Moanda la ville number One du manganèse mondial est dans les ordures, jusqu’à quand?

Par Georges P. Junior Nzamba

Depuis plus de cinq ans, Moanda, une ville au potentiel économique important, est engloutie sous des montagnes de déchets. Les rues, autrefois vivantes et animées, sont aujourd’hui marquées par des amas d’ordures, symbole d’une mauvaise gestion des services de propreté. L’entreprise responsable du ramassage des ordures, censée recevoir 350 millions de francs CFA de la Comilog au titre de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), ainsi que 50 millions de la municipalité pour l’entretien de la décharge publique, n’a toujours pas reçu ces fonds.

Cependant, selon des informations fiables, le délégué spécial de la commune a déjà signé pour les 50 millions, mais le retard proviendrait désormais du Trésor public, qui tarde à libérer les fonds. Cette situation aggrave l’insalubrité, car les travailleurs ne sont pas payés, et les camions de ramassage, souvent vétustes, sont hors service.

Des témoignages: Hugues William Bayacka Boma Machona, un natif du Haut-Ogooué, s’indigne de la situation: «L’abandon des ordures est dû à un manque de financement pour rémunérer les travailleurs et à une absence d’équipements adaptés. Les camions ne fonctionnent pas correctement, et la situation est la même chaque année.»

Avant d’ajouter: «Tant que les fonds promis par la Comilog et la municipalité ne sont pas débloqués, l’entreprise de ramassage ne pourra pas honorer ses engagements, créant un cycle de dysfonctionnement permanent».

Ce témoignage reflète le désespoir des habitants, confrontés quotidiennement à des rues envahies par les déchets. L’absence de bacs à ordures et l’incapacité des services municipaux à maintenir la ville propre soulignent une défaillance profonde des infrastructures locales.

Un retard qui coûte cher: Le blocage des fonds par le Trésor public est l’un des principaux obstacles à la résolution de ce problème. Malgré les engagements de la Comilog et de la municipalité, les fonds destinés à améliorer la gestion des ordures ne parviennent pas à leur destinataire. Le résultat est catastrophique : Moanda, ville qui pourrait être un modèle de développement durable, est en proie à une crise sanitaire et environnementale sans précédent.

Selon des enquêtes locales, 65 % des habitants dénoncent l’insalubrité comme l’un des plus grands problèmes de la ville. Cette accumulation de déchets favorise la prolifération des maladies, et les conditions de vie des habitants, en particulier dans les quartiers populaires, se détériorent rapidement.

L’urgence d’une réaction rapide du CTRI : Face à cette situation critique, il est urgent que le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) prenne des mesures immédiates. Le CTRI doit s’assurer que les fonds, bloqués au niveau du Trésor public, soient rapidement débloqués pour permettre à l’entreprise de ramassage de fonctionner correctement. La transparence dans la gestion des subventions, ainsi que la modernisation des équipements de nettoyage et de ramassage des ordures, sont des étapes essentielles pour rétablir l’ordre à Moanda.

Il est également crucial d’apporter des opportunités d’emploi aux jeunes de Moanda et des provinces environnantes. Une ville propre et saine est un cadre propice à l’implantation de nouveaux emplois dans le secteur de l’entretien urbain.

La situation à Moanda est plus qu’une question de propreté urbaine. C’est une véritable crise sociale et économique, exacerbée par des retards administratifs et un manque de coordination entre les acteurs publics et privés. Il est temps que les autorités locales, la Comilog et le Trésor public prennent leurs responsabilités. La population de Moanda mérite de vivre dans un environnement sain et respectueux, et non d’être abandonnée sous des tonnes de déchets.

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