Comme un gros caillou dans la chaussure du président Mohamed Bazoum, laissé par son prédécesseur, le militaire, tel un lion, a fini par ronger la jambe de celui qu’il était censé assurer la sécurité.
Par JM Mboumba
«La mort d’une personne ne vient jamais de loin», dit-on souvent. Le président du Niger, Mohamed Bazoum, vient de le vérifier à ses dépens. En effet, le président en fonction dans ce pays vient d’être déposé par son chef d’Etat-major et commandant de la garde présidentielle, le général Tchiani, qui était censé assurer sa sécurité, par coup d’Etat ce mercredi 27 juillet 2023.
Nommé en 2011 par l’ancien président Mahamadou Issoufou que Mohamed Bazoum a remplacé en 2021, Tchiani a été maintenu dans ses fonctions par le nouvel arrivant, ce pour la continuité du service. La présence de cet officier supérieur de l’Armée Nigérienne aux côtés du président, semblait symboliser une sorte de confiance entre le sortant et l’entrant au sommet de l’Etat !
Mais, contre toute attente, le général a fini comme un caillou dans la chaussure de Bazoum. Bonjour les dégâts occasionnés par ce caillou conservé aveuglement et naïvement! Ce qui devait arriver, arriva. Le gardien a fini par «broyer» l’Illustre Autorité dont il assurait la sécurité.
Le nouvel homme fort du Niger justifie sa prise du pouvoir du fait de la dégradation de la situation sécuritaire du pays. Pourtant une situation qui ne date d’aujourd’hui. D’où vient alors que le général Tchiani lève le petit doigt maintenant, alors que hier sous Mahamadou Issoufou, il était muet comme une carpe !
Même si l’on ne voit pas comment les militaires vont lâcher prise ; toujours est-il que ce coup d’Etat a été condamné par les partenaires occidentaux du Niger et les Nations unies. Fait un peu rare, la Russe qui prend souvent le cote opposé de l’occident, a fermement condamné aussi coup de force, au moment d’accueillir le sommet Russie –Afrique, qui s’achève ce vendre à Sotchi.
Selon nos confrères du Monde, L’Union européenne (UE) a condamné « fermement » ce vendredi le coup d’Etat, et menacé de suspendre l’aide financière apportée à ce pays du Sahel, selon un communiqué Mohamed du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. « Toute rupture de l’ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l’UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire », a-t-il dit, en estimant que le renversement du président Bazoum était « une atteinte grave à la stabilité et à la démocratie ».