Par Annie Mapangou
Le ministère de l’Economie, des Finances de la Dette et des Participations, chargées de la Lutte contre la Vie chère en partenariat avec la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) et l’Université Omar Bongo (UOB) organisent les 7 et 8 juillet 2025, au Radisson Blu, le Gabon économie forum, sous le thème : « Transformer l’économie gabonaise pour assurer une croissance durable et partagée », en présence du Vice-Président du Gouvernement, des Membres du Gouvernement, des Présidents des Institutions, des Représentants des Institutions Financières Internationales et Régionales, des Ambassadeurs et des Chefs de Missions diplomatiques, du président de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), des Opérateurs Economiques, Experts, des Académiciens et Chercheurs et des participants.
L’objectif de ce forum est celui de tracer les grandes orientations d’une économie gabonaise forte.
Selon le ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie chère, Henri-Claude Oyima, ce forum ne se veut pas une rencontre de plus. Il est une étape décisive dans la construction d’une économie nouvelle, plus forte, plus souveraine, plus transformée.
Le «Gabon Economie Forum» s’inscrit donc dans le prolongement de la vision claire et ambitieuse impulsée par le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema à travers son projet de société «Bâtissons l’Edifice Nouveau, pour notre Essor vers la Félicité».
Henri Claude OYIMA a, dans son discours indiqué les défis majeurs et actuels qui doivent être revisité, avec lucidité et humilité les leçons tirées récemment de l’histoire économique du pays.
«L’économie du Gabon, notre pays, fait face à des défis multiples, persistants et interconnectés, particulièrement marquée par: Une croissance modérée et non inclusive, incapable de répondre aux besoins d’emplois massifs, pour notre jeunesse ; Une inflation structurelle qui alimente la vie chère et érode le pouvoir d’achat des populations ; Une masse salariale publique en hausse permanente et qui pèse lourdement sur nos marges budgétaires ; Une dette soutenable mais fragile, dans un contexte de durcissement mondial des conditions d’endettement ; Une signature financière de l’État affaiblie du fait des retards de paiement, perte de confiance et instabilité des partenariats», a noté l’intervenant.
Le ministre d’État a également rappelé qu’en 1976, le Gabon affichait un Produit Inférieur Brut (PIB) en volume, par habitant de 14 800 dollars (7 400 000 FCFA, ndlr), parmi les plus élevés d’Afrique. En 2023, ce même indicateur était tombé à 6 500 dollars (3 250 000 FCFA ? ndlr), soit une chute de plus de 50 %.
Ce recul, a-t-il indiqué, traduit un blocage structurel qui démontre clairement que nous sommes enfermés dans la trappe des pays à revenu intermédiaire. Ainsi, au lieu de voir son revenu progresser et de franchir, au fil du temps, le seuil vers le groupe des nations à haut revenu, notre pays a connu une stagnation prolongée, révélatrice des limites structurelles de son modèle économique.
«Notre croissance économique stagne autour à 2,5% en moyenne par an, significativement en dessous du taux de croissance de la population. Le modèle actuel est essoufflé, et il ne produit ni prospérité partagée, ni souveraineté économique», a-t-il ajouté.
C’est dans cet optique qu’un changement profond est en cours, sous l’impulsion du Président de la République, avec l’envoie de signaux forts, pour marquer la rupture, parmi lesquels: La création de cinq Fonds stratégiques dans l’agriculture, la pêche, l’énergie, le logement et les infrastructures véritables leviers pour relancer l’investissement productif ; l’interdiction d’importation des poulets de chair à compter de Janvier 2027 pour promouvoir des initiatives locales ; la décision d’interdire d’ici 2029 l’exportation du manganèse brut, pour valoriser nos ressources localement et renforcer les chaînes de Valeur nationale ; l’évaluation en cours des participations de l’État pour en faire de vrais leviers de développement au lieu de maintenir des centres de coûts ; l’Audit du patrimoine de l’Etat pour sortir de la précarité de l’administration.
Par ailleurs, il y a déjà des réformes qui sont engagées pour rétablir les équilibres macroéconomiques, telles que: La maîtrise progressive des dépenses de fonctionnement, tout en préservant les filets sociaux ; la rationalisation des exonérations fiscales pour en maîtriser le coût en termes de manque à gagner pour l’Etat ; le ciblage des subventions vers les populations qui en ont le plus besoin ; la restauration de la transparence budgétaire pour renforcer la confiance des partenaires et des investisseurs.
Pour le ministre des Finances, ces décisions susmentionnées illustrent, sans équivoque, que le Gabon amorce un véritable changement de cap, guidé par une volonté de transformation structurelle et une exigence de résultats concrets au service des Gabonaises et des Gabonais, conformément à la vision du Président de la République.
«Le moment que nous vivons est exigeant. Il appelle du courage, de la clarté, et une vision partagée. En effet, ‘’c’est le courage des opinions qui fait bouger les choses et rend tout changement possible’’. Nous avons le devoir de sortir des cercles vicieux de la précarité pour inscrire notre économie sur une trajectoire durable en alliant discipline financière, transformation productive et justice sociale», a précisé Henri-Claude Oyima, pour clore son propos.