Par AN
Si en Chine, lorsqu’un Chinois meurt à 100 ans, on fait l’autopsie pour vérifier la cause. En effet, dans l’Empire du milieu, la moyenne d’âge de vie se situerait autour de 130 ans. En revanche au Gabon franchir le cap des 100 ans de vie, relève d’un exploit et mérite une célébration.
En début de cette nouvelle année 2024, Marie Augustine Moueyigondi, une Gabonaise, a 104 ans! Elle mérite d’être célébrée par la Nation entière, puisque comptant parmi les doyennes du Pays. La doyenne est née le 1er janvier 1920 à Moukabou par Mandji Ndolou (deuxième village fluvial, après Massana, en allant vers Port Gentil). Elle est la fille de Massagouvou et de Mabeykanda. Elle est issue d’une famille de cinq enfants: quatre filles et un garçon. Deux filles et le garçon sont morts.
La seule fille de Marie Augustine est décédée aussi. Mais, avant de partir pour l’au-delà, cette dernière lui a laissé deux petites-filles et deux petits-fils. L’une des deux petites-filles est morte et a laissé quatre enfants. La doyenne compte donc aujourd’hui trois petits-fils et au moins vingt-un arrières petits enfants (quatre générations).
Il convient de rappeler que Marie Augustine Moueyigondi a travaillé comme ménagère chez un colon du nom de Delory. Le comportement peu orthodoxe de ce Français l’avait amené à prendre la clé des champs. Elle déclare n’avoir plus beaucoup de souvenirs sur la deuxième guerre mondiale, qui se déroulait, alors qu’elle avait la vingtaine accomplie. Elle aurait connu deux mariages dans sa vie.
C’est de retour dans son village natal, après l’abandon de son travail chez le colon, qu’elle a noué une relation avec un certain René Pogou et était devenue enceinte de sa seule fille Nzaou Cécile. Cette doyenne de notre pays réside à Angondjè Château, à la charge de sa nièce, Agnès Barnier ; les autres l’ayant presqu’abandonné !
N’est-ce pas que pour les personnes de cet âge-là, l’Etat devrait prendre le plus grand soin, lorsqu’elles sont encore avec nous ? Leur apporter l’amour et rompre avec la chicotte de l’époque coloniale, qui fut leur pain quotidien !