Le ministre réceptionnant le document en présence des femmes leaders.
Par Annie Mapangou
Le ministre de la Justice, Gardes des Sceaux, Paul Marie Gondjout a reçu des femmes leaders de la Plateforme Challenge Démocratie au Féminin qui lui ont remis, ce lundi 17 février 2025, au siège de son ministère, le plaidoyer en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes et contre les féminicides.
Les violences faites aux femmes et les féminicides constituent une menace pour la société. C’est dans ce contexte que les femmes leaders diverses associations réunies au sein de la Plateforme Challenge Démocratie au Féminin a remis un mémorandum au ministre de la justice, Gardes des Sceaux.
La présidente de l’ONG Aurore, Ida Flore Maroundou a déclaré : «Nous disons que la violence faites aux femmes c’est une affaire de tous et tout le monde devrait se sentir concerné. Ce n’est pas parce que ça arrive chez le voisin que ça ne va pas nous arriver également… Mais si nous sommes juste observateurs et nous disons que nous ne sommes pas concernés, demain ça peut arriver chez nous. »
Ces femmes, à travers la remise de ce document attendent une action forte contre les auteurs de ces crimes. Ainsi, le ministre de la justice a donné son accord pour accompagner dorénavant les organisations de la société civile qui militent pour les droits des femmes dans les différentes procédures et il a promis d’œuvrer afin de trouver un mécanisme d’accès rapide.
L’Honorable Pepecy Ogoulinguende, présidene de l’ONG Malachie et Coordinatrice de la Plateforme Challenge Démocratie au Féminin a pour sa part expliqué le but de cette rencontre : «Nous sommes venues porter le plaidoyer d’un millier de femmes, ces femmes qui se sont manifestées bien au Gabon qu’à l’international par rapport au dernier cas de féminicides de Béatrice Nzang et bien sûr de toutes les autres qui ont été énumérées. Nous avons passé le message de toutes ces femmes dont la présidente de la cellule genre Madame Onangaq qui est en France, qui a organisé vraiment la mise en synergie de toutes les compétences dans ce domaine. »
Elle s’est dit satisfaite par rapport à la réaction du ministre : «Nous avons eu une écoute active de la part du ministre qui nous a d’abord félicité pour l’engagement et également qui a partagé les mécanismes qui existent déjà et à pris la ferme volonté de faire évoluer tous ces dispositifs pour qu’il y ait une réponse beaucoup plus diligente dans ces questions de violences basées sur le genre. Dans le mémorandum, nous avons parlé du Centre de prise en charge de violences faites aux femmes qui doit être un acteur majeur dans ce processus parce qu’il y a un guichet unique. Nous avons également obtenu de la part du ministre, la possibilité de proposer des initiatives… Donc, une ouverture en terme de collaboration pour des réponses un peu plus concrètes au-delà des différents faits d’annonces et surtout des projets concrets qui permettraient de pouvoir accélérer les réformes. »
La présidente de la Plateforme Challenge Démocratie au Féminin a ajouté: « Nous avons eu des précisions de la part des services techniques et nous croyons que cette dynamique de synergie d’actions pour me reprendre est un signal fort pour que les violences basées sur le genre ne passent plus comme des faits sociétaux. Et nous avons eu des statistiques. C’est un appel aux plus hautes autorités. Des statistiques où sur 20 cas de dossiers en province, nous avons 17 qui concernent les viols… Nous disons dans notre pays, plus jamais ça. »
Par ailleurs, elles interpellent les plus hautes autorités de la République et aussi les femmes. Selon elles, ces actes de violences est une affaire de tous. Les féminicides constituent le cas extrême des violences basées sur le genre. Elles ne veulent plus que les femmes décèdent sous les coups de leurs conjoints au regard passif de la population et des autorités.
Retenons que le plaidoyer est un document composé de 10 pages, qui parle d’un accès rapide à la justice. Avec des propositions pour la mise en place des mécanismes beaucoup plus courts pour les personnes victimes de violences, afin que les cas puissent être rapidement présentés au parquet. Ce contenu parle également des formations des Officiers de Police Judiciaire (OPJ), des Magistrats pour qu’ils soient sensibles à la question des violences faites aux femmes. Parce que ces femmes ont remarqué que dans les commissariats et dans les Tribunaux, malheureusement les auxiliaires de justice qui sont sensés aider et accompagner les victimes sont des fois des personnes qui font subir encore une violence supplémentaire aux victimes.