On reconnait le Président de SYPROMEP, Arnaud MAVOUNGOU (gauche) ; Président de l’OMEPR, René Mackbarre Makosso (2ème à gauche) ; Serge Mikala Bouka, Secrétaire général de l’OMEPR (2ème à droite) et Koumba Mbadinga, Secrétaire général du Bureau national de l’OMEPR.

Par Annie Mapangou

L’Organisation des marins et employés des Ports et Rades (OMEPR) a fait une déclaration de presse, ce samedi 8 novembre 2025, au siège du Réseau national des journalistes indépendants (RENAJI), situé à Akébé-Poteaux pour rendre public la situation Socio-professionnelle des marins de la Société PESCHAUD transformée en collusion frauduleuse.

L’OMEPR, Syndicat légalement constitué et reconnu d’utilité publique pour la défense des droits et intérêts des travailleurs du secteur maritime au Gabon a tenu à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, ainsi qu’à l’attention du ministre d’État, ministre des Transports, de la Marine Marchande et de la Logistique et, du ministre du travail, du plein emploi et du dialogue social, des faits d’une extrême gravité qui mettent en péril la dignité, la sécurité et les droits fondamentaux des marins gabonais employés par ladite société.

Prenant la parole, le président de l’OMEPR, René Mackbarre Makosso, a évoqué des faits graves et récurrents: «Depuis plusieurs années, les marins gabonais travaillant pour la Société PESCHAUD subissent des pratiques abusives et discriminatoires: absence de contrat d’engagement maritime depuis plus de quinze ans ; traitements dégradants et discriminatoires envers les marins nationaux au profit des étrangers ; licenciements abusifs et arrestations arbitraires des marins ayant dénoncé des irrégularités ; atteintes manifestes à la liberté syndicale et à la liberté du travail, en violation flagrante des lois gabonaises et des conventions internationales ratifiées par notre pays.»

ALAIN RAI ONDO ABAGHA, RESPONSABLE DE LA REGLEMENTATION INDEXE: Selon le président de l’OMEPR, ces faits seraient facilités, voire encouragés par Alain Rai Ondo Abagha, Responsable du bureau de la réglementation et du contentieux à la délégation des affaires maritimes de l’Ogooué-Maritime. Or le rôle est celui de protéger et veiller à l’application rigoureuse des textes. Par contre, ce responsable se livrerait à des agissements contraires à l’éthique administrative, en soutenant ouvertement cette société au détriment des marins gabonais.

René Mackbarre Makosso a également dénoncé une collusion frauduleuse entre certains responsables administratifs, le président du Syndicat gabonais des marins (SYGAMA), Moïse Madola Bokamba et la direction de PESCHAUD GABON représenté par Jean Paul Kounde (de nationalité camerounaise), Directeur des Ressources humaines et, le Directeur général, Sanguenitti.

Poursuivant son propos, René Mackbarre Makosso a déclaré, concernant la collusion entre l’administration, armateur et certains syndicalistes que cela a conduit à: « La marginalisation de l’OMEPR, pourtant syndicat représentatif et mandaté par les marins ; la transformation arbitraire de la procédure d’arbitrage en une simple conciliation restreinte, sans transparence ni équité ; la composition biaisée du comité de suivi, dominé par des acteurs proches de PESCHAUD, sans représentant des marins ni de l’OMEPR ; l’exclusion injustifiée du Commandant Ndong Ndong des visites d’inspection à bord des navires PESCHAUD ; la poursuite illégale des activités de PESCHAUD avec des marins dépourvus de contrats valides ; l’exclusion d’OMEPR dans l’organisation des élections partielles des délégués du personnel marins ; favoriser la liste des délégués présentée par SYGAMA dont les candidats ne se reconnaissent pas. »

DES ALERTES SANS SUITE: Abordant le 3ème point sur les alertes restées sans suite, René Mackbarre Makosso a rappelé qu’en janvier 2025, des marins de PESCHAUD ont signalé l’existence de faux  brevets de capitaine illimité, d’origine russe, délivrés à des ressortissants étrangers (notamment camerounais). «Au lieu d’enquêter sur ces faits graves, mettant en danger la sécurité maritime nationale, l’administration locale a préféré punir les lanceurs d’alerte par des licenciements abusifs et intimidations», a déclaré René Mackbarre Makosso.

