Par Annie Mapangou
Le Comité d’organisation du Festival international du livre gabonais et des arts (FILIGA) a organisé, sous le patronage du ministère de la Culture et des Arts et avec le soutien précieux de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), la 4ème édition du FILIGA, ce jeudi 29 mai 2025, sur le site emblématique du Musée National rites et traditions du Gabon, sous le thème : « L’intelligence culturelle à l’ère des transformation digitales », en présence du Représentant du ministre de la Jeunesse, des Sports, du rayonnement des arts, chargée de la vie associative, de l’Ambassadeur de la République du Cameroun, du Représentant du Bureau de l’UNESCO, du Représentant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), des députés, du Secrétaire général de l’Union des écrivains Gabonais (UDEG), des participants, des amis de la culture et des invités.
L’UNESCO nous rappelle à travers ses missions l’importance de la culture comme vecteur de développement et d’échanges entre les peuples.
Le président du FILIGA, écrivain, éditeur, promoteur culturel, Rosny Le Sage Souaga a relevé le fait nous voyons notre monde profondément transformé par le numérique. « Il est crucial de réfléchir sur la manière d’utiliser ces outils pour enrichir notre patrimoine culturel pour mettre en lumière nos voix et pour tisser des liens authentiques au-delà des frontières. Le FILIGA est un espace d’échanges, de découvertes et de créations où les auteurs, les artistes et les penseurs de divers horizons se réunissent pour célébrer la richesse de la littérature et des arts. Cette année, nous avons l’honneur d’accueillir la République du Cameroun comme pays à l’honneur. Un pays riche en diversité culturelle et artistique. Nous nous réjouissons de découvrir les talents camerounais et de nous inspirer de leur savoir-faire et leur créativité. »
Pour cette édition 2025, il y a également d’autres pays qui y prennent part, c’est le cas du Canada, de l’Algérie, de la Côte-d’Ivoire de la Belgique, du Burkina Faso et de la République Démocratique du Congo.
Leur présence au Gabon témoigne de l’importance de l’inter connexion culturelle et du partage des savoirs à travers leurs œuvres et leurs messages. Ils participent ainsi à l’enrichissement de notre dialogue culturel et à la promotion de la littérature africaine.
La Secrétaire général de l’Union des écrivains Gabonais (UDEG), écrivaine, présentatrice d’émission télé, Irène Dembet, dans son mot de circonstance a dit : « Le Comité d’organisation du FILIGA souhaite mettre en lumière à travers ce rendez-vous culturel. Il ne s’agit pas seulement d’une manifestation culturelle bien au-delà mais un rendez-vous essentiel avec notre mémoire collective, notre présent créatif et notre avenir imagé… L’objectif premier de cet évènement est de rapprocher la littérature du grand public… Nous voulons que la rue devienne un lieu de débat littéraire… »
Pour elle, la littérature est le miroir de tout un peuple. Cet évènement est un lieu de rencontre et de débat, de lecture publique, de performances poétiques, de dédicaces mais surtout de réflexions.
L’Ambassadeur de la République du Cameroun, près de la République Gabonaise, Gaeto Zam Edith Félicie Noël a indiqué que : « La littérature camerounaise est une expression de notre richesse et de notre diversité culturelle qui a connu un développement notoire depuis les années 1900. »
Poursuivant son propos, elle a dit que : « L’accession à l’indépendance va marquer un tournant décisif avec l’émergence d’une littérature plus engagée et identitaire. Ainsi, dès le 1er janvier 1960, date de l’indépendance du Cameroun, l’Association des poètes et écrivains camerounais verra le jour le 23 janvier 1960… »
Au Cameroun, il y a eu de l’innovation dans ce secteur. L’Ambassadrice a dit : « Depuis 2020, deux lois majeures ont été adoptées pour redynamiser ce secteur essentiel à notre visibilité internationale. La loi 2020/011 du 20 juillet 2020 régissant les Associations artistiques et culturelles au Cameroun. La loi 2021/024 du 16 décembre 2021 portant organisation et promotion de la filière du livre au Cameroun. »
Bien que les défis restent nombreux, des efforts sont poursuivis pour professionnaliser davantage cette industrie. Le Cameroun regorge plus de 1.400 maisons d’Editions et plus de 2.500 auteurs.
« Ce thème constitue une compétence clé qui nous permet de naviguer dans un monde de plus en plus inter connecté. Elle représente avant tout un levier pouvant contribuer à une intégration sous-régionale voire régional, effectif en facilitant compréhension et le respect des différences culturelles » a-t-elle ajouté.
Le Représentant de l’UNESCO, Thierry Nzamba Nzamba a, pour sa part dit qu’au fil des années, le secteur de la culture connait une nouvelle dynamique qui se lie à travers cette multiplicité d’événements de qualité, notamment dans la filière du livre et de l’édition. On pense notamment, d’abord au FILIGA, mais ensuite au Salon international du livre féminin et des arts, au Salon du livre de jeunesse ou encore aux différents cafés littéraires et caravanes portées par l’UDEG. Tout ceci est un indicateur pertinent pour mesurer la vivacité de ce secteur.
« Les politiques publiques fortes en matière du livre, de lecture sont essentielles pour encourager la production locale du livre, promouvoir le développement de l’écriture du livre et soutenir l’accès à la lecture et à la culture de façon globale. » a-t-il ajouté.
De son point de vue, le succès du livre dépend des politiques publiques et des cadres réglementaires qui renforcent l’ensemble de la joie du livre, création, production, distribution et accès. Et qui implique plusieurs ministères, les parties prenantes liées au secteur du livre.
Le secrétaire général, Fausthère Mickolo, représentant le ministre de la jeunesse et des sports, du rayonnement culturel et des arts, chargé de la vie associative, a ouvert les travaux de la 4ème édition du Festival international du livre Gabonais et des arts.
Durant ces 3 jours d’activités, il est prévu, des tables rondes, des ateliers, des lectures et des performances qui stimuleront la réflexion et la créativité de tous.