Le Délégué spécial en charge de la Commune de Libreville, Jude Ibrahim Rapontchombo, lors de l’une de ses descentes sur le terrain, voudrait tout mettre en œuvre pour soigner l’image de la capitale gabonaise.
Par Aryse Nguema
A quelques jours de l’intronisation du nouveau Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le Délégué spécial en charge de la Commune de Libreville, Jude Ibrahim Rapontchombo, est en phase avec ses concitoyens pour relever le défi de l’insalubrité et offrir un cadre propre aux invités du Chef de l’Etat qui vont arriver par milliers. Les Librevillois par l’éclat de leur ville, vont montrer à quel point ils sont fiers d’avoir Oligui Nguema comme numéro UN et d’accueillir cette cérémonie d’entrée du Gabon dans la cinquième République. Les Librevillois et leur Maire sont déterminés à montrer qu’ils sont à la hauteur, pour abriter cet évènement.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. La mise en route de cette opération ville propre par le Délégué spécial, voici près de trois mois, a quelque peu eu du mal à prendre, en raison de l’incivisme de certains. Mais pour la dernière semaine, avant le jour «J» et, même après, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, s’associant au Maire de Libreville, ont invité tous les citoyens du grand Libreville à mettre la main à la main à la pâte et de rendre la capitale gabonaise propre.
On en convient tous que Libreville, la capitale, est un bien appartement à tous les citadins. C’est ensemble que nous devons le mettre en état de propreté.
Nous devons respecter la brigade municipale qui a été mise en place pour assurer la coordination de lutte contre l’insalubrité. Il nous est revenu que de tierces personnes, on ne sait de quel acabit, auraient tenté de s’opposer au travail de l’équipe municipale. Il s’agit ni plus ni moins que des actes de sabotages. Cela est inadmissible et devrait être réprimandée sévèrement, même bien des nuits après, au coucher ou au lever du soleil.
«On déploie des moyens, on investit dans l’assainissement, mais on dirait que certains cherchent délibérément à maintenir la ville dans la saleté. C’est une guerre contre nous-mêmes,» confie un cadre de la municipalité et que nous relayons ici. Pour dire également non.
Mais plus grave encore, les agents municipaux – en première ligne – sont désormais pris pour cible. Les brigades de propreté, mises en place pour veiller à l’ordre et à l’hygiène publique, subissent régulièrement des agressions verbales et physiques. Certains agents sont insultés, menacés, voire frappés! Des cas ont même été signalés, où des gens mal intentionnés se sont opposés violemment aux équipes municipales, refusant les contrôles ou contestant leur autorité. Une dérive inquiétante qui ajoute à l’anarchie ambiante.
Comme une guerre contre nous-mêmes: Nos confrères de la Communication de l’Hôtel de ville, nous apprennent que «dans certaines zones, les dépotoirs sauvages sont recréés quelques heures à peine après leur nettoyage. Pis encore, des citoyens accusent la mairie de ne pas faire son travail, oubliant que le respect de la propreté commence… par soi-même. Cela ressemble un peu à ce parent d’élève qui n’a aucun respect pour l’enseignant de son enfant, mais attend un brillant parcours scolaire de progéniture. Curieux non ?
Mais en réalité, vous ne pouvez donc pas dire que vous soutenez le Président de la République et en même temps, manquer de respect aux membres des institutions qu’il met autour de lui pour travailler et l’accompagner et construire un pays digne.
Etre irrespectueux de la municipalité de sa ville, c’est aussi mettre en mal l’autorité du pouvoir en place. C’est certainement ce que beaucoup ignorent, en posant certains actes.
Le constat qui est fait et que nous partageons, c’est le manque de civisme d’un bon nombre de citoyens, peu de connaissance de la valeur des biens publics qui sont aussi les leurs.
Crise du civisme : «Libreville est en crise de civisme. Une crise profonde, aggravée par l’absence de sanctions visibles et dissuasives. Combien d’amendes ont été réellement infligées? Combien de récidivistes poursuivis», constat amère est tiré encore de quelques lignes de nos confrères de la presse municipale et que nous partageons.
Sortir de sa réserve à ce point, c’est que l’heure est grave !
Nous convenons qu’il y a un problème de mentalité. Nous avons donc beau changé de régime, de dirigeants, entrer dans la cinquième République, etc. Mais si les mentalités n’évoluent pas positivement, c’est peine perdue pour notre pays.
Tendance Gabon pense qu’il faut ramener le civisme à l’école pour les plus petit ; le passage obligatoire sous les drapeaux pour nos jeunes qui ont atteint les dix-huit ans. Quant aux plus grands, c’est vrai qu’il est souvent difficile de redresser un arbre tordu, il revient aux fonctionnaires de la municipalité, de prendre du temps pour d’abord les moraliser sur le respect des textes de la cité, avant de passer à l’étape des sanctions.
Par le passé, la peur de la chicote du maitre, nous amenait à avoir une conduire, à respecter l’autre, à être poli vis-à-vis de l’autorité que le maitre incarnait ou une autre personne de même rang.
Aujourd’hui, il n’y a plus de chicotte et voilà les élèves qui peuvent écarteler les yeux devant le maitre, sans la moindre sans la moindre sanction. Et si ce maitre ose lever le ton à l’élève, ce dernier ira chercher son papa ministre pour faire passer une nuit de tôle au pauvre l’enseignant. Et demain, ce sont des enfants irrespectueux qui ont le contrôle de la cité, et bonjour l’incivisme.
Donc, l’incivisme des concitoyens auquel font face les agents municipaux, est un état d’esprit entretenu un demi-siècle durant. C’est un laisser-aller que l’on doit mettre hors d’état de nuire. Et avec la présence à la tête du pays d’un ancien militaire, il y a lieu d’apporter des corrections sur cet état esprit, dès maintenant. Sinon ce manque de respect des institutions par les usagers pourrait migrer jusqu’au palais Rénovation et bonjours les dégâts! A l’ex-président de la Transition de couper le serpent par la tête et non par la queue !
Dites-nous dans quel état sera Libreville le 3 mai, jour de l’investiture du nouveau Président et nous vous dirons comment les institutions vont fonctionner dès le lendemain.
Nous avons aussi lu quelque part: «On parle de relance économique, de transition, mais quel investisseur sérieux peut s’implanter dans une ville où les caniveaux sont bouchés de détritus et les trottoirs transformés en décharges?» Voilà le verbe fort, d’un entrepreneur du quartier Lalala, s’indigné.
«Quand on voit quelqu’un jeter une bouteille dans la rue, il faudrait que ce soit perçu comme une insulte à la collectivité. Tant qu’on se taira, on cautionnera».
Alors, que Libreville et les Librevillois se réveillent, pour relever le défi de la propreté, que prône tant le Délégué spécial en charge de la gestion de la Commune. Devant l’incivisme, le maire ne désarme pas!