça ne veut pas dire qu’un autre ordre a été donné en 2025» a-t-il ajouté.
Retenons que c’est un dossier qui avait été fait avant 2025. Et, c’est la raison pour laquelle la société civile pense que le gouvernement a trompé le président de la Transition à l’époque. De ce fait, leur problème actuel est de faire le recensement des déguerpis. Ceux qui ont été recensés avec évaluation, ceux qui n’ont pas été recensés, toutes les catégories qui ont subis les casses et ceux-là qui ont fait l’objet des premières indemnisations depuis 1996 dont ils disposent la liste. Les acteurs de la société civile comptent mettre au clair ce problème et voir si les fonds publics ont été dégagés pour dédommagés tous ceux qui ont fait l’objet des casses, si oui, quels sont les responsables des détournements de ces fonds ?