Des stratégies pour mettre fin à la violence des femmes et des filles ont été explorées au cours de ces échanges.

Par Annie Mapangou

Dans le cadre de la célébration de la «Journée internationale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes», l’Association «Justice et droit pour tous » a organisé, en partenariat avec l’Union européenne (UE), l’Ambassade de France et l’ONG Agir ensemble sur les droits humains le lancement des 16 jours d’activisme des droits de la femme, sous le thème « Les violences au sein du couple». L’évènement a eu lieu à l’Auditorium de la Maison de l’Avocat, sis derrière le Palais de Justice de Libreville, ce mardi 25 novembre 2025. C’était en présence des membres du Corps judiciaires, des étudiants en droit, des Officiers de la Police Judiciaires (OPJ), des leaders des Organisations de la Société civile et des invités.

Cette célébration des 16 jours d’activisme des droits de la femme est un programme lancé officiellement par le ministère de la femme et entrant dans le programme fixé par les différents partenaires.

Le choix de cette date a pour objectif d’attirer tous les acteurs qui agissent pour le compte des violences au sein du couple, ce problème qui ruine la société.

«Les violences à l’égard des femmes se définit par tout acte de violence exercé sur les femmes  et qui est susceptible d’entrainer pour elles, des dommages ou souffrances de nature physiques, sexuelle, psychologique ou économique, y compris la menace d’actes de violence, la contrainte ou l’imposition de restrictions ou la privation arbitraire des libertés fondamentales, dans la vie publique ou privée », article 2 de la Loi spéciale N°006/2021 du 6 septembre 2021 portant élimination des violences faites aux femmes.

Il existe ainsi différents types de violences: physiques ; psychologiques ; sexuelles ; économiques ; sur la parentalité et cyber violences.

L’Association ‘’Justice et droit pour tous’’ est une structure associative ayant pour missions, entre autres :

  • Promouvoir, vulgariser et contribuer à la protection de la personne vulnérable et plus particulièrement des enfants ;
  • Sensibiliser les pouvoirs publics et les institutions internationales à œuvrer pour la promotion des droits de la personne vulnérable et notamment des enfants mineurs.

Maître Sylvie Rekanga, Avocat au Barreau du Gabon et leader de ladite association a expliqué que: « La loi sur les violences faites aux femmes est une loi qui a été votée par notre Assemblée et porte le numéro 006 du 6 septembre 2021 portant l’élimination des violences faites aux femmes. Donc cette loi est venue à la suite du protocole de MAPUTO et ratifiée par le Gabon en 2011, pour pouvoir mettre un accent sur les violences faites aux femmes.»

Des interventions pour poser des questions (1), ont reçu des réponses claires de la part de Maître Sylvie Rekanga (2).

Elle a donné les raisons sur la présence des OPJ à cette formation: « Lorsqu’une personne, notamment une femme est violentée, je parle en général quand il s’agit des coups, c’est tellement visible que la femme se dirige automatiquement dans un Commissariat. Il faut que les OPJ qui sont habiletés à recevoir ce genre de victime soient bien outillés par rapport à ce que dit la loi.»

Pour elle, mettre la victime face à son bourreau est une erreur. Parce qu’une victime face à son bourreau ne pourra plus s’exprimer. Raison pour laquelle, ces OPG doivent recevoir les différentes parties séparément. C’est seulement dans ce cadre qu’ils pourront obtenir les motifs de la plainte.

Maître Jean Jacques Diboundje Minko, Avocat au Barreau du Gabon, a éclairé le public sur l’existence de l’ordonnance de protection de la femme. « La Loi 06 du 6 septembre 2021 a prévu les mesures de protection. Elle est prise dans le cadre des violences faites aux femmes pour l’éloigner de son bourreau. »

Selon cet Avocat, cette loi a été prise pour protéger la femme ; c’est une décision qui est prise dans des conditions de célérité, assez rapide parce qu’il s’agit de protéger la femme contre une situation difficile ou grave qui pourrait intervenir. Lorsque la femme victime de violences va se plaindre, elle n’a pas besoin de preuve pour la prise de décision de justice.

Qui peut obtenir une ordonnance de protection ? «L’ordonnance de protection est prise dans le cadre des violences en milieu familial. Donc ça peut être la femme mariée, la femme vivant en concubinage, la veuve, un mineur victime de violences », a-t-il indiqué.

Maître Jean Jacques Diboundje Minko n’a pas manqué d’expliquer par rapport au cas où la victime aurait menti sur les actes de violences : « Comme on dit la vérité triomphe toujours. Si ces plaintes sont justes pour trouver un stratagème pour mener une vie loin de son milieu conjugal, on finit par le savoir. Mais, il faut savoir que l’ordonnance est prise parce qu’il faut d’abord protéger la femme. »

Un constat a été fait : Lorsque la victime (femme mariée) se plaint, il y a des personnes qui pensent qu’elle ne veut pas supporter le mariage mais par la suite, on peut se retrouver face à une situation dramatique qui peut la conduire à perdre la vie.  Cette ordonnance a une durée de 6 mois. Elle n’est pas longue. Parfois le juge peut estimer que 6 mois est long et peut donner 2 à 3 mois.

Lorsque le Juge délivre une ordonnance de protection en raison de violences susceptibles de mettre en danger un ou plusieurs mineurs, il en informe sans délai le Procureur de la République. Les mesures prévues par une ordonnance de protection sont d’une durée maximale de six mois à compter de la notification de l’ordonnance. Elles peuvent être prolongées au-delà de six mois, si durant ce délai, une requête en divorce ou en séparation de corps a été déposée ou si le juge a été saisi d’une requête relative à l’exercice de l’autorité parentale.

Rappelons que les textes de références dans la lutte contre les violences sont : le Protocole de MAPUTO (article 1 & 13) ; la Charte africaine des droits de l’Homme (articles 4, 18.3) ; la Constitution (article 1-1) ; la loi 6/2021 du 6 septembre 2021 portant élimination des violences faites aux femmes ; la Déclaration universelle des droits de l’Homme (article 3) ; le Code pénal, réforme de 2021 (article 271 alinéa 2).

Les participants (1) ont suivi avec attention, toutes les communications qui ont été faites (2).

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