Les officiels lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Par GPJN

Dans un contexte de transition politique marqué par des attentes citoyennes élevées, la gestion de l’information électorale revêt une importance cruciale pour garantir des élections libres, démocratiques et pacifiques. Conscient de cet enjeu, un Atelier de formation et de sensibilisation des professionnels des médias s’est tenu le jeudi 27 février à l’hôtel Radisson Blu  de Libreville, sous le thème « Médias et élection au Gabon».

Il s’agit d’une initiative salutaire du PNUD, des organisations professionnelles  des médias  que sont l’OPAM et  le CPPPL, avec bien sur l’implication du ministère de la Communication et des Médias, la Haute Autorité de la Communication (HAC) et le ministère de l’Intérieur qui a en charge les élections. L’objectif étant de  doter les journalistes et acteurs médiatiques d’un cadre normatif commun, pour favoriser une couverture équilibrée, transparente et responsable du processus électoral. Elle s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer la démocratie et à encourager une participation massive et éclairée des citoyens aux scrutins à venir.

Un cadre légal et institutionnel réaffirmé: Lors de cette rencontre, Steevel Rivelly Nane, directeur à la direction des Partis politiques, Association  et liberté de Culte au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, a rappelé les fondements légaux et institutionnels qui régissent les élections au Gabon. Il a souligné l’importance du respect de la Loi organique afférente aux élections, qui établit le cadre juridique permettant d’assurer des scrutins crédibles et transparents.

« Le cadre électoral gabonais repose sur des principes fondamentaux inscrits dans notre Loi organique. L’article 7 garantit le pluralisme politique et l’équité dans le processus électoral, tandis que l’article 14 insiste sur l’obligation pour les médias d’assurer une couverture impartiale et équilibrée des élections. Il est donc impératif que les professionnels des médias s’approprient ces dispositions afin d’éviter tout biais pouvant nuire à la transparence du scrutin. »

Il a également rappelé que le Centre Gabonais des Élections (CGE) a été dissous, marquant ainsi une restructuration majeure dans l’organisation des élections. Cette dissolution vise à mettre en place un cadre plus inclusif et impartial, permettant d’éviter les contestations et les suspicions qui ont entaché les scrutins précédents.

Le rôle crucial des médias dans la consolidation démocratique:

La Ministre de la Communication, présent lors de l’ouverture de l’atelier, a quant à lui insisté sur le rôle central des médias dans la réussite du processus électoral. Elle a exhorté les journalistes à faire preuve de professionnalisme et de responsabilité dans la diffusion des informations.

« Dans un contexte de transition politique, les médias doivent être des vecteurs de vérité et d’unité. Ils ont pour mission d’éclairer les citoyens sur le processus électoral, de garantir une information fiable et de lutter contre les manipulations et les fausses nouvelles qui pourraient compromettre la paix sociale. Nous devons tous œuvrer à restaurer la confiance du peuple dans nos institutions en garantissant une transparence totale du scrutin. »

La ministre a également rappelé l’importance du mémorandum de bonne conduite adopté lors de cet  atelier, qui servira de guide pour les journalistes dans leur mission de couverture des élections.

Les défis majeurs pour une élection transparente et apaisée: Plusieurs défis ont été identifiés au cours des échanges entre les participants et les intervenants :

La transparence du scrutin, qui repose sur une couverture médiatique rigoureuse et impartiale ;

La lutte contre la désinformation, en évitant la propagation de fausses nouvelles et en vérifiant scrupuleusement les sources ;

L’équité dans l’accès aux médias, afin que toutes les parties prenantes puissent s’exprimer librement et équitablement ;

Le respect des principes déontologiques, notamment l’objectivité, l’équilibre et l’éthique journalistique.

Le président de la HAC, Germain Ngoyo Moussavou,

a déclaré qu’il va maintenir son « plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires internationaux, pour une formation initiale et continue destinée aux professionnels de l’information » et que c’est une priorité. « Une presse bien formée est une presse plus responsable, plus professionnelle, meilleure sentinelle de la démocratie mais surtout promotrice de l’unité nationale et de la paix sociale, des valeurs si chères à l’ensemble des Gabonais, en tête desquels le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence, le Général de Brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema ».

Quant à Luc Gnonlonfoun, Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le Développement, il a soutenu que « la couverture médiatique de l’élection présidentielle du 12 avril 2025 représente un défi majeur pour les médias. Les enjeux sont multiples : assurer l’équité de l’information, éviter le partis pris, promouvoir le débat démocratique et couvrir de manière égale l’activité des différents candidats. Les médias doivent naviguer entre la nécessité de fournir des informations vérifiées, tout en préservant leur indépendance face aux influences externes, contribuant ainsi à une société informée, à même de faire un choix éclairé le jour du scrutin ».

Luc Gnonlonfoun, a déclaré garder l’espoir que les trois thématiques des travaux à savoir: Les élections au Gabon : cadre légal, institutionnel et défis ; L’organisation des élections en période de transition en Afrique : quelles leçons pour les médias gabonais ? et La gestion de l’information en période électorale dans un contexte de transition politique ;  permettront d’atteindre les objectifs.

Cet atelier marque ainsi une étape décisive vers une presse plus professionnelle, responsable et engagée au service de la démocratie gabonaise. Alors que le pays s’apprête à organiser de nouvelles élections, il est impératif que les médias jouent pleinement leur rôle en tant que gardiens de l’information crédible et impartiale, pour assurer un processus électoral transparent et inclusif.

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