Par Annie Mapangou

La Chambre de commerce de Libreville abrite les Journées de réflexion des acteurs de la filière avicole, sous le parrainage du Vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, sous le thème : « Faire du Gabon le futur hub de la filière avicole en Afrique centrale : création d’emplois et sécurité alimentaire », les 5 et 6 septembre 2025, en présence des hauts cadres de l’Administration publique, des participants variés, des chercheurs, des chefs d’entreprises.

Ces journées de réflexion est une étape décisive pour le Gabon qui cherche à renforcer sa souveraineté alimentaire et à se positionner comme un acteur économique majeur en Afrique centrale.

La consommation de poulet de chair en République gabonaise s’élève à 65.000 tonnes de poulet par année. La consommation individuelle par habitant tourne aux alentours de 37 kilos par habitant. Le Gabon est l’un des pays qui consume plus le poulet. En Afrique, les deux pays qui sont les plus gros consommateurs du poulet, sont le Gabon et l’Afrique du Sud.

Le Conseiller spécial du Président de la République, Nicolas Nguema a dit que : « Aujourd’hui, l’objectif est de pouvoir palier à cette production. C’est-à-dire interdire les importations. Cela implique une production équivalente au besoin national. Ce besoin est de 65.000 tonnes. Au-delà de ça, il y a ce que l’on appelle la provende qui est l’aliment pour nourrir ces poulets. »

« L’aliment est la condition sine qua none parce qu’il représente plus de 70% du coup de production de ce poulet. Nous avons besoin de travailler en synergie entre les agriculteurs et les éleveurs pour pouvoir produire en moyenne entre 150 et 200.000 tonnes d’aliment pour les poulets. C’est l’objectif prioritaire », s’est-il prononcé au sujet de l’alimentation des poulets.

Le Conseiller spécial, s’est exprimé par rapport au défi des infrastructures et a également édifié par rapport au rôle de l’État dans ce secteur d’activités : « Le défi infrastructures ne dépend pas du gouvernement. Il dépend des agriculteurs, il dépend des éleveurs, il dépend des entrepreneurs. Le modèle économique basé uniquement sur le soutien de l’Etat qui fait tout l’État providence, nous ne sommes plus dans ce modèle économique. Aujourd’hui, un entrepreneur prend des risques et ces risques l’emmène justement à investir, à faire attention et à avoir une productivité capable de faire vivre son business. Si l’État injecte de l’argent, ce ne sera pas la solution. L’État doit encourager les entrepreneurs pour faire de la création d’emplois, c’est l’objectif de l’État. Faciliter les choses pour que les entrepreneurs se lancent dans cette aventure. »

Denis Ovono Mezui, président des perspectives Gabon a indiqué que : « Nous nous retrouvons aujourd’hui à la Chambre de commerce en réalité pour réfléchir ensemble sur la façon de relever le défi qui est le nôtre, celui de produire 60.000 tonnes de poulet à l’horizon 2027. Nous avons voulu réunir l’ensemble compétences et de talents du Gabon pour qu’ils puissent apporter chacun justement sa réflexion afin qu’on puisse établir un mémorandum pour le développement de la filière avicole. Cette activité arrive en complément de ce qui s’est déjà fait par le ministère de l’agriculture, de l’élevage et du développement durable… L’échéance c’est dans 16 mois et donc, il faut résoudre l’équation qu’on a appelé l’équation du poulet et dans les ateliers, on va essayer de trouver des solutions pour qu’on ait un plan d’action qui nous amène à cette échéance. »

Pour lui, la mesure prise par le gouvernement, présente d’énormes opportunités en terme économique mais également en terme de développement durable, de développement des communautés, et de création d’emplois.

Le président de la Coopérative des éleveurs de l’Estuaire, Wenceslas Mamboundou a déclaré que : « Il est important de relever que ces journées sont organisées par les éleveurs eux-mêmes et l’ensemble de la chaîne des valeurs pour faire en sorte que la décision qui a été prise par le gouvernement, au mois de mai dernier puisse voir le jour. »

Par rapport à l’atteinte des objectifs au niveau de la réduction des importations, il a précisé que : « Il y a évidemment des défis à relever. Parmi ces défis, il est important de rappeler la question des intrants. Lorsque nous parlons des intrants, nous parlons de maïs, de soja pour pouvoir régler la question de l’aliment… Il y a un défi qui est lié aux poussins parce que pour avoir du poulet, il faut avoir des poussins. Ce défi il est à relever si nous voulons évidemment parler de croissance dans la production du poulet de chair. Il y a des défis qui sont évidemment liés à tout ce que nous appelons la chaîne d’abattage et la conserverie parce qu’il est important. Sans chaîne d’abattage, sans chaîne de froid on ne peut pas conserver du poulet. Donc, ce sont des défis qui sont importants à prendre en considération. Beaucoup ne voient que les aspects financiers comme défis mais, nous nous disons pour notre part que les principaux défis d’abord à relever c’est la question liée à l’alimentation du poulet, c’est la question liée aux poussins, c’est la question liée à l’abattage, conservation et alimentation. »

Le Directeur général de la Chambre de commerce, Danielle Cibelle Biwaou s’est exprimée sur ces journées de réflexion : « En tant que Chambre de commerce, nous avons la mission d’accompagner les opérateurs économiques, de leur offrir un espace où ils peuvent s’exprimer… C’est important que chacun de nous puisse l’intégrer. Tout le monde ne va pas se lancer dedans, mais c’est important que chacun intègre le défi du moment. Celui de pouvoir conduire notre pays vers la souveraineté alimentaire. »

Signalons que si la chaîne de valeur est mise en place, l’agriculture gabonaise va également être boostée. Cette agriculture pourra produire du maïs, du soja, de l’arachide, du tournesol, tout ces aliments qui peuvent rentrer dans la composition de l’aliment volaille.

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