Yoan Anguillet, président fondateur de l’ONG ACTR, lors de son intervention dans l’atelier2.
Par Annie Mapangou
Dans le cadre de la première édition de l’Atelier sous-régional sur l’Intelligence Artificielle, sous le thème : « l’Intelligence Artificielle en Afrique : défis et opportunités, il y a eu la tenue d’une thématique en atelier intitulé: « Exploiter l’IA pour améliorer l’éducation et la formation », animé par Yoan Anguillet, président fondateur de l’ONG ACTR avec une cinquantaine de participants.
Cette thématique une partie de l’atelier sous-régional sur l’Intelligence Artificielle. Il y a eu trois sessions dont : « L’agriculture intelligente et souveraineté alimentaire » et « Exploiter l’IA pour améliorer les prestations de santé ».
«Concernant l’Atelier n° 2, nous avons abordé les questions sur l’exploitation de l’IA ensuite, les défis de l’implémentation de l’IA dans l’éducation et au final, on a parlé du développement de partenariats, des solutions pour l’intégration de l’IA dans l’enseignement ».
L’intervenant, Yoan Anguillet, président fondateur de l’ONG ACTE, a, lors de son exposé déclaré que : « C’est un atelier qui est interactif où l’audience participe énormément et fait des contributions sur les défis que nous rencontrons dans l’éducation et également sur les potentiels solutions. Nous voulons intégrer tout cela dans les solutions que nous voulons proposer au gouvernement. Concernant les questions qui ont été posées par rapport aux élèves, ‘’comment cela va impacter les jeunes de façon générale ?’’ Il faut dire que cela va les impacter de différentes manières, parce que les jeunes sont à différents niveaux et auront différentes interactions de l’exploitation de l’IA.
Des multitudes de défis: « Nous avons des enfants qui ont des difficultés diverses. Ça peut être des troubles d’apprentissage, ça peut être d’autres handicaps qui pourraient énormément bénéficier des capacités de l’IA. Nous avons vu pendant la séance par exemple que les enfants malvoyants, malentendants peuvent utiliser l’IA. Par exemple voir le monde autour d’eux, pour pouvoir voir entendre ou alors de pouvoir traduire de façon plus clair leur message. Donc, ça ce sont les exploitations. D’autres personnes peut-être ont juste besoin de tuteur pour exploiter l’IA. Les solutions sont multiples et, ça dépend des problèmes de chacun. Nous avons vu à travers cet échange, des multitudes de défis, de difficultés que les établissements, les enfants, les enseignants rencontrent et aussi les solutions qui peuvent venir avec. »
Le président fondateur de l’ONG ACTE estime également que l’IA, est un catalyseur du progrès économique: « L’IA est là pour rester. L’IA va transformer la société. De la même manière que l’électricité a transformé la société. Je vais vraiment encourager tout le monde à saisir cette opportunité là. A explorer, comment exploiter l’IA pour booster leur activité. Ce qui est sûr c’est que la compétition va exploiter l’IA, la compétition va avoir un niveau d’avance. Donc, si on reste en retrait et qu’on refuse de suivre ou de s’adapter à cette révolution, on pourrait facilement être écarté, être dépassé par la compétition. »
Pour Yoan Anguillet, l’IA nécessite une certaine maîtrise de l’outil informatique, de l’utilisation des logiciels spécifiques mais, il y a énormément de ressources qui se trouvent sur internet pour les autodidactes. Il y a de plus en plus de formation qui se crée à travers le pays.
«Au niveau de mon organisation, l’ONG ACTE, nous avons une académie appelée ‘’ACTE Académy’’, nous formons les jeunes dans diverses technologies de pointe dans l’intelligence artificielle. Il y a différents programmes, pour différents âges, à partir de 5 ans et ce, jusqu’à l’âge adulte. » A-t-il ajouté.
Quant au Dr Messakimove épouse Steiner, Enseignants-chercheurs, Maître Assistant à l’École Normale Supérieure (ENS), la formation du corps enseignant et également des apprenants est indispensable. « Ici au Gabon, dans les établissements privés-publics, ils ont informatique mais, dans d’autres établissements publics, il y en a pas. Même les futurs enseignants ils n’ont pas. Comment vous voulez amener l’IA dans les établissements alors que même les concernés n’ont pas reçu une formation dans l’utilisation de l’outil informatique ? Il faut ramener la formation, y compris tout le monde. Moi j’ai des collègues qui font de la résistance. L’IA c’est bien mais la base c’est la formation car, il y a des personnes qui ont de bonnes marques de téléphone, mais ignorent le 1/3 des applications. Moi, par exemple, je n’ai pas été formée mais j’ai appris l’informatique sur le tas. Mais tout le monde n’est pas comme moi. Donc, si vous voulez que les gens voient l’importance que l’IA peut nous apporter, il faut au préalable les former à l’utilisation de l’outil informatique.»
Pour sa part, Hans Denis Bekale, Enseignant au CES d’Akanda, exhorte à ce que les élèves puissent être bien formés dans l’utilisation de l’IA, pour éviter qu’ils s’adonnent au plagiat. Étant donné que son utilisation nécessite un certain niveau d’intelligence. « Je ne veux pas que mon élève aille plagier. Je veux que lorsqu’il va faire des efforts en s’aidant par tous les moyens nécessaires, le jour où ces moyens ne seront pas à sa disposition, qu’il puisse ressortir ce qu’il aura appris… Créons un système qui permet aux enfants d’apprendre à utiliser cet outil, autrement ce sont des chômeurs que nous allons former. »
Retenons que nous ne devons pas seulement former lorsqu’il y a une nouvelle technologie mais, aujourd’hui, nous devons comprendre l’importance de la technologie dans l’enseignement et dans le monde. Il doit y avoir systématiquement des formations régulièrement entre les enseignants dans l’usage de la technologie et aussi dans les différents logiciels. Le monde va évoluer très vite. L’intégration de l’IA sera-t-elle que les entreprises ne pourront pas se passer de cet outil. Donc, si les enfants ne peuvent pas exploiter l’IA dans les établissements, ils seront isolés de cette technologie et seront en retard par rapport à l’utilisation de cet outil.
