Le Président de la Transition s’entretenant avec la ministre des Médias et les représentants des groupements d’organes de presse, en présence de son Conseiller spécial, Chef du département Communication à la Présidence de la République.     

  Par Georges Patrick Junior Nzamba

Dans un geste fort destiné à redonner souffle à un secteur en quête de renouveau, le Chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a réuni, ce mercredi 4 décembre 2024, les principaux acteurs de la presse privée gabonaise au Palais Rénovation. Jean Yves Ntoutoume, président de l’Organisation patronale des médias du Gabon (OPAM), François Ndjimbi, son vice-président, et Thierry Mebalet Ekouaghe, président du Cercle des patrons de la presse en ligne (CPPPL), ont pris part à cet échange stratégique, accompagnés par la ministre de la Communication, Laurence Ndong.

Une subvention multipliée pour des ambitions renouvelées : Lors de cette rencontre, le Président de la Transition a réitéré son engagement envers une presse forte et indépendante, rappelant que les 500 millions de FCFA promis en janvier 2024 représentent un quadruplement du budget traditionnellement alloué au secteur. Confirmée par le porte-parole du CTRI, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, cette subvention avait suscité de grands espoirs, mais son versement tardif a engendré des inquiétudes parmi les patrons de presse.

En dépit des retards, cette mesure marque un tournant symbolique, signalant la reconnaissance officielle du rôle central des médias dans la construction démocratique et leur mission de contre-pouvoir face aux dérives institutionnelles.

Une vision ambitieuse pour la presse gabonaise: Le Général Oligui Nguema, dans son discours empreint de gravité, a souligné l’importance de doter  le paysage médiatique des moyens nécessaires pour accomplir son rôle d’informateur et de veille démocratique. Il a mis en avant les objectifs stratégiques de cette aide : renforcer les capacités structurelles des médias, améliorer les conditions de travail des journalistes, et favoriser une résilience économique indispensable face aux défis qui fragilisent leur autonomie.

Pour le CTRI, la presse n’est pas qu’un simple relais d’information. Elle doit devenir un véritable acteur du changement, un partenaire clé de la Transition politique, apte à stimuler une réflexion critique et constructive au sein de la société gabonaise.

Silence dans les rangs, mais des attentes renforcées : Si les discussions ont été qualifiées de constructives, aucun des représentants présents n’a souhaité s’exprimer publiquement à leur issue. Ce silence, loin d’être un signe de désapprobation, illustre plutôt une attente vigilante vis-à-vis de la promesse présidentielle. L’engagement ferme du Chef de l’État à dénouer cette situation dès janvier 2025 nourrit néanmoins un regain d’espoir au sein du secteur.

Un signal fort pour l’avenir du quatrième pouvoir: Si cette subvention est versée comme prévu, elle marquera un tournant décisif dans l’histoire récente de la presse gabonaise. Contrairement aux pratiques antérieures marquées par des retards chroniques ou des budgets symboliques, ce versement pourrait établir un précédent et ouvrir la voie à une meilleure reconnaissance du rôle du quatrième pouvoir au Gabon.

Avec cette initiative, le Gouvernement de Transition affirme sa volonté de bâtir un espace médiatique solide, capable de servir d’interface entre le peuple et les institutions. Toutefois, le succès de cette démarche dépendra de la continuité et de la rigueur dans la mise en œuvre des engagements pris.

Le mois de janvier 2025 s’annonce ainsi crucial, à la fois pour les autorités et pour les acteurs de la presse, qui attendent un signal tangible d’un changement de paradigme tant espéré.

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