Une rencontre qui a mobilisé de nombreux représentants des associations.

Par Georges Patrick Junior  Nzamba

Ce samedi 12 octobre 2024, la Secrétaire générale du Conseil National des Associations du Gabon (CNAG) a ouvert les travaux  d’un séminaire crucial, consacré au renforcement des capacités des associations, dans le cadre de la campagne pour le Référendum Constitutionnel à venir. Ce rendez-vous, placé sous le thème  » Renforcement des Capacités des Associations sur le oui au référendum  »

Ce séminaire a réuni plusieurs acteurs clés de la société civile, des experts en droit constitutionnel et des représentants de différentes associations du pays.

Le discours inaugural de la Secrétaire générale de la CNAG a mis en lumière l’importance de ce séminaire dans l’élaboration d’une stratégie efficace visant à mobiliser les associations pour une adhésion massive au projet de révision constitutionnelle. Il a rappelé que cette constitution, loin d’être une simple copie de la constitution française de 1994, est avant tout « une constitution inspirée de nos réalités socio-politiques et de notre histoire commune. »

L’article 53 au cœur des débats: L’article 53 du projet de Constitution,  qui a suscité tant de discussions ces dernières semaines, est l’un des principaux points de réforme. Cet article porte sur les critères d’éligibilité à la résidence de la République. Parmi les critères qui divisent l’opinion, on note notamment la question de l’âge, fixé entre 35 et 70 ans, ainsi que la condition de résidence d’au moins trois ans consécutifs sur le territoire gabonais avant de pouvoir se porter candidat. « Comment peut-on diriger un peuple dont on ne partage pas les préoccupations quotidiennes ? » a interrogé un intervenant. Cette remarque fait écho à l’insatisfaction croissante face à des dirigeants qui, ayant acquis la double nationalité, détournent des fonds publics en tant que Gabonais mais se considèrent citoyens étrangers une fois condamnés.

Décentralisation et promotion de l’entrepreneuriat  Un autre point central de la nouvelle constitution est son engagement en faveur de la décentralisation. Ce processus, perçu comme un moteur clé pour la relance économique du pays, est destiné à promouvoir l’entrepreneuriat local et à permettre aux Gabonais de participer davantage au développement de leur propre région. « La nouvelle constitution met en avant des mécanismes qui encouragent la gestion des affaires locales par les populations elles-mêmes, un facteur décisif pour notre développement national », a souligné un expert en développement économique.

Une présidence limitée et l’intangibilité du mandat présidentiel L’une des réformes les plus attendues est la limitation du mandat présidentiel à sept ans, renouvelable une seule fois. Le texte stipule également que cette durée ne pourra pas être modifiée pendant le mandat en cours, garantissant ainsi l’alternance tant espérée. « L’alternance est ce que les Gabonais attendent depuis des décennies »,  a déclaré la Secrétaire générale de la CNAG. « C’est la condition sine qua non pour restaurer la dignité de notre peuple. »

Une République plus inclusive: Dans un souci d’inclusion, la nouvelle Constitution introduit des changements significatifs concernant l’éligibilité des personnes vivant avec un handicap aux élections nationales. « Les capacités physiques ne devraient plus être un obstacle pour servir la nation », a déclaré un représentant des associations de personnes handicapées. « Cette réforme ouvre la voie à une nouvelle République, une troisième République, où tous les citoyens, sans distinction, pourront participer pleinement à la vie politique. »

Réorganisation du système politique : fin du poste de Premier ministre : La suppression du poste de Premier ministre est un autre élément phare de cette réforme constitutionnelle. Le régime présidentiel sera renforcé avec une séparation claire des pouvoirs, le président étant désormais assisté par le Conseil supérieur de la magistrature, garant de l’indépendance judiciaire.

Un appel à la responsabilité collective : Le prophète Béni Ngoua Mbina, présent lors du séminaire, a conclu en appelant à une mobilisation citoyenne pour ce référendum : « Notre vision est de faire en sorte que chaque Gabonais se sente concerné par le pouvoir (…). Les associations, qui étaient souvent ignorées,  sauf pendant les élections, doivent aujourd’hui être au centre de la transformation sociale. Nous ne devons pas agir pour des postes, mais pour une vision collective, celle d’une nation unie et respectueuse de ses valeurs. »

En somme, ce séminaire a permis de poser les jalons d’une stratégie claire pour sensibiliser les associations sur l’importance de ce référendum. Il ne s’agit pas simplement d’adopter une nouvelle Constitution, mais de refonder le contrat social gabonais, en s’assurant qu’il soit en phase avec les aspirations du peuple et les réalités du terrain.

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