Lors des affrontements de Bikélé, comme ici, les pseudo-élèves, en réalités des délinquants, ont fait usage de tout: couteau, chevron, pierre, etc. pour en finir avec l’adversaire du jour.
Par Georges Patrick Junior Nzamba
Le vendredi 25 octobre, à 14h30 ou vendredi noir, Bikélé a été le théâtre d’un affrontement d’une violence inouïe entre élèves du Lycée Technique de Bikélé et ceux du Complexe Scolaire Public (CES) de la localité. Ce qui a commencé comme une rivalité banale entre établissements, s’est rapidement transformé en un véritable carnage. Bilan: plusieurs élèves gravement blessés, dont un poignardé ! On aurait cru des fauves s’acharnant sur leurs proies. Chevrons, pierres, couteaux, ciseaux, etc. Ils ont tout réuni, les uns pour en finir avec les autres, comme si le feu couvait depuis si longtemps! Cet incident marque une nouvelle étape dans la montée inquiétante de la délinquance juvénile en milieu scolaire.
La recrudescence de la violence entre élèves dans les établissements de Bikélé met en lumière des failles graves dans le système de gestion de la discipline et de la sécurité scolaire. Un manque de surveillance flagrant, une absence de dialogue et de médiation entre les élèves, ainsi qu’une impunité qui semble régner, contribuent à exacerber les tensions.
Selon des témoignages recueillis auprès des élèves du Lycée Technique, cette rivalité aurait débuté par des provocations et des défis en ligne avant de s’étendre dans les couloirs de l’école, puis dans la rue.
Un élève de terminale, témoin direct, raconte: « Nous savions que ça chauffait entre nos deux écoles, mais personne ne pensait que ça irait aussi loin. Ils sont venus armés de couteaux et de bâtons. C’était la panique totale. Un de mes camarades a été touché, il est à l’hôpital maintenant. Où sont les adultes quand ces choses arrivent ?«
Cette question résonne comme un appel au secours, soulignant le manque de prévention et d’encadrement dans les écoles. Le cadre scolaire, un lieu de savoir et d’éducation, se transforme aujourd’hui en un espace de violence où des élèves n’hésitent pas à recourir à des armes blanches pour régler leurs conflits. Si de telles violences ne sont pas rapidement stoppées, l’éducation au Gabon risque de subir de lourdes conséquences, affectant la scolarité et la sécurité des enfants.
Les autorités compétentes doivent réagir, avec force et célérité, pour endiguer cette vague de délinquance juvénile. Les mesures déjà en place pour interdire la violence en milieu scolaire semblent largement insuffisantes face à l’ampleur du phénomène. La communauté éducative, les parents, et surtout les autorités doivent se mobiliser pour imposer un cadre sécuritaire strict dans tous les établissements, notamment à Bikélé, et faire respecter les lois en vigueur. Les élèves violents doivent être sanctionnés sévèrement, et des mesures préventives, telles que des campagnes de sensibilisation sur les conséquences légales et morales de ces actes, doivent être mises en place.
Un élève de première témoigne à son tour: « Ce qui se passe n’est pas normal. Nous venons à l’école pour apprendre, pas pour nous battre. Il faut plus de sécurité. Nos professeurs sont dépassés, et la police n’intervient qu’après que les choses aient mal tourné. On a besoin de plus de contrôles et de prévention, pour éviter que ça ne recommence. »
Un appel à l’action immédiate est lancé. Les autorités publiques, à commencer par le ministère de l’Éducation nationale et celui de l’Intérieur, doivent urgemment intervenir pour restaurer l’ordre et la sécurité dans les établissements scolaires. L’installation de systèmes de surveillance, l’augmentation des effectifs de sécurité dans les écoles, ainsi que la mise en place d’une cellule de crise capable de gérer les conflits avant qu’ils ne dégénèrent, sont autant de pistes qui méritent d’être explorées.
En outre, une coordination étroite entre les autorités locales, les parents et les chefs d’établissement est nécessaire, pour prévenir de tels incidents à l’avenir. Les élèves doivent également être éduqués à la non-violence et à la gestion des conflits par le dialogue. L’implication des parents est primordiale, car c’est aussi à la maison que les bases du respect des autres et de la loi doivent être inculquées.
La délinquance juvénile ne se résume pas seulement à un problème d’indiscipline en milieu scolaire. Elle reflète un mal plus profond, un manque d’encadrement des jeunes, de perspectives d’avenir et de valeurs. Il est temps de réagir avant que d’autres vies ne soient mises en danger et que la violence ne devienne la norme dans les écoles de Bikélé, et plus largement au Gabon.
Les autorités compétentes doivent intervenir rapidement et avec efficacité, car la violence n’a pas sa place dans les écoles. Le silence ou l’inaction ne fera qu’aggraver la situation, et il est de la responsabilité de tous de s’assurer que l’école redevienne un espace de paix, de savoir et d’épanouissement pour chaque élève.