L’honorable Geoffroy Foumboula Libeka lors de la conférence de presse. Il ne comprend pas comment cela a pu arriver que c’est la présidence d’Angola qui annonce la libération des prisonniers Sylvia Bongo et Noureddine Bongo!

Par Annie Mapangou

Le Copil Citoyen a organisé une conférence de presse, ce vendredi 16 mai 2025, à son siège, sis au quartier Nombakélé, suite à l’exfiltration de l’ex-première Dame, Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddine Bongo du territoire national, dans la nuit du jeudi 15 mai 2025 à destination de la République de l’Angola.

C’est par rapport à un fait d’actualité qui a surpris tout le monde au réveil après plusieurs jours de rumeurs contestées même par le quotidien l’Union, journal proche du Gouvernement. Il s’agit de la libération et de l’arrivée nocturne en Angola de l’ex président de la République, Ali Bongo Ondimba qui n’était pas en détention préventive mais, accompagné par deux personnes qui elles étaient en détention préventive, notamment Sylvia Bongo Ondimba et Noureddine Bongo Ondimba.

Le député de la Transition et Leader du Copil Citoyen, Geoffroy Foumboula Libeka, prenant la parole en tant qu’acteur civique et cosignataire des plaintes, notamment contre la personne d’Ali Bongo Ondimba et de tous ceux qui ont eu à gérer les ressources et assurer la gestion du pays, a déclaré que: «Nous avons tous suivis les échanges qui se sont faits depuis le début de la Transition où les autorités de la Transition affirmaient devant la presse nationale et internationale que la justice détenait les preuves accablantes contre ces deux personnalités et que la justice ferait son travail.»

Les plaintes contres ces personnalités politiques remontent depuis l’année 2022, alors qu’elles étaient encore en fonction. Contrairement à plusieurs, le Copil Citoyen n’a pas attendu que les militaires fassent le coup de libération, pour affirmer leur engagement sur les questions de justice et de transparence.

Poursuivant son propos, l’honorable a relevé que la cinquième République pour laquelle ils se sont engagés, ne vise pas à cautionner et à reproduire ce qu’ils ont condamné tout au long des précédentes Républiques.  «C’est-à-dire ce qui peut s’apparenter à une instrumentalisation de la justice.»

Geoffroy Foumboula Libeka a déclaré haut et fort qu’il ne s’est pas engagé pour soutenir un individu: «Je ne me suis pas engagé à soutenir le président Brice Clotaire Oligui Nguema. Je me suis engagé à soutenir un Gabon Nouveau sous l’impulsion de ce qui ont libéré les gabonais que nous sommes de ce Gabon que nous combattons. Il faut que les choses soient claires, je suis au service de la République. Je ne suis pas au service d’un individu. Et, je ne veux pas reproduire ce que ceux qui étaient au service autrefois produisaient lorsque certains manquements étaient observés par celui qui était à la tête du pays»

Avant d’ajouter: « Nous nous sommes battus pour consacrer une constitution qui acte la séparation des pouvoirs. Il faut que ça soit clair. Je suis gêné en tant que citoyen gabonais sur une question aussi importante que cela soit la présidence de la République d’un autre pays, de l’Angola qui informe le citoyen gabonais que je suis des choses qui se passent dans mon pays. C’est inadmissible, c’est inacceptable pour un pays qui se veut être souverain… Le gouvernement de la République ne dira pas qu’il n’était pas et ne dira pas ici qu’il n’était pas informé de ce qui se passe. Ils auraient pu prendre ne serait-ce par respect du peuple gabonais le courage d’informer en premier la population de ce qui se faisait», s’est-il indigné Geoffroy Foumboula Libeka.

Retour sur les faits qui ont précédé le départ de la famille de l’ancien président de la République gabonaise:

«Quelques jours avant, le Président Lorenço était au Gabon, président de l’Union africaine (UA). On a vu la presse et même internationale parler de cette libération. Nous n’avons entendu aucun organe de presse au niveau national encore moins, la présidence de la République n’a communiqué dessus. L’image que ça donne c’est qu’on a un président d’un autre État qui arrive dans un autre État souverain, il prend des citoyens qui sont régis par les lois de cet État souverain, les faits embarquer dans un avion floqué aux couleurs… les met dans son avion, les emmène dans son pays et de ce pays, il communique pour informer les Gabonais de ce qui s’est passé. Je le dis encore une fois de plus, c’est inacceptable et je ne vais pas l’accepter», a-t-il ajouté.

