Par Annie Mapangou
Le Département des Sciences du langage de l’Université Omar Bongo (UOB) a organisé en partenariat avec l’UNESCO, très récemment, la Journée internationale de la langue maternelle, sous le thème : « Les langues au service du développement durable », à la Bibliothèque de l’UOB, en présence d’un public diversifié.
Chaque année, le département des sciences du langage de l’Université Omar Bongo s’associe à cette célébration parce que l’objectif de la création de ce département est la sauvegarde des langues. Et, l’UNESCO s’inscrit dans la problématique de la valorisation et la préservation de nos langues maternelles.
Le Directeur de ce département, Jeannette Yolande Mbondzi, a souligné l’importance des langues nationales et vont disposer d’une place prépondérante lors de la prochaine présidentielle, les candidats ayant l’obligation de maitriser au moins une langue locale gabonaise.
«Vous voyez qu’on a mis en avant le fait que les candidats devraient maîtriser leurs langues nationales, cela signifie que c’est une problématique qui est au cœur même de notre histoire, au cœur de la politique qui veut s’installer dans ce nouveau Gabon», a déclaré Jeannette Yolande Mbondzi.
Avant d’ajouter : « Nos langues sont en voie de disparition. Qu’on ait le courage de le dire. Parce que les familles, aujourd’hui ne parlent pas les langues».
Elle s’est également prononcée sur l’insertion des langues dans le système éducatif. Mais, les pédagogues utiliseront quels genres d’outils pour y arriver? La Cheffe de ce département, a relevé que la question de l’insertion des langues dans le système éducatif «préoccupe les linguistiques au plus haut point… on écrit avec quel alphabet… Le travail des linguistiques aujourd’hui (objet d’un prochain colloque), c’est travailler sur l’alphabet des langues gabonaises. Parce que pour qu’on puisse écrire, stabiliser ces langues, il faut qu’on ait l’alphabet. »
C’est d’ailleurs dans ce cadre que le Professeur Yolande Mbang-Bie a présenté le Manuel des principes orthographiques des dialectes fang, elle ainsi indiqué que sur le plan d’une écriture, tous les fangs, à partir de cet orthographe, de son alphabet de tous les éléments qui ont été mis à l’intérieur, des règles qui ont été proposées peuvent à partir de ces données écrire de la même manière mais chacun va garder la lecture dans son propre dialecte. « Le but ici n’est pas d’unifier pour que tous les fangs parlent le même fang, avec le même accent, mais tout simplement que tout le monde écrive la même langue et que chacun lise dans sa vallée… »
Soulignons que l’insertion des langues nationales au sein du système éducatif dépend de la mise en place des outils linguistiques par les chercheurs et les pédagogues. Les politiques vont s’impliquer que lorsque l’alphabet dans diverses langues sera élaboré parce que ceux sont eux qui prennent des lois, les décrets, les ordonnances. Sans les éléments juridiques, nous allons faire que parler sans agir!
Nos images : Quelques temps forts de la célébration.