Près d’un million de Gabonais se rendront dans les bureaux de vote pour porter leurs choix sur des candidats de trois élections politiques en même dont ils n’ont pas la culture.
Par A.N
A un mois de la tenue des élections triplées (présidentielle, législatives et locales) du 26 août 2023, l’administration des élections ne s’est toujours pas penché sur la formation, la sensibilisation des électeurs sur l’éducation civique et électorale, aux fins de prévenir tout dérapage le jour «J».
C’est déjà si difficile dans notre pays pour organiser une seule élection, au regard des palabres qui en découlent souvent. Nous avons 2009 et 2016 dans nos mémoires. Mais cette fois avec trois scrutins en même temps, bonjour la pagaille !
On dit souvent que prévenir vaut mieux que guérie. D’où l’importance de l’éducation des électeurs que nous relevons ici.
Pourquoi donc éduquer les électeurs? Nous pensons que l’éducation électorale peut aider les administrateurs électoraux à mener des élections libres, justes, efficaces et rentables.
Cette éducation englobe donc l’information de base aux électeurs que tout électeur doit avoir, afin d’arriver préparé au bureau de vote et voter les jours du scrutin prévus. L’éducation électorale sensibilise aussi les électeurs à l’importance de participer aux élections. Grâce à l’éducation électorale, les citoyens acquièrent des connaissances et développent des attitudes et des comportements qui stimulent et consolident la démocratie.
Nous sommes convaincus que lors d’une élection, l’éducation électorale permettra aux citoyens de s’organiser et de se mobiliser efficacement pour appuyer des partis et/ou des causes, d’adopter un comportement adéquat en vue d’une élection pacifique, d’accepter les résultats et de tolérer la concurrence et l’opposition.
Nous pensons que des citoyens éduqués peuvent même pallier les insuffisances sur le plan administratif en préparation d’une élection.
Il faut donc encourager la création ou le renforcement des capacités locales ainsi que le soutien et la complémentarité des régions. Pour que les initiatives d’éducation civique et électorale réussissent, elles doivent s’accompagner de l’établissement d’institutions démocratiques durables comprenant des partis politiques viables, des assemblées opérationnelles, une culture de bonne gouvernance, des protections constitutionnelles renforcées par un pouvoir judiciaire indépendant, un organisme électoral impartial capable de conduire des élections périodiques, et un État efficace.
Dans un tel environnement, les citoyens peuvent exercer leurs droits et être éduqués concernant leurs rôles et responsabilités, y compris leur participation aux élections.
Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, n’est-ce pas que le Centre gabonais des élections et le ministère de l’Intérieur peuvent encore réagir ?