«La Transition, elle est terminée, le Président a été élu. Mais, il est important que le Président de la République qui n’est plus le Président de la Transition sache que nous sommes à la base des acteurs civiques. Nous ne nous sommes pas engagés pour soutenir la Transition en contrepartie de quelque chose. Je n’ai signé aucun deal avec qui que ce soit, qu’on m’apporte la preuve contraire. J’ai été nommé Vice-président de l’Assemblée nationale dans les conditions que tout le monde connaît. Je ne suis pas demandeur, Je n’ai pas été demandeur et je joue mon rôle pleinement», a-t-il indiqué.

Pour ce leader du Copil Citoyen, il n’est pas question de produire la même mentalité dans le cadre de la nouvelle République. Chacun doit être à son bureau, protecteur de notre Constitution.

Par rapport à la communication du procureur général près la Cour d’Appel Judiciaire, Eddy Minang, Geoffroy Foumboula Libeka a dit qu’il est important que le pouvoir judiciaire aide au respect des textes. «C’est gênant que notre pouvoir judiciaire nous informe de ce qui s’est passé, après que la présidence de la République d’un autre pays ait donné l’information. J’ai vu, on a levé le mandat de dépôt pour liberté provisoire. Mais, on aurait souhaité avoir depuis le 14 mai, date à laquelle le mandat avait été signé. On ne parle pas ici de la levée de détention préventive de n’importe qui, on parle d’un sujet important qui nécessite que l’opinion soit informée à date. Mais comment comprendre après avoir levé cette détention préventive le 14, silence. Le 15, silence. Ce n’est qu’aujourd’hui après la communication de la présidence de l’Angola que notre procureur général vient nous informer que deux jours avant, ils avaient accordé cette liberté provisoire à Noureddine et à Sylvia Bongo.»

A cet effet, en sa qualité de cosignataire des plaintes, l’honorable s’interroge sur la situation de cet acte: «Les dispositions de procédures du code pénal sont claires en matière de détention préventive. La détention préventive l’est, lorsque les personnes détenues présentent des risques. Risques dans le sens de pouvoir influencer l’opinion, les témoins mais de pouvoir influencer surtout, de pouvoir fuir leur pays. Est-ce qu’aujourd’hui, la République gabonaise et la justice gabonaise garantissent que le président Ali Bongo Ondimba, Madame Sylvia Bongo Ondimba, Monsieur Noureddine Bongo Ondimba ; est-ce qu’ils nous garantissent que toutes les conditions sont prises pour qu’ils reviennent au pays lorsqu’il s’agirait effectivement de répondre à toutes ces plaintes ? J’aimerais bien comprendre quel est le mécanisme qu’ils ont mis en place pour des présidents qui vont, après être sortie du pays, demander l’asile et ils l’auront ? Ils sont là en Angola.

«Mais le président angolais va accorder l’asile à lui, va accorder l’asile à Noureddine Bongo. On sait tous que les conventions internationales ne permettent pas d‘extrader les personnes qui bénéficient d’un asile. A ce moment, à quoi a servi la levée de la détention préventive pour des personnes qui, à cause des conventions internationales ne pourront plus être extradées au Gabon pour répondre de leurs actes. Qui va répondre à leurs places? Il serait important que la justice nous rassure. Quelle est la décision de justice aujourd’hui qui garantit au peuple gabonais que les fonds détournés seront recouvrés pour des personnes qui n’ont pas été condamnées? Comment la justice gabonaise va-t-elle réagir lorsque Noureddine et Sylvia porteront plainte contre l’État gabonais pour séquestration puisqu’ils n’ont pas été condamnés? Rien ne leur ait reproché, il n’y a aucune décision de justice contre eux. Ça s’assimile à de la séquestration.»

Geoffroy Foumboula Libeka intervenant  (1) et Ali Bongo arrivant à Luanda avec sa famille (2). 

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