S’agissant des demandes claires de l’OMEPR, le président a formulé les revendications ci-après citées :

  • L’annulation immédiate et report des élections ;
  • L’organisation d’une séance de travail afin de corriger ces irrégularités ;
  • L’annulation immédiate de l’actuelle composition du comité de suivi de PESCHAUD ;
  • La mise en place à Libreville d’une Commission nationale d’arbitrage incluant : Des représentants du ministère des transports et du travail ; des magistrats ; des inspecteurs neutres de la Marine Marchande ; les représentants de PESCHAUD et les représentants légitimes des marins et de l’OMEPR.
  • La protection effective des marins gabonais, victime d’abus, de harcèlement et de persécution syndicale ;
  • L’ouverture d’une enquête administrative sur les agissements d’Alain Rai Ondo Abagha et sur les soupçons d’enrichissement illicite au sein de la Délégation des affaires maritimes de l’Ogooué-Maritime et la direction générale de la Marine Marchande ;
  • Le rétablissement du respect de la liberté syndicale et du travail, conformément à la Constitution gabonaise et aux conventions internationales du Travail.

UN APPEL AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE: C’est au terme de ces revendications que le président de l’OMEPR a lancé un appel au président de la République, chef de l’État, chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, garant du respect des libertés fondamentales et de la justice sociale ‘’pour que l’état de droit soit rétablie dans le secteur maritime et que cessent les pratiques d’exploitation et de discrimination à l’encontre des travailleurs gabonais’’.

Cette organisation reste engagée pour la défense de la dignité des marins gabonais ; le respect des lois maritimes nationales et internationales et, la promotion d’un dialogue social sincère et équitable entre toutes les parties prenantes.

Serge Mikala Bouka, Secrétaire général de l’OMEPR de l’Ogooué-Maritime, abordant l’aspect des fautes contre la discipline s’est exprimé ainsi: «Nous interpellons l’armateur, la Société PESCHAUD GABON pour qui, au lieu de se référer pour les punitions et les sanctions des travailleurs marins gabonais, se réfère plutôt au code du travail, en son article 64 et 68 pour punir ou sanctionner les marins gabonais.»

Alors que le Code communautaire de la Marine Marchande (CCMM), mise en application par règlement N°08/12 CEMAC-088-CM-23, adopté le 22 juillet 2012 et officialisé au niveau national.

Le président du Syndicat national des professionnels de la mer et des métiers portuaires (SYPROMEP), Arnaud Mavoungou a, pour sa part, expliqué la démarche entreprise auprès du Secrétaire général de la Présidence de la République, à travers une correspondance en date du 11 juin 2025, en vue de solliciter l’intervention du président de la République. Ce courrier fait état de la situation vécue par les adhérents et sympathisants employés dans la zone portuaire, d’une exploitation illégale de la main d’œuvre sous l’entreprise d’un décret truqué obtenu par des entreprises d’acconages.

Ainsi, le leader du SYPROMED a déclaré que: « Toutes nos démarches et procédures légales auprès des administrations compétentes restent improductives jusqu’à ce jour. Votre bienveillance est plus que nécessaire pour obtenir une attention toute particulière des plus hautes autorités pour un règlement défini soit négocié soit juridictionnel.»

Par ailleurs, cette lettre a comme pièces jointes: un décret N°0206/PR/MT du 27 mars 2015 ; du procès-verbal 000009/MT/SG/GABM du 09/07/2021 ; d’une copie du contrat de travail ; d’une copie de la lettre du président du Bureau de gestion et, d’une copie de la lettre du Directeur général du travail.

Retenons que l’OMEPR réaffirme sa détermination à lutter pacifiquement mais fermement contre toute forme d’abus, de corruption et d’atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs du secteur maritime.

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