Par Annie Mapangou
Le Comité pour la transition et la restauration des mentalités (CTRM) a organisé une conférence de presse, ce samedi 05 octobre 2024, dédié aux sentiments de la population gabonaise sur la première année de la Transition, au siège de la Fondation Fonds chrétien pour le développement de l’Afrique (FCDA).
Dans son mot introductif, le Secrétaire général, Ghislain Mapangou Mapangou a déclaré : « Le CTRM a été créé le 30 août 2024. Il naît d’une ambition d’œuvrer auprès du CTRI dans le domaine de la restauration mentale, morale et comportemental. Nous avons pour objectif et pour mission d’accompagner le CTRI mais dans un domaine qui restructure en profondeur la base morale et fondamentale des populations gabonaises. Car nous sommes partis d’un constat où l’un des facteurs qui pourrait constituer un frein à la Transition, réside dans la dimension de l’homme, dans sa dimension morale, mentale et comportementale. C’est sur cette base donc que CTRM a vu le jour dans le but justement d’accompagner le CTRI. Mais beaucoup plus centré sur la transformation morale.»
La synthèse des travaux physiques relatifs à l’avis des populations gabonaises sur la première année de gouvernance du CTRI à la tête de notre pays a été présentée par Carine Nguema Nkoulou, Coordinatrice chargée de la communication et, Christelle Mboumba, Secrétaire générale adjoint. Ce sondage s’est uniquement déroulé dans le grand Libreville car, la capitale regorge plus de 70% de la population gabonaise y réside.
La Coordinatrice chargée de la communication a indiqué: «En date du 14 septembre 2024, effectivement, nous avons effectué un sondage en présentiel. Le but était de recueillir des informations venant des populations sur la première année de gouvernance du CTRI à la tête du pays.»
C’est au total, 432 personnes qui ont été touchées, dont 250 hommes et 177 femmes. Le questionnaire physique se résumait autour de 3 questions, à savoir : ‘’1. Êtes-vous satisfait des 1 an de gouvernance du CTRI ? 2. Quelle observation faites-vous ? 3. Qu’est-ce que vous proposez pour améliorer la gouvernance du CTRI ?
S’agissant de la 1ère question, sur les 432 personnes, 195 ont dit qu’elles ne sont pas satisfaites, soit 45,138%. 196 ont dit oui, qu’elles sont entièrement satisfaites. 41 personnes ont été réticents/indécis, soit 9,492%.
Pour la 2nde question, ils ont obtenu 526 observations de la part des personnes interrogées. Donc, sur 432 personnes, ils ont recueillis 526 (une personne pouvait en donner jusqu’à 5 observations).
La Secrétaire général adjointe a donné les résultats sur les points positifs. « Au terme des 432 réponses obtenues, les points forts sont : le retour des bourses scolaires ; la réouverture des concours nationaux ; le traitement de la situation administrative des fonctionnaires; les infrastructures ; la création des écoles ; le dialogue social ; etc.»
La Coordinatrice chargée de la communication a donné les points négatifs : « d’autres pensent que c’est toujours le même système qui gère le pays ; le problème lié à la vie chère ; le problème de la transparence liée aux concours nationaux ; les déguerpissements des commerçants sans mesure d’accompagnement ; la liberté d’expression qui n’est pas encore acquiescer/évidente dans notre pays. »
C’est une tranche d’âge précise qui a été touchée. Donc, celle de moins de 30 ans (la moitié de la population est jeune) et celle de plus de 30 ans (ce sont les aînés ayant acquis une expérience). Le pourcentage du oui est de 58,82% et 59,5% ont dit non.
