Par Teale Mve Ondo (*)
Les deux chambres du parlement se réunissant actuellement en congrès pour adopter le code qui va encadrer les élections à venir dans notre pays, le CORDON lance au sein de l’opinion le manifeste «VOX POLITICUS», pour ramener au centre du débat politique, la question «du discours politique». Il s’agit pour cette organisation citoyenne de poser la problématique de l’absence de restrictions quant aux discours extrémistes que tiennent les hommes politiques avant, pendant et après les élections, quand on sait que celui-ci menace notre vivre ensemble et laisse libre cours aux violences post-électorales.
Le Gabon a déjà montré au monde entier sa maturité et sa volonté de maintenir une stabilité politique, certes fragile. Celle-ci doit désormais se consolider et être bien exploitée lors de l’élection et après élection. Ainsi, tout ce qui menace notre vivre ensemble et notre unité en période électorale, doit être fermement condamné.
PROPOSITIONS :
- De l’Engagement
- Le candidat à l’élection présidentielle doit signer un engagement pour le Fair-play Politique sur l’honneur, en vue de préserver l’intégrité territoriale de notre pays et l’unité nationale. Il doit s’engager à proscrire tout discours tribal, haineux et identitaire avant, pendant et après l’élection présidentielle.
- Tout candidat à une élection dans notre pays, doit refuser tout soutien de nature ethnique, tribal ou régional. De même, la composition de ses équipes de campagne ainsi que la tenue des meetings doivent refléter un caractère national.
- Tous les candidats doivent s’engager à reconnaitre les résultats de l’élection tel que proclamé par les instances compétentes. Mieux, ils sont tenus, dans le cadre du Fair-Play Politique, de féliciter celui qui a été déclaré vainqueur.
- En conséquence, ce dernier doit s’abstenir d’exercer un recours fantaisiste après l’élection. La déclaration de «non recevabilité» d’un recours le qualifiant de fantaisiste et constitue une atteinte au présent engagement.
- Le candidat à l’élection présidentielle doit se préposer à faire face aux juridictions compétentes en cas de non-respect de cet engagement sur l’honneur.
- Des Sanctions :
Le non-respect des engagements au Fair-Play Politique, expose le candidat contrevenant à des sanctions prononcées par la Cour Constitutionnelle, sous saisine des autres candidats, de tout dépositaire de l‘autorité de l’Etat ou tout citoyen, sur la base des preuves matériels (sonores ou visuelles).
Les sanctions sont prononcées proportionnellement à la gravité du délit et/ou de leur caractère répétitif.
Les sanctions encourues sont les suivants :
- Avertissement ;
- Rappelle à l’ordre et travaux d’intérêt général ;
- Réparation des dégâts matériels et immatériels consécutifs aux propos tenus ;
- Exclusion de la compétition électorale ;
- Annulation du scrutin en cas de victoire de l’intéressé ;
- Inéligibilité temporaire pour l’élection présidentielle ;
- Inéligibilité aux autres élections ;
- Inéligibilité définitive à toute élection en République Gabonaise ;
- Peine d’emprisonnement ferme suivi d’une forte amende.
Face à la nécessité de moraliser et de responsabiliser le discours politique avant, pendant et après la période électorale, le Collectif République pour la Défense d’OLIGUI NGUEMA (C.O.R.D.O.N) nourrit le vœu de connaître des élections apaisées. A cet effet, les deux propositions ; rendre obligatoire le vote en république gabonaise et l’engagement au Fair-Play Politique participent à cet idéal républicain. Il s’agit en effet de prévenir contre toute menace de notre vivre ensemble, à travers des messages haineux, mais surtout de prévenir toutes contestations, violences et émeutes post-électorales, à travers un contrat d’engagement.
(*) Expert en intelligence de la Communication et Marketing politique
Coordonnateur provincial du CORDON pour le Woleu-Ntem