Le président de la Cour constitutionnelle et les membres du Gouvernement écoutent les explications des responsables de la Santé sur l’ampleur du phénomène.
Par Aryse Nguema
«La lutte contre les cancers masculins est un combat collectif. Elle requiert de la volonté, de la conscience et du courage. Dépistons-nous ; Sensibilisons nos proches. Brisons les tabous. Faisons de Novembre Bleu non pas une simple circonstance festive, mais un mouvement national pour la santé des hommes».
C’est par ces mots forts que Dieudonné Aba’a Owono a exprimé la joie de la Haute juridiction qu’il dirige, en accueillant la cérémonie officielle de lancement de la sixième édition de Novembre Bleu, en vue de la sensibilisation du dépistage des cancers masculins.
Que le choix porté sur le Président de la Cour constitutionnelle pour parrainer cette sixième édition, honore non seulement sa personne, mais également l’ensemble des Juges et du personnel de son institution. Qu’à travers cette désignation, c’est la Cour constitutionnelle toute entière qui est associée à ce combat pour la vie, pour la responsabilité et pour la solidarité.
Dieudonné Aba’a Owono a dit accueillir cette désignation avec responsabilité et gravité. «Responsabilité, car au-delà du symbole, elle m’engage personnellement. Elle m’invite à m’investir pleinement dans ce combat qui concerne nos pères, nos frères, nos fils et nos amis. Gravité, car il s’agit d’un sujet trop souvent minimisé, parfois marginalisé, voire ignoré».
Les cancers masculins, notamment ceux de la prostate et des testicules, note-t-il, sont aujourd’hui l’une des causes majeures de mortalité dans notre pays. «Et nous le savons: détectés tôt, ces cancers se soignent. Détectés tard, ils coûtent la vie, brisent des familles et pèsent lourdement sur notre système de santé», a-t-il ajouté.
Avant de saluer l’implication et l’investissement du Ministre de la Santé et de ses équipes, dont l’engagement constant permet de faire progresser la sensibilisation et l’accès au dépistage.
UN REGARD SUR 2024 : Cependant, le président de la Cour constitutionnelle a souhaité qu’on aille plus loin. C’est pourquoi il a invité le Gouvernement à ouvrir une réflexion, notamment sur les mécanismes d’incitation au dépistage précoce, à certains âges clés, en lien avec nos dispositifs d’assurance maladie.
Dieudonné Aba’a Owono a reconnu que «Cette action s’inscrit pleinement dans le droit fil de la politique volontariste et fondée sur l’humain que conduit Son Excellence Monsieur Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement. Sous sa haute autorité, notre pays place à nouveau l’humain au centre de l’action publique, avec pour ambition de bâtir une nation forte, unie et en bonne santé».
«Novembre Bleu ne doit pas être seulement un mois de sensibilisation ou de célébration. Il doit devenir un moment de bilan et d’action, un rendez-vous annuel où nous faisons le point sur le nombre d’hommes dépistés ; la progression du diagnostic précoce ; et les résultats concrets de notre mobilisation. C’est ainsi que nous transformerons la sensibilisation en un changement durable de comportement », a-t-il conclu.
Le ministre de la Santé, Adrien Mougougou, s’est félicité de prendre la parole à l’occasion du lancement officiel de la Campagne Novembre Bleu consacrée chaque année à la lutte contre les cancers masculins, et dont l’Edition 2025 est placée sous le thème « Unis par l’unique, au-delà de Novembre Bleu ».
Le ministre a éclairé la lanterne de l’assistance, en présentant le bilan de la campagne 2024 et qui s’établit ainsi qu’il suit :
- 5635 personnes ont été sensibilisées dans les structures sanitaires ;
- Parmi les 3647 hommes dépistés, on retrouve 7,70% de cas suspects aux cancers programmés pour une biopsie ;
- 8 Nouveaux cas de cancers masculins ont été diagnostiqués,
- 72,4% ne présentent aucun signe pathologique.
Aussi, sur 2911 Cas prélevés/PSA, 12,4% sont anormaux avec des taux élevés, a-t-il fait savoir.
«Le Rapport de cette précédente campagne nous renseigne surtout sur un accès progressif des hommes aux deux principales techniques de dépistage à savoir le prélèvement par Antigène Spécifique de la Prostate et le Touché Rectal qui suscite encore une grande réticence, en raison des pesanteurs diverses», a déploré Adrien Mougougou.
L’intervenant, chiffre à l’appui au niveau mondial: « A l’échelle mondiale et selon les chiffres les plus récents, les cas de cancers touchant les hommes pourraient passer de 10,3 millions à 19 millions d’ici 2050, alors que les cas de décès pourraient augmenter de 93% et toucher deux fois plus les hommes âgés».
Avant de noter que face à ces données qui pointent des disparités, «notre pays s’est aligné aux objectifs visés par la Couverture Sanitaire Universelle pour, réduire les risques d’incidence et de décès par cancer, à savoir :
- Le renforcement et l’équipement des infrastructures de santé ;
- L’amélioration de la qualité soins à offrir dans les structures publiques ;
- La formation et le renforcement des capacités des ressources humaines ;
- La promotion des collaborations nationales et internationales.»
DES ACTIONS POUR 2025 : Pour cette année, le ministre a déclaré que le Gouvernement de la République a choisi comme slogan « Le dépistage, un geste simple qui sauve la vie ». Outre l’appel à briser les tabous, les hommes à partir de 45 ans, sont invités à choisir leurs mois de naissance pour faire leurs dépistages pour créer les conditions d’une vie préservée, d’une prise en charge médicale rapide et d’un accompagnement psychologique». a souhaité le ministre de la Santé.
Adrien Mougougou n’a pas manqué de souligner «la principale motivation du Président de la Cour Constitutionnelle, Monsieur Dieudonné ABA’A OWONO qui s’est engagé à porter leur plaidoyer à Son Excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement qui fait de l’amélioration de l’offre des soins de santé de qualité aux populations, l’une des priorités de son mandat ».
Il a souligné l’engagement aux côtés de l’Etat, des organismes du système des Nations-Unies, des opérateurs économiques, des groupes associatifs et communautaires et des familles de malades des cancers demeure désormais une urgence.
Pour l’Edition 2025 de Novembre Bleu, selon le ministre, la Société Gabonaise de Chirurgie, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale, l’Office des Ports et Rades du Gabon ; Gabon Télévision ; Gabon 24 ; l’Office National de Développement du Sport et de la Culture ; BE Space et Murime Déco ont fait preuve de responsabilité citoyenne, en se mettant aux côtés de la Cour Constitutionnelle et du Ministère de la Santé, pour porter cette noble cause.
Adrien Gougougou a salué vivement les efforts déployés dans les hôpitaux et à l’Institut de Cancérologie d’Akanda, par les personnels de santé qui façonnent chaque jour, le parcours des patients, du dépistage à la prise en charge médicale.
«Les insuffisances que le Gouvernement s’engage à combler progressivement, ne sauraient vous priver de cette empathie tant indispensable à la survie des patients ».
L’intervenant n’a pas manqué de présenté au président de la Cour constitutionnelle, les remerciements du Gouvernement pour les avoir rejoints dans cette campagne, pour partager nos faiblesses et surtout nos victoires sur les cancers.
