Georges Patrick Junior Nzamba
Le chômage des jeunes diplômés est une bombe à retardement au Gabon. Un fléau qui gangrène la société et met à mal les espoirs de toute une génération. Malgré des années de promesses politiques et de plans économiques successifs, des milliers de jeunes, armés de diplômes, de compétences et d’ambitions, se retrouvent aujourd’hui sans emploi, abandonnés à leur sort par un système qui semble ignorer leur détresse.
Un cri de désespoir devant l’Assemblée nationale: Ces derniers jours, une scène poignante se déroule devant le siège de l’Assemblée nationale à Libreville. Des jeunes diplômés, organisés au sein du Mouvement des Chômeurs Gabonais, ont décidé de passer à l’action. Fatigués des promesses non tenues et de l’inaction gouvernementale, ils ont installé un campement devant les portails de cette institution pour réclamer des mesures concrètes contre le chômage qui gangrène leur avenir.
« Nous avons étudié, obtenu des diplômes avec l’espoir de construire une vie meilleure pour nous et nos familles. Mais aujourd’hui, nous sommes livrés à nous-mêmes. Où sont les opportunités que l’on nous a promises ? » s’indigne un membre du mouvement.
Ces jeunes ont décidé de rester là « jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée », dénonçant un système où les emplois semblent réservés à une élite privilégiée ou à des personnes ayant des connexions politiques, au détriment des compétences et du mérite.
Un fléau aux multiples conséquences: Le chômage des jeunes diplômés au Gabon n’est pas seulement une crise économique ; c’est également une crise sociale et morale. Des années d’études, d’efforts et de sacrifices se voient réduites à néant, créant un sentiment d’injustice et de frustration.
La fuite des cerveaux: De nombreux jeunes, faute d’opportunités, choisissent d’émigrer, privant ainsi le pays de sa main-d’œuvre qualifiée. La précarité et la désillusion: Le chômage entraîne un appauvrissement de la jeunesse, qui sombre parfois dans des activités informelles ou illégales pour survivre.
Une menace pour la stabilité sociale: La marginalisation d’une jeunesse instruite et désœuvrée constitue un risque pour la paix et la stabilité du pays.
Un gouvernement déconnecté des réalités? Le gouvernement, bien que conscient de la gravité du problème, peine à y apporter des solutions concrètes. Les plans d’emploi, souvent annoncés en grande pompe, manquent d’efficacité et de suivi. Le secteur privé, quant à lui, reste insuffisamment développé pour absorber le flot croissant de diplômés.
La question se pose: pourquoi les autorités ne prennent-elles pas ce problème à bras-le-corps ? Le chômage des diplômés n’est-il pas une priorité nationale?
Les revendications du Mouvement des Chômeurs Gabonais, face à cette situation critique, le Mouvement des Chômeurs Gabonais formule des demandes claires et urgentes :
- Mise en place d’un plan national pour l’emploi des diplômés, incluant des programmes de stages rémunérés et des incitations pour les entreprises à recruter des jeunes.
- Transparence dans le recrutement pour garantir l’équité et mettre fin aux pratiques de favoritisme et de corruption.
- Investissement dans des secteurs porteurs tels que les technologies, l’agriculture et l’industrie pour créer des emplois durables.
- Accompagnement des jeunes entrepreneurs à travers des financements et des formations adaptées.
Un appel à la responsabilité: Le chômage des diplômés est une question de justice sociale et de développement national. Ignorer cette crise revient à hypothéquer l’avenir du Gabon. Il est impératif que le gouvernement prenne la pleine mesure de cette urgence et agisse en conséquence.
Le Mouvement des Chômeurs Gabonais, par son action pacifique mais déterminée, montre la voie. Il rappelle à tous que le temps des promesses sans suite est révolu. L’avenir du Gabon dépend de sa jeunesse, et cette jeunesse, aujourd’hui sacrifiée, exige des comptes.
Le Gabon ne peut plus attendre. Le gouvernement doit se réveiller et placer l’emploi des jeunes diplômés au cœur de ses priorités. La jeunesse gabonaise, riche de compétences et de potentialités, mérite mieux qu’un avenir d’incertitudes. Elle mérite une place digne dans le développement de son pays.
Nos images: Les jeunes chômeurs campent ici devant l’Assemblée nationale de Transition depuis quelques jours, et interpellent les décideurs du pays sur leur situation.