Par Annie Mapangou
Le Gabon célèbre à l’instar de la communauté internationale la Journée Internationale de lutte contre la corruption, sous le thème : « La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans le secteur des transports », ce lundi 9 décembre 2024 à l’immeuble Arambo, en présence du Premier ministre, Chef du gouvernement de la Transition, du Vice-Premier ministre, des présidents des institutions, des membres du gouvernement et des invités.
Cette journée internationale est célébrée chaque 9 décembre conformément à la Convention des Nations Unies contre la corruption et en application du décret n°005/PR du 22 janvier 2010, instituant une Journée nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. L’objectif de cette journée est de sensibiliser, évaluer ce qui reste à faire et concevoir de nouvelles stratégies qui répondent de manière appropriée aux nouveaux défis face à la corruption.
Le Premier ministre, chef du gouvernement de la Transition, Raymond Ndong Sima, a, dans son discours d’ouverture dans le cadre de la célébration annuelle de cette journée consacrée spécifiquement pour cette édition, au secteur des transports, félicité les organisateurs de cette manifestation qui réunit un grand nombre de professionnels revenant de l’administration générale ; d’avoir retenu ce thème de travail car, comme facteur de développement, le secteur de transport est, selon le Premier ministre, essentiel pour les autres secteurs d’activités. «La corruption a naturellement les conséquences fâcheuses sur l’ensemble du tissu économique, l’examen de ce thème s’impose donc», a déclaré Raymond Ndong Sima.
En rappel, les transports font partie des dix secteurs prioritaires retenus par le document stratégique de lutte contre la corruption, par le blanchiment des capitaux qui a été élaboré en 2012.
Le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, Nestor Mbou, a dans son intervention relevé que ces dernières années, les scandales de corruption et d’enrichissement illicite dans les secteurs publics et privés ont fait apparaître le problème au devant de la scène, donnant l’impression qu’il s’agit d’un phénomène nouveau. «La corruption, ce mal qui anéantit les aspects positifs et les bonnes intentions, est persistante et omniprésente dans l’histoire de notre pays, en particulier lorsqu’on a prétendu ignorer son existence», a déclaré Nestor Mbou.
Avant d’ajouter: «S’agissant particulièrement des accidents dans le secteur, chacun doit faire son introspection et admettre que les vices qui sont à la base des catastrophes que le pays a connues, trouve leur fondement dans nos habitudes déviantes, d’irresponsabilité, parfois de cupidité lorsqu’on tolère des situations qu’on sait parfaitement dangereuses parce qu’on en tire un bénéfice pécuniaire. Comme disait Alexis de Tocqueville, philosophe politique français, je cite ‘’Ce qui met en danger la société, ce n’est pas la grande corruption de quelques uns, c’est le relâchement de tous.»
Il a d’ailleurs saisi cette occasion pour rappeler les précédents thèmes retenus à l’occasion de la célébration de ladite journée: «Le cadre normatif sur lequel s’inspire et s’appuie la Commission découle des dix secteurs prioritaires consignés dans le document stratégie de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux. C’est ainsi que la sensibilisation avait pour thème : Les risques de corruption dans les Marchés publics (2019) ; les risques de corruption dans le secteur Forêt-environnement (2020) ; les risques de corruption dans le secteur des Hydrocarbures (2021) ; les risques de corruption dans le secteur des Mines (2022) et Corruption et développement : les vulnérabilités des jeunes face à la corruption (2023).»
Notons que cela fait aujourd’hui douze ans que le Premier ministre de la Transition a soutenu l’élaboration du document de stratégie de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, en abrégé DSLCCBC. Ce document constitue un tournant décisif dans le domaine vu qu’il prend en compte des mesures contre la corruption spécifiques à notre pays. C’est ce document qui sert actuellement d’appui aux côtés des textes de lois régissant le fonctionnement de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.