Par AN

L’élection présidentielle qui se profile à l’horizon préoccupe au plus haut point le gouvernement, tout comme les autres scrutins. Le Conseil des ministres de ce dimanche 5 janvier 2025, sous l’égide du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, a adopté un Projet de loi organique portant Code  électoral en République Gabonaise. Le ministre de l’Intérieur qui organise les différentes élections sera désormais épaulé par une Commission Nationale  d’Organisation et de Coordination des Élections  ou du Référendum. Ce nouveau Code fixe les plafonds de dépenses de campagne électorale, ainsi que des comptes de campagne,  tout en renforçant les sanctions applicables aux  infractions électorales.

«Le présent projet, élaboré en application des  articles 3 et 94 de la Constitution, vise à organiser  des élections libres, transparentes et démocratiques dans notre pays. À cette fin, il introduit des  améliorations et des innovations dans le dispositif  juridique électoral existant, tout en intégrant les  conclusions du Dialogue National Inclusif tenu en  avril 2024», a expliqué la Porte-Parole du Gouvernement.

Avant de préciser que sur le plan formel, «ce projet adopte une démarche  de simplification et d’accessibilité du droit.  Contrairement aux textes actuellement en vigueur,  il rassemble en un document unique l’ensemble  des dispositions législatives électorales relatives  aux élections présidentielles, législatives,  sénatoriales, départementales, municipales, ainsi  qu’au référendum national et aux consultations  d’initiative locale. De plus, pour en faciliter la  compréhension, il innove en consacrant un chapitre  aux définitions des notions électorales utilisées».

Elle a aussi noté que sur le fond, «le projet établit les principes  fondamentaux nécessaires à la tenue d’élections  justes, libres et démocratiques, acceptées par toutes  les parties. Ces principes incluent notamment :

– l’accès équitable des candidats aux médias  publics ;

– l’adoption d’un fichier électoral biométrique et  de la liste électorale biométrique ;

– la promotion de l’égalité des sexes dans l’accès  aux mandats électoraux.»

Par ailleurs, et selon le gouvernement : « le projet confère au Ministère de l’Intérieur la compétence exclusive pour organiser  toutes les étapes du processus électoral, depuis  l’établissement de la liste électorale jusqu’à  l’annonce des résultats ».

Commission Nationale  d’Organisation et de Coordination des Élections  ou du Référendum en place: «Dans ce cadre, une Commission Nationale  d’Organisation et de Coordination des Élections  ou du Référendum sera mise en place sous  l’autorité du Ministre de l’Intérieur. Cette  commission aura pour mission de coordonner les  opérations électorales, superviser les commissions  locales et consulaires, et centraliser les résultats  électoraux pour leur annonce officielle ».

«Une autre innovation majeure est la création de  l’Autorité de Contrôle et de Supervision des  Élections et du Référendum (A.C.S.E.), une  institution indépendante et non permanente.  Composée de personnalités impartiales et  compétentes, l’A.C.S.E. sera chargée de contrôler  et superviser les opérations électorales et  référendaires, en collaboration avec le Ministère de  l’Intérieur. Elle pourra également émettre des  recommandations pour corriger ou prévenir  d’éventuelles irrégularités, jouant ainsi un rôle clé  de prévention et de persuasion», a souligné la ministre Porte-Parole du Gouvernement.

Elle a précisé que «Le projet met également un accent particulier sur  l’inclusion. Il prévoit des quotas obligatoires dans  les listes de candidats des partis politiques : au moins 30 % de femmes et 20 % de jeunes. Il vise à garantir la fiabilité du fichier électoral  en l’adossant au Numéro d’Identification  Personnelle (NIP) et en renforçant les conditions  d’inscription pour les électeurs naturalisés».

Des plafonds de dépenses de campagne électorale: «En outre, pour moraliser la vie politique, le texte  institue des plafonds de dépenses de campagne  électorale, ainsi que des comptes de campagne,  tout en renforçant les sanctions applicables aux  infractions électorales. Enfin, il comble un vide  juridique en précisant les modalités d’organisation  des référendums nationaux et d’initiative locale».

Le projet comprend 383 articles, structurés en  quatre Livres, dix-huit Titres et cinquante-huit  Chapitres :

  • Le Livre 1, relatif aux dispositions communes  à toutes les élections politiques et au  référendum comprend des dispositions  consacrées aux dispositions générales, aux  circonscriptions électorales, à la carte  d’électeur, aux éligibilités et incompatibilités,  à la déclaration de candidature, au bulletin de  vote, à la propagande électorale et  référendaire, au financement et plafonnement  des dépenses électorales et au vote ;
  • Le Livre 2 détaille les dispositions spécifiques  à chaque type d’élection (présidentielle, législative, sénatoriale, départementale,  municipale) et aux référendums.
  • Le Livre 3 est consacré aux dispositions  pénales et au contentieux électoral et  référendaire ;
  • Le Livre 4 regroupe les dispositions  transitoires, diverses et finales.

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