S’agissant des propositions, il y a plus de 500 avis venant des différentes personnes interrogées notamment : la lutte contre la vie chère ; l’arrêt des nominations issues du régime déchu aux postes de responsabilité (à cause des événements antérieures) ; stopper avec le culte de la personn alité ; cessez de prioriser l’armée au détriment des populations ; régler le problème du chômage ; faciliter l’entrepreneuriat ; construire plus d’universités sur le territoire national ; prise en compte de la jeunesse dans la gouvernance du pays…
Outre le sondage physique, le CTRM a aussi procédé au virtuelle, avec le même questionnaire. Le rendu nous a été donné par le Secrétaire général, Ghislain Mapangou Mapangou. «Nous avons pu recueillir 454 avis. Ce chiffre cumulé avec celui du sondage physique, cela donne un total de 886 avis. Nous pensons que c’est un chiffre, un échantillon nettement représentatif de la population gabonaise surtout concernant le grand Libreville. »
Ainsi, le questionnaire virtuel tournait autour de questions, à savoir : 1.Comment évaluez-vous votre niveau de confiance dans le CTRI : 36,8% plutôt confiant – 2.Pensez-vous que la transition a amélioré la situation générale du pays ? : un peu, 47,1%. – 3. Comment percevez-vous l’évolution de la sécurité dans le pays ? : 43% pensent que c’est légèrement amélioré – 4.Vous sentez-vous plus en sécurité dans votre vie quotidienne ? : 41% disent un plus en sécurité, contre 42,4% trouvent qu’il n’y a pas de changement – 5.Comment jugez-vous la gestion économique du pays par le CTRI ? : 45% trouvent que c’est moyen – 6.Avez-vous observé une amélioration de votre situation économique personnelle au cours de l’année écoulée ? : 63,1% trouvent que c’est inchangé – 7.La qualité des services publics (Santé, éducation, etc.) d’est-elle améliorée depuis le début de la transition ? : 49,1% disent légèrement amélioré – 8.Les services de santé ont-ils mieux répondu à vos besoins, cette année ? : 53,3% disent non, pas mieux – 9.Pensez-vous que la transparence et la lutte contre la corruption ont progressé sous la transition ? : 38,9% non, pas vraiment – 10.Pensez-vous que les concours d’entrée à la fonction publique organisés sous l’ère du CTRI aient respecté les critères de transparence et de méritocratie ? : 40,8% non pas vraiment. 11.La participation citoyenne et l’engagement public se sont-ils accrus depuis le début de la transition ? : 51,6% oui, un peu plus – 12.Avez-vous observé une amélioration dans le respect des droits de l’homme au Gabon, cette année ? : 42,9% oui, un peu – 13.La réforme du système judiciaire sous la transition est-elle à la hauteur de vos attentes ? : 41,6% non, pas vraiment 14.Pensez-vous que la justice est plus équitable aujourd’hui qu’il y a un an ? : 51,9% non, inchangé – 15.Êtes-vous optimiste quant à l’avenir du Gabon sous la gouvernance du CTRI ? : 39,1% plutôt optimiste. 16.Pensez-vous que la transition actuelle mènera à des élections démocratiques ? : 39,5% oui probablement – 17.Comment évaluez-vous la communication du CTRI concernant ses actions et décision ? : 36,4% moyenne – 18.Estimez-vous avoir été suffisamment informé sur les réformes et les changements opérés par le CTRI ? : 45,4% non, peu informé – 19.Dans l’ensemble, comment évaluez-vous la première année de la transition au Gabon ? : 61% plutôt positive – 20.Recommanderiez-vous de maintenir le CTRI au pouvoir au-delà de 2 ans ? : 42,3% oui, mais avec des réserves.
Par contre le sondage virtuel a touché plus de personnes au-delà du grand Libreville car, le questionnaire a été mis sur les réseaux sociaux. Les 432 personnes qui ont été touchées sur le questionnaire physique repose essentiellement sur le physique. Le questionnaire virtuel a été élaboré à part. Donc, l’addition des 2 chiffres donne plus de 1.000 personnes touchées sur tout le territoire.
Le Coordonnateur général du CTRM, Ghislain Ngui Nze a par ailleurs énoncé l’un des constats : « Il était important pour nous de réaliser ces enquêtes parce qu’il fallait avoir l’avis des gabonais sur le fonctionnement actuel. Le 1er constat qui est fait, c’est qu’autour du président de la République, nous constatons plusieurs errements qui peuvent facilement conduire les gouvernements actuels vers les lendemains des gouvernants déchus. Parce que, ce qui a plombé notre pays depuis plusieurs années, c’est le « kounabellisme ».
Et le « kounabellisme », généralement autour des autour des gouvernants, repose essentiellement sur du ‘’Oui oui, oui, Monsieur le président, oui Monsieur le premier Ministre et, ça conduit inéluctablement le pays dans un trou parce que certains estiment que les gouvernants n’acceptent pas d’être contrarié. Et là, c’est dangereux. »
Il convient de rappeler que le CTRI dans ses missions régaliennes au-delà de la restauration des institutions doit également être accompagné d’un comité citoyen qui a pour mission de restaurer la mentalité des gabonais pour véritablement restaurer la dignité des gabonais. Car restaurer les institutions c’est bien, mais restaurer les mentalités, c’est mieux.