Aucun bilan n’a été déposé, aucune liasse fiscale n’a été faite, pas de paiement effectué à la CNSS ou à la CNAMGS, ce qui suscite interrogation et inquiétude pour l’avenir, les autorités de ces dernières entités pouvant se lever à tout moment pour réclamer leur dû.
Par AN
Le verdict prononcé par le Tribunal de Port-Gentil, voici quelques mois dans l’affaires du redressement judiciaire de l’entreprise SATRAM – EGCA, avait été qualifié d’historique, parce que l’entreprise portgentillaise était sortie vivante, après trente-six mois de purgatoire et bien plus. Une phase où la quasi-totalité de PM et PMI en redressement, ont toujours laissé des plumes. On citerait pêle-mêle: le Fodex, Air Gabon ou la Poste SA, etc. qui n’ont pas survécu devant la tempête d’un redressement judiciaire au Gabon.
Satram-EGCA a récemment fait l’exception à la règle en engendrant ALOGIS, qui tire sa source, que des deux entités précitées. Le syndic judiciaire avait annoncé un projet de concordat devant s’étendre sur 7 ans. Mais y aurait-il des gages montrant que les Portgentillais se sont bien tirés d’affaires ? Certainement pas, au regard des interrogations qui surgissent ici et là, à Satram.
En effet, au terme de toutes ces années de redressement judiciaire de Satram – EGCA, et cette situation perdure encore aujourd’hui, aucune liasse fiscale n’a été faite ; aucun paiement n’a été effectué au niveau de la CNSS ou à la CNAMGS. Une situation étrange qui suscite à ce jour encore, interrogation et inquiétude pour l’avenir, aussi bien pour l’entreprise que pour le personnel. Imaginez les conséquences sur les membres du personnel qui devraient faire valoir leurs droits à la retraite.
«Comment a-t-on pu laisser les choses se passer ainsi durant le redressement, quand on sait que notre pays est leader dans la lutte pour la protection de la veuve et de l’orphelin», s’est interrogé un compatriote, les mains levées au ciel.
«Satram – ECGA est une structure de forte envergure sociale, parce que 1650 Gabonais y étaient employés en 2014 et que 591 ont résisté à toutes les turbulences. C’est donc une société nationale à vocation sociale. Comment peut-on comprendre que les Gouvernements successifs aient laissé cette situation de la manière dont je la décrie actuellement ! Sous d’autres cieux, on commencerait par décortiquer ce qui s’est réellement passé ; punir les indélicats en liberté ; trouver des solutions, avant de relancer la boite, demain», a expliqué notre interlocuteur, presqu’en colère.
Il a non sans conclure, en relevant: «qu’on ne peut pas restructurer une société qui peut être liquidée par la non implication de l’Etat».